https://www.traditionrolex.com/25 La révision constitutionnelle au Rwanda : une exigence démocratique

La révision constitutionnelle au Rwanda : une exigence démocratique

Par 2015-06-15 15:56:33

 

[caption id="attachment_1363" align="aligncenter" width="623"]Le Président Paul Kagame échangeant avec certains des cadres du FPR Le Président Paul Kagame échangeant avec certains des cadres du FPR[/caption]


 

Le débat qui fait rage dans les médias et cercles privés, vient de franchir une autre étape passant de la rhétorique pour devenir un thème de mobilisation politique.

Avec des pétitions qui s’empilent au parlement rwandais pour forcer une révision constitutionnelle, sans délais. Et des organisations de masses et partis politiques réclamant la même chose, comme pour hier.

Les hérauts du modèle universel et chantres d’une limitation des mandats s’accommoderont-ils d’un Kagame reconduit en 2017, si tel était le choix de la grande majorité des Rwandais ?

Le débat, pourtant vif et contradictoire, est biaisé ou manipulé, crient les opposants viscéraux.

Même quand ces opposants pétitionnent la Cour Suprême pour stopper la révision envisagée en toute quiétude et avec couverture médiatique.

Ou que de centaines de milliers de personnes aient choisi de suivre Kagame sur Twitter, comme dans un référendum spontané et bien neutre.

Et que mêmes les critiques les plus virulents reconnaissent à Kagame l’ efficacité et l’effectivité, le leadership visionnaire et transformationnel. Dans un pays administré, propre et sécurisé.

Mais certains le voient retraité dans un rôle honorifique, un garage doré payé par Mo Ibrahim ?

D’autres le voient hors du Rwanda dans un rôle plus global alors qu’il est écouté dans le monde parce qu’il a un promontoire précisément comme Président du Rwanda. Ceux qui n’ en voulaient pas au départ, insistent maintenant sur sa sortie grandiose avec honneurs !

Au fait, ils savent que le vote est presque fait. Mais on cherche encore la faille ou le chantage.

Ses actions concrètes sur le terrain parlent d’elles mêmes. Dont une capacité indéniable d’amener les services publics proches du citoyen. Et un engagement bien palpable avec les citoyens, surtout avec les jeunes, dans un discours cohérent avec ses actes.

Voyez ces investisseurs qui défilent et ces projets en cours d’exécution, attirés sans doute par un environnement assaini et la cohérence et continuité de programmes gouvernementaux !

On n’a pas l’impression qu’une incertitude quelconque se profile comme on chemine vers 2017.
Les Rwandais sont-ils prêts à s’aplatir devant un texte constitutionnel qu’ils ont eux- mêmes voté globalement, juste par conformisme intellectuel ou crainte de déplaire ?

Sûr que non ! Des consultations après 21 ans d’exercice du pouvoir réel : pourquoi pas donc ?

Après tout le Rwandais est plus informé, grâce aux investissements massifs dans les réseaux modernes de communication et l’éducation obligatoire et accessible par tous. Bien perceptible avec l’émergence d’une classe moyenne diversifiée et d’une élite engagée et plus vocale.

Contrairement à l’indépendance en 1962, où le Rwanda décolonisé, fut confié très légalement à une poignée d’évolués, sur fond de pogroms organisés et après la liquidation du système administratif endogène. Et sans une armée républicaine capable, apolitique et neutre.

L’arbitraire, l’exclusion ethnique et l’obscurantisme devinrent la norme sociale.

L’apologie du meurtre fut enseigné au citoyen ordinaire et le Génocide contre les Tutsi planifié et exécuté pendant que le monde jouait à l’autruche ou se fendait en une hypocrisie affligeante.

Certaines ONGs et officines appuyèrent même la revendication d’élection multipartiste immédiate, et ce dans une nation agonisante, transformée par la folie meurtrière des extrémistes en un vaste cimetière, arrosé par des torrents de sang et de larmes, de haine et désespoir. Dans une manœuvre cynique pour blanchir les concepteurs, par ailleurs exfiltrés vers les pays "amis".

A part, quelques regrets exprimés ici et là du bout de lèvres, les vrais coupables se cachent toujours et le jeu de bouc émissaires continue. Voyez la saga des FDLR et apparentés et la nébuleuse des forces qui les soutiennent depuis 1994.

Qui devrait s’ étonner que le modèle ainsi vécu suscite au tant de réserves voire de méfiance ?

Voyez la justice transitionnelle Gacaca qui défie le modèle occidental. Ses critiques se focalisent sur les "failles" de procédures mais oublient les objectifs atteints de rendre justice pour les victimes et celle restauratrice pour les coupables face aux impératifs de cohésion sociale.

En fait, le Rwanda profond revendique d’être rassuré psychologiquement et politiquement.

Et du temps pour cicatriser les blessures et internaliser les acquis actuels. Et de la stabilité pour lancer les grands chantiers de développement et asseoir l’irréversibilité vers l’unité nationale.

Les spasmes actuels au Burundi et RDC ne font que confirmer cette impression du déjà vécu.

Voilà le véritable enjeu de ce débat sur la continuité qui devrait anticiper sur les 25 prochaines années. Beaucoup plus pertinent que l’aspect limitatif d’un mandat en soi.

Et dont les limitations ne seront jamais une condition nécessaire ni suffisante pour résoudre l’équation complexe de démocratisation et développement en Afrique.

Les injonctions externes, bien intentionnées ou balancées comme dans un labo d’essai, ignorent souvent le contexte singulier des pays et l’adhésion des peuples. Acteurs ultimes de leur devenir et qui en seront les premières victimes ou bénéficiaires.

Les Rwandais ont acquis la certitude d’avoir trouvé un leader survolant les querelles partisanes et bien dévoué au combat de la prospérité et dignité des peuples africains.

La plupart de Rwandais font confiance en Kagame pour les cheminer vers un pays à revenu intermédiaire plus tôt que tard.

Sans doute au regard du leadership exceptionnel ayant permis la renaissance de cette nation autrement destinée aux oubliettes. En galvanisant le peuple rwandais face aux défis énormes et complots d’arrière-garde, au scepticisme démobilisateur et avec la limite évidente des ressources ; ce qui nécessitera la discipline de groupe et la privation, l’ abnégation parfois jusqu’ au sacrifice.

En Kagame, ils ont trouvé un Panafricaniste pragmatique qui ne transige pas sur la responsabilité individuelle et institutionnelle.

Et qui a élargi l’espace géopolitique du Rwanda à travers des projets ambitieux d’intégration régionale qui propulseront l’Afrique de l’Est à un autre niveau de prospérité et de stabilité.

Et construit des partenariats durables et des amitiés solides dans l’arène globale, au bénéfice de tous les Rwandais.

En définitive, la prochaine réforme constitutionnelle devrait être considérée comme un droit démocratique et un impératif stratégique !

Roger Munyampenda
Twitter : @rmunya

L’auteur est un Ingénieur de son état, actuellement consultant en management et marketing. Il a dirigé quelques firmes dont l’ ancienne SIMTEL et fut Directeur Exécutif de la Fédération du Secteur Privé PSF


 

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