[caption id="attachment_1463" align="aligncenter" width="731"] Le Chef de l’Etat Paul Kagame réagissant contre l’arrestation de KK au Royaume-Uni (Photo PPU)[/caption]

 

Le Président Paul Kagame a condamné l’arrestation du Général Karenzi Karake par la Police anglaise, traitant cet acte de cynique, arrogant et de mépris absolu.

Parlant de cette arrestation du Patron des Services de renseignements rwandais, NSS ( National Security Services), le Président Kagame se demande comment ces pays minés par le mépris choisissent d’arrêter une personnalité qui a énormément contribué à stopper le Génocide et redonner la liberté aux Rwandais, au lieu d’arrêter les planificateurs de ce Génocide, ses exécutants et bien d’autres personnalités qui y ont pris part, et pourtant toujours libres.

”Un des hauts responsables du pays qui a combattu pour l’indépendance et la libération de notre pays a été arrêté et incarcéré en Europe …..”, s’indigne le Chef de l’Etat, Paul Kagame.

Le Gen Karenzi Karake libéré provisoirement sous caution d’un million de pounds jeudi dernier avait été arrêté à Londres le samedi 20 juin 2014, alors qu’il allait prendre son avion de retour d’une mission de service et muni d’un passeport diplomatique.

Le Général Karenzi Karake est l’un des 40 officiers supérieurs rwandais sous mandat d’arrêt international émis par un juge espagnol, Fernando Andreu Merelles qui les accuse de génocide et crimes de guerre.

Londres de son côté a déclaré que l’arrestation du Gen Karake était une obligation légale, mais Kagame a défié cette notion de légalité dans le cas précis d’arrestation d’un haut responsable d’un autre pays dans des circonstances injustifiées.

Par contre, dit-il, ”le Royaume Uni a une autre obligation légale de respecter un officiel d’un autre pays qu’est le Rwanda ayant un peuple qui se respecte. Un peuple qui se respecte et qui n’offense pas les autres. Un peuple qui veut décider de son propre sort. Ce n’est pas le Royaume-Uni, la France encore moins l’Espagne qui décident de ce que doit devenir le peuple rwandais. Cela n’arrivera jamais,” a dit le Président Kagame.

Ces propos du Président Kagame ont été prononcés trois heures avant que le Tribunal de Westminster Magistrates ne libère provisoirement le Gen Karenzi sous caution d’un million des pounds, l’assignant à demeurer dans le bâtiment de l’Ambassade du Rwanda et de se présenter à la Police chaque jour.

Le Gen Karake a été traité comme un immigrant clandestin

Le Président Kagame considère le Gen Karake comme ”un combattant de la liberté, qui a combattu avec nous, dit-il, pour faire de ce pays ce qu’il est devenu sur ce long trajet vers un destin que nous nous sommes choisis.”
Il a condamné les conditions dans lesquelles Karake a été traité en comparaison avec le traitement réservé aux immigrants clandestins.

”Ils doivent s’être trompés sur sa personne le prenant pour un immigrant clandestin. Ils traitent les immigrants clandestins de la même façon qu’ils nous traitent tous,” a ajouté Kagame.

Le mandat d’arrêt du juge espagnol Merelles a été traité de politique par beaucoup de personnalités y compris les Experts de l’ONU, ceux-ci ayant prouvé un lien étroit entre le Juge Merelles et les ONGs qui supportent les FDLR, groupe de miliciens composés des interahamwe qui ont commis le Génocide au Rwanda en 1994.

Après la France et l’Espagne, c’est le Royaume-Uni

Parlant des injonctions des pays occidentaux qui jusqu’ici ont tenté de perturber le Rwanda et ses hautes autorités, le Président Kagame s’est posé une question.

”Au début c’était la France, puis l’Espagne et maintenant c’est le Royaume-Uni. Je me demande qui est le suivant. C’est tous ceux-là qui veulent indisposer, déstabiliser et prouver leur mépris absolu qu’ils ont pour le Rwanda et les Africains,” avant d’ajouter qu’ ” aucun Rwandais, aucun africain ni aucune autre personne honnête et respectueuse ne pourrait l’accepter.”

” Nous ne sommes pas très riches, nous n’avons pas la puissance militaire, mais nous avons la force de caractère. Nous avons la puissance qui nous vient du ressentiment d’être tournés en dérision. La puissance qui nous vient du ressentiment d’être insultés. La puissance qui nous vient du ressentiment d’être braqués contre le mur,” précise Kagame.

Le juge espagnol en connexion avec les FDLR

Comme l’avaient indiqué les Experts de l’ONU en 2009, le juge espagnol dont les mandats d’arrêt avaient été traités d’ ”outrageants et non avenus” par le Gouvernement américain, avait été commandité par des ONGs qui appuient les génocidaires du FDLR.

C’est sur cette base que Kagame fait remarquer que l’acte de Londres n’est qu’une répétition de l’Histoire sous des formes différentes.

”C’est la continuité de l’esclavage, de la colonisation, de la violence et du préjudice. Ca pointe du doigt l’Africain pour lui dire que c’est ça qui lui vaut.”
Kagame ne ménage pas les mots pour faire un parallélisme entre le film documentaire ”Rwanda, the Untold story” et la récente arrestation du Gen Karenzi Karake, soulignant que c’est une façon de modifier à leur guise la situation qui a prévalu au Rwanda il ya 21 ans.

”Comment pouvons-nous sacrifier nos vies pour sauver notre pays, et être traités de criminels à la fin ?” questionne Kagame.

Alors que l’Ambassadeur du Royaume-Uni au Rwanda indique que le Royaume -Uni a un partenariat solide et effectif avec le Rwanda et que les deux pays coopèrent de près en matière de développement et sur la gestion des affaires régionales et internationales, Kagame se demande si cette coopération devrait être un prix pour priver des peuples de leur dignité.

Les gens vous disent, ”nous sommes des amis et nous supportons votre développement. Supportez-vous mon développement et vous me ravissez ma dignité ? Vous supportez mon développement et en même temps vous me manquez du respect ?” questionne une fois de plus le Président de la République.

Enfin, Kagame invite le peuple rwandais à ne pas baisser les bras, mais plutôt continuer à militer pour sa dignité.

Jean Louis Kagahe