[caption id="attachment_1788" align="aligncenter" width="737"] Nkurunziza félicité par son épouse (Photo Flickr)[/caption]

 

Le Président Pierre Nkurunziza a prêté serment au Palais des Congrès de Kigobe jeudi le 20 août 2015 à Bujumbura alors que Léornard Nyangoma venait d’exiger sa démission avant le 26 août.

Deux jours après la déclaration du Président du Conseil National pour le Respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi (CNARED) , Léonard Nyangoma, qui demandait au Président Pierre Nkurunziza de démissionner, ce dernier a décidé de prêter serment de façon surprise, devançant la date prévue (le 26 août ) de six jours.
Pour Bujumbura, il s’agit d’une mesure prise pour des raisons de sécurité. Les diplomates des pays occidentaux et des Etats Unis ont boycotté cette cérémonie. Seuls ceux de la Chine, de la Russie, Egypte, Tanzanie et Afrique du Sud ont répondu à l’invitation.

Nyangoma avait recommandé à Nkurunziza la démission pour éviter ”l’hécatombe au pays”. Dans sa déclaration, le Président du CNARED avait montré à Nkurunziza que le 3 ème mandat ”ne sera bénéfique ni à lui-même, ni à son entourage, ni à son parti, ni à la nation, ou à la Sous région.”

Dans un communiqué publié après le début du 3 ème mandat de Nkurunziza, Nyangoma ne reconnait pas ce Président qu’il considère comme illégal. Il parle même de ” Coup d’Etat” contre les accords d’Arusha et la constitution et serait prêt à négocier les conditions de son départ honorable au risque de prendre toutes les mesures nécessaires.

Mais Nkurunziza avait déjà promis d’en finir avec l’insécurité sur toute l’étendue de la République dans un délai de deux mois, au cours de son discours d’investiture.

Et les premières mesures tombent immédiatement après la prestation de serment avec l’élection de deux Vice-Présidents par le Parlement, les deux chambres réunies. La première Vice-Présidence revient à Gaston Sindimwo de l’UPRONA reconnu par le pouvoir CNDD-FDD. La deuxième Vice-Présidence à Joseph Butore, ex ministre CNDD-FDD de l’éducation et de la recherche scientifique.

Un dialogue des sourds. Le bras de fer se poursuit…

Gérard Rugambwa