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L’économie burundaise au bord du gouffre

Par 2015-08-17 09:20:01

[caption id="attachment_1743" align="aligncenter" width="773"]Professeur Salomon Nsabimana au cours de l’entretien (Photo TM) Professeur Salomon Nsabimana au cours de l’entretien (Photo TM)[/caption]


 

La crise politique qui sévit au Burundi depuis avril dernier continue d’enfoncer l’économie du pays, déjà fragile, au bord du gouffre. La diminution et l’arrêt des financements des principaux bailleurs, les Burundais qui continuent à fuir le pays ainsi que la baisse sensible de la production nationale provoquent la descente aux enfers de l’économie burundaise et partant de la population burundaise. 

Pour redresser la situation, l’urgence doit être mise au retour de la sécurité, à la mise en place des institutions consensuelles et crédibles susceptibles de promouvoir l’état de droit et la bonne gouvernance dans le pays. Ceci ressort de l’entretien réalisé avec Salomon Nsabimana, professeur à l’Université du Burundi et chercheur à l’Institut de développement économique (IDEC) le vendredi 7 août 2015 à Bujumbura.

Le professeur Salomon Nsabimana laisse croire que la crise politique que traverse le Burundi depuis le 26 avril dernier quand le parti CNDD-FDD a décidé, en violation de la Constitution et des Accords de paix d’Arusha, de laisser Pierre Nkurunziza briguer un troisième mandat illégal, ne peut en aucun cas favoriser l’essor de la fragile économie burundaise.

Elle l’amène plutôt vers son total effondrement si rien n’est fait dans les meilleurs délais. Pour lui, toutes les études ont montré qu’aucun pays ne peut développer son économie avec des difficultés politiques quand bien même il aurait d’énormes richesses comme des minerais et de puissantes entreprises. Dans les modèles de croissance économique, a-t-il souligné, la situation politique est considérée comme un facteur endogène important de croissance.

Pour le cas du Burundi, il a précisé que les quatre mois d’instabilité politique ont déjà pesé lourd sur le secteur productif du pays. Comme d’aucuns peuvent le constater, a expliqué Nsabimana, les unités de production ont sensiblement diminué surtout dans la mairie de Bujumbura par manque de capacités pour produire. Pas mal d’entreprises ont fermé ou ont renvoyé ou diminué leurs personnels avec comme conséquences la hausse du taux de chômage et la baisse sensible des recettes de l’Etat.

Salomon Nsabimana a encore indiqué que l’Office Burundais des Recettes (OBR) souffre aussi du manque ou de la baisse sensible des recettes provenant du commerce intérieur et extérieur qui est presque paralysé.

Il n’a pas manqué de mentionner que l’économie du pays est également beaucoup affectée par les départs massifs des Burundais et étrangers qui fuient l’insécurité qui règne dans le pays parce qu’ils partent avec des devises et autres capitaux qu’ils utilisaient dans le pays, sans oublier que les principaux bailleurs du Burundi ont arrêté ou réduit leur assistance financière à cause de cette crise politique.
Pour Nsabimana, des conséquences sur la monnaie burundaise et sur les conditions de vie de la population en général ne cessent de se manifester du jour au lendemain.

Tout en espérant que la situation va être redressée avant qu’il ne soit trop tard, notre interlocuteur fait constater que, comme la production ne cesse de chuter en plus du manque criant de devises dans le pays, le franc burundais pourra continuer à se dévaluer, les prix sur le marché pourront continuer à monter puisque les produits seront rares et à ce moment-là une pauvreté innommable guettera la population burundaise.

Et, a-t-il ajouté, le budget de l’Etat sera très affecté de sorte que l’Etat éprouvera d’énormes difficultés à pouvoir fonctionner notamment à payer ses fonctionnaires.

Salomon Nsabimana en a profité pour tirer une sonnette d’alarme à tous les protagonistes, aux partenaires et amis du Burundi d’œuvrer sans délais pour la restauration de la sécurité dans tout le pays.

Pour lui, c’est à cette seule condition qu’ensuite on pourra s’entendre sur la manière de mettre en place les institutions démocratiques, consensuelles, crédibles et stables capables de relever cette économie du pays se trouvant actuellement au bord du gouffre.

Tesire Mudahemuka


 

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