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Relations Rwanda-Grande Bretagne

Par 2015-06-24 12:34:31

[caption id="attachment_1437" align="aligncenter" width="630"]Karenzi Karake se rendait de temps en temps à Londres sans être inquiété Karenzi Karake se rendait de temps en temps à Londres sans être inquiété[/caption]


 

La loi du Talion à l’honneur

Le week end du 20 juin aura été un cauchemar pour le patron des services rwandais des renseignements, le Lieutenant Général Karenzi Karake, qui allait prendre son avion à l’aéroport de Heathrow, en Grande Bretagne, à destination de Kigali et qui se vit pris dans les filets de la Police métropolitaine.

Le mandat d’arrêt de la justice espagnole datant de février 2008 est braqué devant ses yeux avant de l’amener manu militari en détention.

Le Général ”KK” venait de terminer une mission officielle et ce n’était pas la première fois qu’il se rendait dans ce pays de Galles. Comment expliquer cette arrestation ?

S’appuyant sur la compétence universelle, le juge espagnol, Fernando Andreu Merelles, qui avait émis les mandats d’arrêt internationaux contre 40 officiers rwandais de l’ancienne Armée Patriotique Rwandaise (APR) en février 2008, les accusait de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et terrorisme commis entre 1990 et 2002. Et le Général Karenzi Karake ou ”KK”, ancien chef des services de renseignements militaires (DMI), se trouve sur cette liste des présumés coupables.

La justice espagnole poursuivrait ”KK” suite à l’assassinat de trois ressortissants espagnols en janvier 1997 qui travaillaient dans l’assistance humanitaire pour le compte de Médecins du Monde.

La loi sur la compétence universelle en vigueur en Espagne stipule que le juge espagnol ne peut exercer sa compétence universelle que si les présumés responsables se trouvent sur le territoire espagnol ou si les victimes sont espagnoles et, dans tous les cas, quand une juridiction internationale ou le pays dans lequel les faits se sont produits n’a pas engagé de poursuites effectives. Ici il se serait basé sur le fait que les victimes sont espagnoles.

Cependant, faut-il préciser qu’en pleine guerre dite des ”Infiltrés”, The New York Times a publié un article le 20 janvier 1997 où il accusait les miliciens rwandais d’être auteurs de ce triple crime.

”Les miliciens hutu ont tiré à bout portant trois espagnols engagés dans l’assistance humanitaire et blessé gravement un Américain lors d’une attaque nocturne au nord ouest du Rwanda,” précisait le journal américain, ”The New York Times” citant un témoin sur place à Ruhengeri.

”Œil pour œil, dent pour dent”

Apparemment, il serait difficile de comprendre le pourquoi de cette action des Britanniques. Jusqu’à présent, les officiels demeurent avares de mots et se cachent derrière les mandats d’arrêt international émis en 2008 mais qui ne seraient pas valides.

Andrew Mitchell, ancien ministre du développement international dans le gouvernement Cameron, souligne que les mandats d’arrêt contre les 40 officiers rwandais ont été émis par un juge sans compétence requise. Et pour lui, il ne s’agit pas d’un acte judiciaire mais plutôt politique.

Avec son franc parler, Mitchell explicite sa pensée en montrant que derrière les mandats se trouvent les pro génocidaires.

Pour rappel, le Rwanda a suspendu les émissions de BBC ”Gahuza” sur le territoire rwandais suite à la diffusion du film ”Untold story”. Le pays des Mille collines a considéré cette action comme une promotion du négationnisme, touchant sur la réputation de ce média international.

Pour des pays qui entretiennent normalement de bonnes relations, l’une des explications les plus probables de cette attitude britannique envers cette autorité rwandaise en mission officielle, serait le désir de se venger ou l’application de la loi du Talion, ”œil pour œil, dent pour dent.”

Gérard Rugambwa


 

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