[caption id="attachment_2023" align="aligncenter" width="696"] La porte-parole du gouvernement, Louise Mushikiwabo, affirme que le Rwanda n’a aucune intention de se mêler dans les affaires burundaises (Photo R. James)[/caption]

 

Face aux tapages burundais, Louise Mushikiwabo, porte-parole du gouvernement rwandais, se montre imperturbable. Elle annonce toute discussion avec le Burundi sur les relations bilatérales après le retour à la stabilité.

La semaine passée, la ministre des affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Louise Mushikiwabo, a tenu une conférence de presse où elle s’est exprimé notamment sur la crise burundaise.
Pour Mme Mushikiwabo, les affaires burundaises ne concernent que les Burundais.

Par cette assertion, la porte-parole du gouvernement aurait voulu rassurer tout le monde que le Rwanda n’aurait aucune intention de s’ingérer dans les affaires burundaises contrairement à ce que prétendent certains officiels de ce pays en quête d’un bouc émissaire d’une situation créée par eux-mêmes.

Depuis le début de la crise burundaise, le CNDD-FDD n’a cessé de s’attaquer au Rwanda, voulant détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur ses propres difficultés internes.
Et selon certains analystes, le Burundi chercherait à se lancer dans une crise plus profonde en transformant ses problèmes de gouvernance en conflit ethnique, voire en conflit régional.

La question du troisième mandat contesté se transformerait en problème ethnique et son régime redeviendrait légitime et reconnu par les Etats et les organisations internationales. Ainsi le pouvoir Nkurunziza sortirait de l’isolement diplomatique où il se trouve.

Malgré toutes les provocations, arrestations des Rwandais à Bujumbura et ailleurs, attaques aux intérêts économiques des ressortissants rwandais, refoulements systématiques des Rwandais se rendant au Burundi en situation régulière,…expulsion du diplomate Désiré Nyaruhirira début octobre,…le Rwanda garde toujours la retenue.

Aucune mesure de réciprocité n’a été prise jusqu’ici. Les Burundais peuvent entrer et sortir du Rwanda à tout moment. Ils sont tous sécurisés comme toutes les autres populations résidant ou transitant par le Rwanda.

”Nous voulons que les Burundais trouvent d’abord des solutions à leurs problèmes, et alors nous pourrons discuter des relations bilatérales,” dit Louise Mushikiwabo.

”Notre souhait est le rétablissement de la paix et la sécurité au Burundi, ainsi ceux qui ont trouvé refuge au Rwanda pourront rentrer et la région avancer,” affirme Louise Mushikiwabo.

Le CNDD-FDD ne cesse de reprocher au Rwanda d’abriter des politiciens burundais, des membres de la société civile, des putchistes burundais, des généraux, de former militairement la rébellion,…

La porte-parole du gouvernement répond que le Rwanda ne se trouve pas dans une logique de démentis ou d’accusations réciproques. qu’il est tout à fait naturel que les Burundais trouvent refuge au Rwanda, deux pays voisins et dont les bonnes relations datent de très longtemps.

”Le problème du Burundi ce n’est pas le Rwanda. Lorsque les responsables politiques prennent des décisions, ils doivent en accepter les conséquences,”

Les relations avec la France ne s’améliorent guère

L’ex ambassadeur de France au Rwanda, Michel Flesch a quitté Kigali à la fin de son mandat vers fin septembre sans laisser de remplaçant. La proposition française de nommer Fred Constant demeure sans réponse de la part de Kigali, cinq mois après.

Louise Mushikiwabo ne semble pas pressée de réagir car elle estime qu’il n’existe pas de temps limite pour l’agrément d’un diplomate.

Le Rwanda voudrait que la France fasse un pas dans les relations entre les deux pays en assumant les faits de l’histoire commune.

Plusieurs présumés génocidaires demeurent en France en toute impunité et ce pays n’a jamais reconnu son rôle dans le génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi.

Et ce n’est pas la nomination d’un ambassadeur qui viendrait donner satisfaction au gouvernement rwandais sur toutes ces questions. Le Rwanda voudrait que les relations entre les deux pays ne restent pas au statu quo mais la France de son côté devrait faire un pas dans la même direction.

La RDC engagée à combattre les FDLR

Louise Mushikiwabo salue l’engagement de la RDC à combattre les FDLR. Elle reste convaincue que la réponse définitive à cette question proviendra des deux pays à savoir la RDC et le Rwanda. Les ministres de la défense s’étaient rencontrés à Kigali vers fin septembre pour prendre des mesures à l’encontre de ces terroristes.

Les Chefs d’Etats majors devraient se réunir par après pour une réunion technique.

Gérard Rugambwa