Un rapport du PNUD-Rwanda révèle que la décentralisation et la démocratisation des institutions publiques a permis la baisse sensible de la pauvreté. Certains programmes politiques comme Girinka, Ubudehe et l’umuganda ont favorisé la course, même si 45% de Rwandais croupissent toujours sous le seuil de la pauvreté. Les autorités rwandaises ne sont pas d’accords sur certains éléments critiques de la part du PNUD.

[caption id="attachment_136" align="alignnone" width="740"] Le Rapport du PNUD a montré que les infrastructures scolaires ne sont pas équitablement réparties entre les milieux urbains et ruraux (Photo archives)[/caption]

Un rapport sur la décentralisation et la démocratisation des institutions publiques fait par le PNUD sur la période de 2007-2013, montre que de plus en plus de Rwandais ont amélioré leurs conditions de vie au seuil satisfaisant. La pauvreté a été donc combattue par le concours des autorités locales en collaboration avec les citoyens à travers la politique de décentralisation et de démocratisation des institutions publiques entamée en 2002.

Certains programmes politiques ont accéléré le processus de lutte contre la pauvreté, d’autres pas au niveau remarquable. Le rapport note par exemple le programme d’une vache par famille pauvre (Girinka), celui qui consiste à classer les Rwandais suivant leurs revenus (Ubudehe) et les travaux communautaires exécutés par toute la population une fois pas mois (Umuganda) qui ont contribué à la lutte contre la pauvreté.

Ce rapport du PNUD montre également la grandeur du Rwanda dans la recherche des solutions à sa pauvreté ainsi que ses faiblesses. Il montre que 79% de Rwandais ont accès à une bonne alimentation, mais aussi des grands défis s’annoncent.

Le rapport note qu’un bon nombre d’enfants sont dans des conditions critiques de santé. Ils sont frappés par la malnutrition à côté de plusieurs jeunes qui restent chômeurs. Le Représentant du PNUD au Rwanda, M. Lamin Manneh, a fait cette remarque devant les autorités rwandaises directement concernées par le développement multisectoriel des gouvernements locaux (districts administratifs) comme les Gouverneurs des provinces, les agents de l’Office National de Gouvernance (RGB) et autres personnages influents dans le leadership rwandais.

"Le Rwanda a conjugué des efforts louables dans la recherche des solutions à ses problèmes, mais certains demeurent encore soudés dans la société. On peut citer la malnutrition qui a un impact important sur la croissance des nourrissons et leur développement psycho-social ", a dit le Patron du PNUD au Rwanda.

Ce rapport a montré que le secteur de santé et celui de l’éducation méritent une attention particulière pour le développement durable du Rwanda. Lamine Manneh s’y est exprimé pour attirer l’attention des leaders rwandais aux problèmes qui guettent le pays.

"Malgré l’état de lieu des efforts louables dans la lutte contre la malaria, cette maladie décime toujours et impose ses injonctions. En plus de cela, dans le secteur éducatif, il y a un décalage entre les milieux urbains et ruraux", a-t-il dit en montrant le taux de chômage au Rwanda qui est toujours un problème à la grande majorité de Rwandais jugés plus actifs.

Le Ministère de l’Administration Locale (MINALOC) n’a pas été d’accord sur tous les points soulevés par le rapport du PNUD. Les autorités rwandaises ont signalé dans la réunion qu’elles sont entrain d’examiner tous les points relevés par le PNUD sur les défis qui freinent encore le développement du Rwanda et qu’elles auront le temps de s’y prononcer largement.

La réaction du Secrétaire Permanent au MINALOC, M. Vincent Munyeshyaka a vogué dans ce contexte en se réjouissant du moins que le rapport estime que 70% de Rwandais ont pu se libérer de leur pauvreté.

"Je ne veux pas rentrer dans tous les points élucidés par le PNUD. Il y a certains domaines qui méritent d’être acceptés comme ceux qui ont connu un grand effort pour le développement, tout comme beaucoup d’autres détails devront être réexaminés pour s’y prononcer prochainement", a répliqué Vincent Munyeshyaka qui met en cause certains chiffres du rapport.

Le PNUD a estimé qu’une bonne partie de Rwandais baignent dans le bain de la pauvreté au seuil de 45% bien que près de 79% ont de quoi manger.

Toutefois, certains taux ont présenté le Rwanda comme un pays qui excelle vaillamment. Par exemple, 97% de Rwandais (en besoin) ont bénéficié de la scolarisation gratuite. Plus de 71% ont accès facile aux infrastructures de développement comme les routes en bon état et autres infrastructures comme les centres de santé et autres.

Le rapport a montré que ces mêmes Rwandais utilisent au plus cinq kilomètres pour atteindre une route asphaltée ou goudronnée, ce qui est un fait record pour le Rwanda qui excelle dans différents secteurs de développement. Ce rapport a salué le Rwanda pour ses routes qui sont praticables et franchissables au seuil de 73%.

Dans les Etats membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) dont le Rwanda est pays membre, ce rapport du PNUD sur la perception du développement au Rwanda est le deuxième après celui qui a été réalisé entre 1999-2007. L’Ouganda est au 10ème rapport, le Kenya au 7ème, le Burundi au 3ème et la Tanzanie au tout premier.
La politique de décentralisation et de démocratisation des institutions publiques a été introduite dans la gouvernance du Rwanda en 2002. Elle fut conçue avec le but moteur de permettre aux gouvernements locaux d’être indépendants dans la définition des priorités pour le développement de la population.
Pour y arriver avec certitude, le MINALOC a défini les districts administratifs comme piliers de développement. Une des stratégies pour pouvoir concrétiser ce progrès qui a attiré l’attention du PNUD sur le Rwanda, est la stratégie des contrats de performance ou Imihigo qui consiste à ce que les maires des districts signent avec le Président de la République ces contrats. Ce fut une innovation du Rwanda que le monde devrait expérimenter.

Safari Byuma