https://www.traditionrolex.com/25 Libération : du ”cafard” à l’homme redoutable

Libération : du ”cafard” à l’homme redoutable

Par 2015-07-05 15:54:35

[caption id="attachment_1485" align="aligncenter" width="761"]Ici de jeunes officiers rwandais.La discipline toujours à l'honneur (Photo PPU) Ici de jeunes officiers rwandais.La discipline toujours à l’honneur (Photo PPU)[/caption]


 

 

Les initiateurs de la guerre de libération des Rwandais, naguère surnommés ”cafards”, sont devenus des hommes redoutables sur le continent et ailleurs dans le monde, de part leurs actions qui sortent de l’ordinaire et qui font d’eux et de tout le peuple rwandais, des hommes dignes de respect.

La lutte armée du Front Patriotique Rwandais (FPR-Inkotanyi), par le biais de sa branche armée, l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) lancée le 1er octobre 1990, avait été qualifiée de guerre des ”cafards” par le régime Habyalimana pour les dénigrer.

Dès le début de l’option ”Z”, les ex FAR ont failli avoir raison. ”Les cafards” pouvaient perdre la guerre comme les autres ”cafards” avec la mort du Général Major Fred Rwigema et d’autres compagnons, suivie par des catastrophes au sein des jeunes rwandais luttant pour leur droit à la patrie, n’eut été l’intervention du Major Paul Kagame.

Ce dernier a dû arrêter sa formation militaire aux Etats Unis pour venir réorganiser les survivants de l’APR.

Au lieu de poursuivre la guerre classique, ils ont opté pour la guerilla, associée à une discipline de fer, qui a fait perdre la tête à l’ennemi, mal préparé à ce genre de tactique militaire.

Face à une armée régulière, rémunérée et bien équipée, les jeunes de l’APR ne comptaient que sur leur détermination à recouvrer leurs droits bafoués depuis 30 ans.

”Ata tugonde kama misumali, nyueli zetu ziishe kicuani, hatuezi kuludi nyuma”, chantaient ces jeunes combattants de la liberté. Signifiant littéralement ”même si l’on maigrit comme des clous, et que nos cheveux disparaissaient de nos têtes, jamais nous ne reculerons,”

Et ce fut le cas. Plusieurs sont morts sur le champ de bataille pour différentes raisons : la guerre, le froid, la faim, les sanctions,…mais ils ont continué à avancer jusqu’à marcher sur Kigali le 04 juillet 1994.
Il fallait encore la détermination pour partir de rien

Après l’arrêt du génocide qui a coïncidé avec la fin de la guerre de libération, il fallait passer à la gestion d’un pays mis à sac.

La même détermination ayant caractérisé le FPR sur le front militaire, a servi aussi pendant la période d’urgence.

Les cadres du FPR ont contribué à la reprise des activités dans un pays à genoux suite au génocide et aux massacres contre les Hutu modérés.

Tout était à refaire, sans moyens financiers. L’on devait remettre le pays sur les rails et en même temps faire face aux nombreuses conséquences du génocide contre les Tutsi dont le problème des orphelins, des veuves, …alors que les ex FAR et les miliciens ”Interahamwe” se préparaient à revenir achever le génocide et reprendre le pouvoir à Kigali.

Dans tout cela, le gouvernement d’union nationale ne devait que compter sur la même détermination que celle de la période de la lutte armée.

L’aide internationale était confiée aux ONG internationales et rien au gouvernement. La République Fédérale d’ Allemagne put oser la première à appuyer ce gouvernement en 1995 par l’octroi du matériel des bureaux, des véhicules, des motos, et d’un clin d’oeil, les conditions de travail venaient de changer.

La fin de la période d’urgence et la reconstruction

Pour faire face aux nombreux défis, le gouvernement de transition a organisé des tables rondes annuellement en vue de mobiliser des fonds pour la reconstruction à partir de 1995.

Sans beaucoup de soutien de la communauté internationale, il fallait sortir des voies préétablies pour trouver des réponses aux questions spécifiques aux pays comme la question des présumés génocidaires que l’on devait juger et rétablir la cohésion sociale, celle des réfugiés rwandais installés dans l’ex Zaïre (actuelle RDC) près de la frontière avec le Rwanda, avec parmi eux un grand nombre de tueurs prêts à revenir pour refaire la même sale besogne.

La détermination de vaincre a permis au gouvernement d’unité nationale de rapatrier des millions de Rwandais, de réintégrer dans l’armée certains ex FAR et de juger plusieurs milliers de présumés génocidaires avec les juridictions Gacaca.

La fin de la reconstruction et le début de la phase de développement

Après la guerre des infiltrés, vers les années 2000-2001, le Rwanda s’est engagé sur la voie du développement.

Depuis lors, les anciens ”cafards”, moteurs du gouvernement, ne cessent d’étonner le monde et d’enregistrer succès après succès dans la lutte contre la pauvreté.

C’est la détermination qui compte toujours dans tous les programmes gouvernementaux.
Avec la vision 2020, certains n’avaient pas hésité à la qualifier de rêve irréalisable. Aujourd’hui, plusieurs objectifs sont déjà atteints avant la date butoir.

L’éducation pour tous, la santé pour tous avec les différentes assurances-maladies, la vache laitière pour les familles pauvres, la mise en place des infrastructures comme les routes, les projets d’électification, la modernisation de l’agriculture,… autant de programmes qui favorisent une transformation socio-économique de la population et forcent l’admiration tant des amis que des ennemis.

Le Rwanda sorti des cendres, après la libération, est devenu un pays modèle qui attire les étrangers soucieux d’apprendre de l’expérience rwandaise.

Même les pires ennemis du pays ne peuvent s’empêcher aujourd’hui de reconnaitre la force de frappe des RDF et la discipline qui les caractérisent, le rôle positif dans la protection de l’environnement, la bonne gouvernance qui favorise le développement multisectoriel, la promotion du genre et le développement de la femme,…

Les différentes politiques visant la fin définitive des injustices et la mise en place d’un Etat de droit est une réalitélle 21 ans après la libération. La page des persécutions à base ethnique est définitivement tournée. Chacun peut se sentir fier d’être rwandais et d’avoir comme Président, Paul Kagame, pour qui ne compte que la détermination de vaincre.

21 ans après la libération, ”cafard” dans les oubliettes, accusations de crimes de génocide, contre l’humanité, et que sais-je encore,…car sur les autres fronts, l’on n’ose pas se casser la gueule. L’ancien ”cafard” est aujourd’hui un homme redoutable.

Gérard Rugambwa


 

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