[caption id="attachment_1901" align="aligncenter" width="729"] Les membres des délégations des deux pays, la RDC et le Rwanda, autour des ministres de la défense assis au milieu et en constume (Photo Imvaho nshya)[/caption]

 

Il ne serait pas aberrant d’affirmer aujourd’hui que les relations Rwando-RD Congolaises sont sur la bonne voie et que l’heure est à la détente. Pendant que les ministres de la défense des deux pays se rencontraient à Kigali, le ministre rwandais du commerce et de l’industrie signait un Traité avec son homologue RD Congolais à Kinshasa.

Les relations entre la géante RDC et le Rwanda des Mille collines ont été pendant des années tendues et tulmutueuses. Les échanges des délégations ministérielles dans les deux capitales, Kigali et Kinshasa, simultanément, permettent d’ouvrir de nouveaux horizons et de relancer la coopération bilatérale restée longtemps au point mort.

Vers la fin de la semaine dernière, le ministre de la défense et aux anciens combattants RD Congolais, Aimé Ngoi-Mukena Lusa-Diese et le ministre rwandais de la défense, le général James Kabarebe, ont co-signé à Kigali un communiqué conjoint qui souligne la mise en place d’une commission chargée du rapatriement des M23 cantonnés au Rwanda vers la RDC et des FDLR vers leur pays, le Rwanda.
Les discussions devraient se poursuivre dans un cadre purement technique pour matérialiser ce communiqué.

Le gouvernement rwandais estime l’effectif des FDLR se trouvant encore en RDC entre 3500 et 3800, y compris les femmes et les enfants. Le gouvernement RD Congolais avait, il ya quelques mois, par le biais de son porte-parole, Lambert Mende, parlé de moins de 500 combattants des FDLR.

La RDC a toujours lancé des accusations contre le Rwanda à chaque fois que la situation sécuritaire se détériorait dans la région du Kivu. Le Rwanda, quant à lui, reprochait à son voisin de l’Ouest d’abriter les FDLR accusés d’idéologie de génocide.

Comme pour manifester la volonté d’aller de l’avant, au moment où le ministre de la défense RD Congolais séjournait à Kigali, le ministre rwandais du commerce et de l’industrie, François Kanimba était l’hôte du gouvernement Matata pour signer un traité visant la protection de la biodiversité dans les Birunga (Rwanda)-Virunga (RDC).

Ce traité dit de Collaboration Transfrontalière dans le Grand Virunga est un mécanisme de gestion stratégique des aires protégées entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda.

Lors de la signature, la partie RD Congolaise était représentée par Elvis Mutiri Wa Bashara, ministre du tourisme, tandis que l’Ouganda avait dépêché M. James Lutalo, Chef du département de la conservation de la Faune et de la Flore sauvages, représentant le ministre du Tourisme, de la Faune, de la Flore sauvage et des Antiquités.

Ce traité va permettra la sauvegarde du patrimoine commun au niveau de la biodiversité entre les trois pays.

De nouvelles opportunités s’offrent aux populations des deux pays

La signature simultanée de ces accords à Kigali comme à Kinshasa conduit sans nul doute vers le rétablissement de la confiance entre les deux pays. L’exécution à la lettre des contenus, constituera une base solide pour la cohabitation pacifique et la coopération bilatérale dans les autres secteurs.

Les deux pays peuvent coopérer dans plusieurs secteurs comme la navigation aérienne, les sciences et la technologie, la justice, l’agriculture, l’énergie,…Mais également une coopération dans le secteur des sports et culture pourrait contribuer grandement à effacer la haine chez les extremistes de tous bords qui ne croient pas encore dans le rétablissement des relations normales entre les deux pays.

La Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) pourrait être relancée et redynamisée mais il faudra attendre que la situation se normalise au Burundi.

Les pas effectués dans les deux sens entrent dans le cadre des efforts de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs (CIRGL) de rétablir la stabilité régionale.

Les deux échanges de délégations de niveau ministériel dans les deux capitales avaient été précédés d’autres rencontres à maintes reprises à Luanda, la capitale angolaise.

La région des Grands Lacs avait été dans le passé une zone d’instabilité due aux différentes rébellions en RDC comme les M23, aux FDLR originaires du Rwanda et aux membres de ADF-Nalu dont l’objectif est de déstabiliser l’Ouganda.

Gérard Rugambwa