[caption id="attachment_1529" align="aligncenter" width="725"] Le Commissaire général de RCS Gen Paul Rwarakabije et son adjointe Mary Gahonzire (Photo James R)[/caption]

 

 

Au cours de l’année budgétaire écoulée, 2014-2015, le service correctionnel du Rwanda (RCS) est passé d’un grand nombre d’agents civils à celui des militaires faisant ainsi de ce service une vraie institution sécuritaire à l’intérieur et en dehors des prisons.

Lors de la réforme du personnel survenu au RCS en début de l’année budgétaire 2014-2015, le Ministère de l’Intérieur ayant le service correctionnel en sa charge a choisi de récupérer les agents civils qui y étaient nombreux et les a redéployer dans d’autres services pour les remplacer progressivement par des militaires.

Dans une entrevue avec la Presse la semaine dernière, le Commissaire Général du RCS, le Général Major Paul Rwarakabijea souligne que dans un premier temps, 72 militaires, officiers et sous-officiers ont été reçus au sein de ses services pour être rejoint plus tard par 300 autres militaires moins gradés.

Avec cette nouvelle équipe professionnelle en matière de garder la sécurité, le commissaire Général de RCS exprime sa satisfaction car, dit-il ”depuis que l’équipe des militaires est là, RCS est devenu une vraie institution de sécurité et notre travail se déroule comme il faut que ce soit à l’intérieur des prisons, dans les convois des prisonniers vers le tribunal, l’hôpital ou vers les lieux de travail ou ces derniers passent la journée.

Outre le déploiement des militaires, RCS dispose d’une école de formation des nouveaux agents à Rwamagana dans la Province de l’Est, et actuellement des recrus y suivent les cours qui prendront 9 mois.

En même temps, la formation des anciens gardiens de prison continue à Gishari dans le District de Rwamagana.

Le professionalisme des agents du RCS franchit les frontières

Les agents du RCS, comme les autres agents des services de sécurité notamment les militaires et policiers, ont aussi gagnéé la confiance internationale de façon qu’ils sont au service des Nations Unies par-ci par-là.

Actuellement, ils sont à Haïti, en République Centrafricaine, au Sud Soudan et au Libéria.

Selon le Commissaire Général adjoint de RCS, Mary Gahonzire, les services rendus par ces agents à l’étranger c’est de conseiller les Responsables des services correctionnels étrangers et de donner des formations à leurs gardiens de prison.

Dans le cadre du partenariat sous-régional, les responsables de RCS sont régulièrement en réunion avec leurs partenaires de l’EAC avec qui ils échangent sur leurs expériences en matière de gestion des services correctionnels, d’autre part ils travaillent sur l’harmonisation des cours qui sont donnés dans les écoles de formation des agents de chaque pays.

Le Commissaire Général adjoint a expliqué à la presse que lors des échanges, chaque pays offre ce qu’il a en plus des autres.

Selon toujours Mary Gahonzire, le Rwanda excelle en technologie de gestion de bases de données, de partage des informations avec les institutions partenaires comme la Police ou le Ministère de la Justice.
Autre apport du Rwanda envers ses partenaires c’est l’usage du biogaz dans le cadre de la protection de l’environnement, la fabrication des savons et surtout les efforts fournis dans la lutte contre la promiscuité dans les prisons en donnant plus d’espace aux prisonniers et en aérant les lieux de détention.

Pour sa part, le Rwanda a besoin des curricula et syllabus pour la formation de ses agents des services correctionnels.

Si le Rwanda recherche ces éléments chez les voisins de l’EAC, c’est simplement parce que ces pays ont une avance dans la gestion des services c correctionnels.

RCS a aussi la mission de générer des revenus

Au cours des années qui ont suivi le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, les prisons ont regorgé des criminels notamment des présumés génocidaires. A ce titre, la population carcérale a environné 150000 personnes.

Avec les juridictions Gacaca, le chiffre a sensiblement baissé, et progressivement avec les juridictions ordinaires mais surtout avec l’harmonisation de la politique nationale en matière de gouvernance. Les chiffres ont atteint aujourd ‘hui 54 084 prisonniers dont 60% génocidaires et 40% du Droit commun.
Cette baisse de la population carcérale va avec la baisse de la production et, a cet effet, RCS travaille de connivence avec une compagnie que l’Etat a mis en place, Muhabura Multi-choice Company qui exécute les différents marchés gagnés par RCS lors des compétitions avec les autres compagnies.

La réduction du nombre des prisonniers qui exécutaient les travaux d’intérêt général,TIG, aussi fait baisser la production des prisons.

Selon le commissaire Général, le Gen. Rwarakabije, le nombre des Tigistes a baissé de 53 366 qu’ils étaient. Plus ou mois 48 000 ont fini leurs peines, seuls 1400 font encore leurs travaux, et bien évidemment certains d’entre eux sont morts.

La Compagnie Muhabura qui opère depuis bientôt 9 mois est donc venu appuyer RCS pour qu’il atteigne l’autosuffisance. Parmi les activités commerciales que la Compagnie développe, il ya la construction des routes et maisons, l’agriculture moderne, l’approvisionnement du matériel de construction et de l’agriculture et la menuiserie.

De juillet 2015 à juin 2015, RCS a fait entrer près de 910 millions des francs rwandais, mais selon le Commissaire Assistant chargé du développement de la production, les revenus devaient atteindre 2 milliards des francs rwandais.

D’autres partenaires de RCS sont les différents Ministères tel que le Ministère des Infrastructures pour ce qui est de la construction des routes, le Ministère de l’Agriculture ou le Département du Ministère de l’Education chargé de l’Enseignement des métiers, WDA pour la formation des agents.

Jean Louis Kagahe