https://www.traditionrolex.com/25 Burundi : Un nombre grandissant de malades mentaux

Burundi : Un nombre grandissant de malades mentaux

Par 2015-09-06 10:37:52

[caption id="attachment_1829" align="aligncenter" width="736"]Pierre Claver Njejimana, psychologue au CNPK dans un entretien accordé à LNR (Photo Tesire Mudahemuka) Pierre Claver Njejimana, psychologue au CNPK dans un entretien accordé à LNR (Photo Tesire Mudahemuka)[/caption]


 

Depuis la crise qui a débuté en avril dernier avec les manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, le Centre neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK) accueille de plus en plus de patients présentant des troubles de comportement. La plupart d’entre eux proviennent des quartiers les plus contestataires de Bujumbura. 

Pierre Claver Njejimana, psychologue au CNPK, affirme que depuis le déclenchement de la crise sociopolitique due à la contestation anti- troisième mandat de Nkurunziza , il ya de cela plus de quatre mois, ce centre accueille sans cesse plusieurs patients surtout en provenance des quartiers les plus contestataires de la capitale, tels que Nyakabiga, Cibitoke, Ngagara et Musaga.

Ces derniers, a-t-il poursuivi, présentent des troubles de comportement et développent des signes de la maladie mentale comme des délires, des hallucinations audio-visuelles, une peur et panique exagérées ainsi qu’une dépression post-traumatique.

Njejimana a indiqué que certains de ces patients majoritairement des jeunes sont amenés les bras liés parce qu’ils sont très agressifs, ils veulent frapper tout passant en disant que c’est lui qui veut le tuer ou tirer sur lui.

D’autres, a-t-il ajouté, viennent en criant ou en pleurant tout en répétant des atrocités qu’ils ont vues ou vécues dans leurs quartiers sans oublier des patients qui manifestent une peur et disent vouloir se cacher pour ne pas être tués ou frappés par des malfaiteurs.

Pour diagnostiquer et soigner ces malades, Pierre Claver Njejimana fait savoir qu’on commence par mener une causerie avec chacun individuellement car le traitement est aussi individuel en fonction des causes évoquées par chaque patient.

Selon lui, après les avoir écoutés, ils ont constaté que l’agressivité des jeunes patients est surtout liée à la consommation abusive des stupéfiants pour qu’ils puissent résister aux tirs des policiers ou pour parvenir à faire des rondes nocturnes.

Pour d’autres sujets moins jeunes, c’est surtout des rumeurs des attaques imminentes et une peur permanente d’être tués qui sont à l’origine de leur maladie.

Njejimana a indiqué qu’entre autres traitements on propose des somnifères pour ces patients pour qu’ils se reposent car beaucoup d’entre eux ne trouvaient plus sommeil. Après leur rétablissement, Njejimana dit qu’on leur propose d’aller vivre dans des endroits plus ou moins sécurisés.

Il a signalé que la plupart de ceux qui retournent dans leurs quartiers reviennent au centre quelques jours après en présentant les mêmes signes traumatiques d’avant.

Notre interlocuteur a indiqué que le nombre de malades mentaux a tellement augmenté aujourd’hui que le CNPK a de loin dépassé la capacité d’accueil et est, de ce fait, confronté au problème d’hébergement, de nourritures et de médicaments pour venir en aide à tous les patients qui viennent au centre.

Tesire Mudahemuka


 

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