[caption id="attachment_1389" align="aligncenter" width="632"] Le HCR a commencé le transfert des réfugiés burundais au Sud Kivu vers d’autres sites. (Photo Internet)[/caption]

 

 

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a entamé le 1er juin le transfert des réfugiés burundais du territoire d’Uvira vers le camp de Lusenda à Fizi, en territoire de Fizi au Sud-Kivu. Ce transfert se fait car le nouveau centre réunit les conditions minimales pour accueillir ces réfugiés.

Au fur et à mesure que la situation évoluait au Burundi, le nombre de demandeurs d’asile croissait. Aux dires du chef d’antenne du HCR à Uvira, Christophe Migale, le nombre de Burundais demandeurs d’asile pré enregistrés est de 9.747 personnes sur une liste qui a été ouverte depuis le début des troubles au Burundi jusqu’à ce jour. Entre temps, le centre d’accueil ouvert le premier jour a été dépassé par les arrivées incessantes des réfugiés. Cela a amené les responsables à initier un camp plus grand et mieux équipé.

Accueillis au début dans un contexte de vulnérabilité, le premier groupe de réfugiés burundais a été choisi pour commencer à faire le mouvement vers le nouveau camp à Lusenda. En mai dernier, ils étaient au total 830 personnes logées depuis un mois au centre de transit de Kavimvira. Un deuxième convoi était attendu le lendemain à Lusenda.

″On a fait le premier pas déjà au niveau du camp. Nous pouvons pour le moment recevoir plus de 600 personnes. Et parallèlement à ça, les constructions continuent. Une fois que les réfugiés arrivent, ils vont passer trois jours au niveau du centre d’accueil pour essayer d’approfondir le screening et tout ce qu’il y a et après les trois jours, directement ils passent dans les abris individuels″, a affirmé Mante Kante, responsable local du HCR.

Les réfugiés burundais concernés par cette mesure, ont salué cette initiative du HCR. Le premier convoi prévisionnel constitué de trois cents trente-trois personnes (333) avait quitté Uvira le 1er juin dans la matinée à destination de Fizi à Lusenda. Pendant leur départ, à bord des véhicules qui les conduisaient vers le nouveau camp, ils scandaient des chants religieux.

Selon Radio Okapi, dans la province du Maniema, à l’ouest du Kivu, environ 200 réfugiés burundais sont recensés dans le seul territoire de Kabambare, au sud du Maniema. Quarante-quatre (44) ménages des réfugiés burundais ont été enregistrés depuis quelques jours dans le camp des déplacés à Mutupeke dans le secteur de Babuyu. Ils fuyaient l’insécurité qui a suivi la tentative de coup d’état manqué à Bujumbura en mai dernier.

″Les responsables de la CENI ont fui le Burundi″

Plus de 200 réfugiés burundais, basés à Sange, dans la plaine de la Ruzizi, refusent de retourner au Burundi. Leur porte-parole, Elias Manirambona, a livré cette position à Sange le 13 juin au sortir d’un échange avec une délégation du gouvernement burundais, conduite par le gouverneur de Bujumbura Rural. Le porte-parole a déclaré qu’ils ne sont pas encore prêts à retourner au pays.

″Nous refusons de retourner au Burundi parce que certains responsables de la CENI ont fui le pays. Ceux qui ont fui avant nous ne sont pas encore de retour. Nous regrettons parce qu’on nous dit de retourner au Burundi alors que la paix est encore menacée dans ce pays. Nous ne pouvons pas retourner parce que la sécurité n’est pas garantie″, a expliqué Elias Manirambona.

Oxfam et Tearfund attendus pour installer l’eau potable

Le nouveau site où les réfugiés ont été transférés manque d’eau potable. 220 maisons individuelles sont déjà montées. Selon le responsable du site, Christophe Migale, des ingénieurs hydrauliciens du HCR venus de Kinshasa vont tenter de trouver des solutions à ce problème. Pour le Conseil national des réfugiés, on devra tirer de l’eau à partir des rivières qui entourent le camp, la traiter avant de desservir la population réfugiée.

Au cours d’une rencontre inter agence la semaine dernière, des humanitaires ont indiqué que l’ONG internationale Tearfund avait récemment exécuté un projet d’adduction d’eau avec une capacité de servir de l’eau jusqu’à 16.000 personnes réparties dans trois villages de la région de Lusenda. Oxfam Grande Bretagne et Tearfund qui interviennent dans le secteur de l’eau auraient besoin d’aide supplémentaire pour résoudre cette difficulté.

Le transfert de ces réfugiés a été planifié et annoncé officiellement la semaine dernière à Bukavu, à l’issue d’une réunion de coordination sur l’afflux de ces réfugiés burundais. Cette réunion avait rassemblé le HCR et les autres agences des Nations Unies. Le gouvernement congolais dit suivre de près cette activité à travers la commission nationale pour les réfugiés.

Le HCR a enregistré, fin mai dernier, environ 1.100 réfugiés burundais, logés au site de Rubenga, en territoire d’Uvira au sud de Bukavu. Le président des réfugiés burundais à Uvira, Delius Désiré Bigirimana a souhaité qu’une nouvelle opération d’enregistrement soit programmée par le HCR pour d’autres familles burundaises qui arrivent en RDC. Les réfugiés enregistrés ont reçu les attestations de refugié pour une durée qui va jusqu’au 31 décembre 2016.​

Thaddée Hyawe-H