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De nouvelles formes de corruption sont à combattre

Par 2015-06-21 09:50:39

[caption id="attachment_1395" align="aligncenter" width="626"]Le président du Sénat, Bernard Makuza, à gauche, procédant au lancement des travaux Le président du Sénat, Bernard Makuza, à gauche, procédant au lancement des travaux[/caption]


 

Bien que le Rwanda soit reconnu pour la place qu’il occupe dans la lutte contre la corruption, cette dernière n’est pas encore éradiquée, mais prend plutôt de nouvelles formes apparemment sophistiquées en ce sens qu’il faut la combattre sous ces nouveaux aspects.

Selon des observateurs avisés, la corruption qui se heurte à la politique rwandaise de ”tolérance zéro” en la matière, ne fait que changer de formes chaque jour pour échapper à la vigilance de ceux qui traquent ces acteurs.

Face à la grande subtilité dont usent les corrupteurs et les corrompus pour effectuer leurs transactions, différentes institutions parmi lesquelles celles qui traquent les criminels et ceux présumées les abriter tentent de mettre en place des stratégies pour prévenir, mener des investigations et le cas échéant sanctionner.

D’après leurs études, les institutions comme Transparency International-Rwanda et l’Office rwandais de gouvernance (RGB), la corruption se fait remarquer dans le sens des services à rendre (Service delivery).

Elle se fait remarquer plus au sein de la Police Nationale dans son Département de la Sécurité Routière (Traffic Police), au sein des instances juridiques ou encore au sein des instances administratives de base.

Selon Immaculée Ingabire, Présidente de Transparency International-Rwanda, les nouvelles formes de corruption procèdent parfois de la technologie de communication téléphonique en transférant l’argent par MTN Mobile money, Tigo cash, ou Airtel cash, peut- être bientôt par des transferts lointains comme Moneygram ou Western Union.

Du côté de la sécurité routière, on se sert plutôt des commissionnaires qui servent d’intermédiaires entre les chauffeurs en infraction et les agents de la Traffic police, tandis que du côté de la justice, certains avocats, au lieu de remplir loyalement leur tâche choisissent de servir de pont entre leurs clients et les juges en transmettant la corruption.

Assez souvent, les criminels sont assez intelligents de façon qu’ils donnent du fil à retordre aux investigateurs, et en fin de compte, le coupable devient innocent faute des preuves, ou simplement faute de partenariat de coopération entre parties engagées dans la lutte contre la corruption, certaines parties ayant déjà été corrompues.

D’autre part, toujours dans le cadre des institutions juridiques, certaines personnes se gardent de faire appel de leurs procès car le vainqueur serait toujours le même, c’est-a-dire, le fortuné.

S’agissant de l’activité liée à l’expropriation, la logique est que le propriétaire bénéficie de la contre partie avant de quitter ses biens, mais hélas, ce n’est toujours pas le cas.

Il arrive que, constate Ingabire, il y ait surestimation ou sous-estimation de la valeur des biens à payer au moment de l’expertise.

Ce qui advient dans la démarche de normalisation de la situation, c’est que le bénéficiaire doit monnayer un nouveau service qui agira en sa faveur.

Concernant les institutions administratives de base, le cas le plus alarmant c’est lors de l’octroi des attestations d’indigence pour divers usages. Bien souvent, sont ceux qui ne les méritent pas qui en obtiennent au détriment de véritables indigents, faute de pourboire.

Un phénomène pas très récent dans le domaine du transport public est l’acquisition d’exclusivité des lignes de transport public où l’on constate que la compétition est entachée de corruption.

Dans le domaine de l’enseignement se fait remarquer la corruption dans l’attribution des postes aux enseignants, où prédomine la corruption basée sur le sexe et l’argent, les deux venant au devant des relations familiales ou autres.

Entre enseignants et élèves, il est constaté la corruption basée sur le sexe et l’argent pour obtenir les points.

Dans le cadre de l’emploi et de la passation des marchés de l’Etat, nul n’ignore les plaintes qui pullulent de gauche à droite, malheureusement les gens dénoncent rarement ces abus ou ne le font pas du tout soit par peur du lendemain, soit par manque de preuve notamment quand il s’agit de la demande d’une corruption basée sur le sexe.

Certaines formes de corruptions sont difficiles à enquêter

Il arrive que l’individu qui doit rendre service ait à organiser une cérémonie, soit de mariage ou de baptême pour son enfant, et le demandeur de service en profite pour l’appuyer dans ses préparatifs, parfois avec un montant exorbitant de quoi y voir de la corruption.

Ailleurs, inviter un officiel du genre dans un bar ou restaurant et y dépenser d’énormes sommes, équivaut à une corruption difficile à enquêter car elle s’inscrit dans le cadre de bonnes relations sociales.

Il en est de même des cadeaux hors du commun, la corruption basée sur le sexe lorsque la concernée se résigne à céder ou se désiste à ses risques de rater le service ; cela est aussi difficile à enquêter.

Après un tour d’horizon sur toutes ces formes de corruption, les parlementaires et responsables des institutions engagées ou impliquées dans ce combat se sont assignées d’œuvrer de concert pour combattre cette corruption.

Etant donné qu’il a été remarqué que l’impunité reste un pilier de la pérennité de la corruption, il a été requis que des mesures administratives sérieuses soient désormais prises à l’encontre des agents avérés criminels et en cas de besoin recourir à la justice et partant au pénal.

Les responsables des institutions concernées sont d’avis que le combat n’aboutirait pas sans un partenariat franc et engagé.

Toutefois, il a été à la population qu’elle doit avoir le courage de dénoncer les abus constatés ou suspectés, et surtout prendre connaissance de ses droits.

La grande recommandation du Président du Sénat, Hon Bernard Makuza, hôte de marque, est qu’ ” il faut mettre plus d’efforts dans la prévention et dénonciation en ne faisant pas de la corruption un sujet tabou, ou se contenter de la vieille logique qui dit que cela est humain”.

D’après les études menées par les institutions de la Banque Mondiale et Transparency International, le Rwanda a franchi un pas considérable dans la lutte contre la corruption.

La Banque mondiale prouve que le Rwanda, depuis 1996-2010, est passé de 20% à 78% et est devenu 4 ème pays africain dans la lutte contre la corruption.

Jean Louis Kagahe


 

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