[caption id="attachment_1875" align="alignnone" width="729"] Le Président du PAM-Rwanda, Protais Musoni,sollicitant l’appui des formations politiques. La Vice-présidente Henriette Umulisa, à sa gauche (Photo James R)[/caption]

 

Les dirigeants du Mouvement panafricain, branche du Rwanda, qui vient de se réveiller, ont sollicité le soutien du Forum consultatif des partis politiques agréés au Rwanda pour pouvoir conquérir la population en général en lui transmettant les idéaux dudit mouvement.

Etant donné que les idéaux du mouvement panafricaniste sont longtemps restés l’apanage des seuls politiciens et intellectuels africains, le Président de la branche rwandaise du Mouvement du Panafricanisme (PAM), Protais Musoni, justifie cette sollicitation en rappelant la contribution des formations politiques. ”Le rôle des partis politiques est de sensibiliser leurs adeptes à faire du mouvement le leur”.

Musoni a rappelé que ce rôle des politiciens est d’autant important car c’est eux qui manipulent l’appareil politique du pays, notamment en matière de gouvernance et des élections.

Il a souligné que leurs actions devraient focaliser le renforcement du panafricanisme. ”Nous espérons qu’ils aideront à mettre en place des politiques qui soutiendront dans la poursuite du véritable panafricanisme qui, à son tour, conduirait à une libération intégrale de l’Afrique”.

Par ce cheminement, il considère que le mouvement panafricaniste sera le levain pour l’éveil de tous les Rwandais et de tous les africains sur la voie vers la libération totale de l’Afrique.

Il a fait remarquer que le néocolonialisme est toujours remarquable dans différents secteurs qui, par conséquent, nécessitent une vraie libération.

Le secteur du commerce a été donné comme exemple par le Président de PAM-Rwanda faisant remarquer que les produits africains d’exportation n’ont pas accès facile aux marchés occidentaux au moment où les leurs abondent sur les marchés africains.

D’autre part, il est triste de voir que le commerce inter-africain s’estime à 30% uniquement.

En effet, le mouvement panafricain, dans son essence, est basé sur le principe tel que la confiance en soi des africains et leur unité qui sont les seuls moteurs de leur développement vital sur le plan politique et socio-économique.

Pour harmoniser les interactions et atteindre ce niveau progrès collectif, PAM-Rwanda préconise un dialogue multi-sectoriel, et surtout crée une ouverture à un dialogue avec les unités d’ailleurs.

Pour ce qui est des opérations du mouvement au niveau national, différentes commissions collaborent notamment celles des politiciens, du secteur privé, du milieu académique, de la jeunesse et celle des femmes, leurs membres étant tous intègres dans le combat mené par le mouvement pour la libération totale de l’Afrique.

Encore faut-il, insiste Musoni, vérifier ce qui n’a pas marché par le passé afin de corriger et de partir sur de nouvelles bases.

De son côté, le Secrétaire Exécutif de la principale formation politique du pays, le FPR (Front Patriotique Rwandais), François Ngarambe, a insisté sur l’importance d’une collaboration entre les africains pour s’assurer du succès du mouvement. Selon lui, ”il ne peut y avoir de vrai panafricanisme sans collaboration étroite entre Africains”.

Dès lors, dit-il, il est impérieux qu’il y ait un renforcement de la coopération entre les pays africains et une plus grande dissémination des idéaux du panafricanisme dans toutes les couches de la société dans le but d’éradiquer une perception erronée du mouvement qui en fait une propriété privilégiée des intellectuels et des leaders, mais plutôt que chacun en est membre”.

Le Secrétaire Général du parti politique ”Democratic Green Party of Rwanda”, Jean Claude Ntezimana, quant à lui, recommande aux africains de militer d’abord pour leur indépendance économique et surtout pour leur résilience car, dit-il, pour atteindre les idéaux du panafricanisme ”nous devons rechercher une croissance économique pour nous assurer que les donateurs étrangers ne se servent de leur aide pour nous manipuler”.

A la question de savoir d’où viendront les ressources qui aideront le PAM-Rwanda à mener son action, Henriette Umulisa, la Vice-Présidente, a évoqué le financement de l’Union Européenne et des institutions connexes ainsi que des cotisations des membres du PAM-Rwanda.

Concernant l’aide du Gouvernement, Umulisa a exprimé le vœu de voir le Gouvernement réservé un quota de son budget national aux activités du mouvement, sans pour autant exclure que ce dernier va lui-même développer des activités génératrices des revenus.

Le PAM-Rwanda a des points faibles et des défis

Parlant des points faibles qui minent le mouvement, son Président Musoni est revenu sur l’impérialisme encore mené par les puissances occidentales sur l’Afrique.

Il a recommandé aux dirigeants et aux peuples africains de changer les mentalités et fonder leur action sur des bases culturelles purement africaines.

A titre d’exemple, Musoni est revenu sur la récente visite du Président américain Barack Obama au Kenya où le Président kenyan Uhuru Kenyatta a promis de décliner toute aide étrangère qui viendrait en échange de l’officialisation de l’homosexualité dans son pays.

L’engagement des médias dans la mobilisation du peuple à adhérer au mouvement est encore au bas de l’échelle et il souhaite que il y ait plus d’artistes-poètes qui vulgarisent les valeurs positives du panafricanisme.

Parmi les défis majeurs, il est revenu sur le regrettable accaparement du mouvement par la classe des intellectuels et des leaders, et souhaite que le mouvement atteigne le peuple en général.

Un autre défi demeure naturellement celui lié aux ressources de fonctionnement du mouvement, mais Musoni souhaite une fois de plus qu’elles proviennent des membres eux-mêmes.

Le panafricanisme est un mouvement et une idéologie qui encouragent la solidarité des africains à travers le monde pour s’affranchir du joug étranger et envisage La libération de l’Afrique sous tous les aspects, soient politique, économique, social et culturel.

Jean Louis Kagahe