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Kagame face à la presse

Par 2015-12-28 10:46:58

[caption id="attachment_2340" align="aligncenter" width="745"]Le Chef de l'Etat, Paul Kagame, est resté serein, impertubable, au cours de la conférence de presse (Photo PPU) Le Chef de l’Etat, Paul Kagame, est resté serein, impertubable, au cours de la conférence de presse (Photo PPU)[/caption]


 

Encore très tôt pour l’annonce d’une candidature

Le Président rwandais Paul Kagame a rencontré, la semaine dernière, une presse locale et africaine soucieuse de décrocher un seul mot de lui, ”oui au troisième mandat”. Il leur a accordé suffisamment de temps, mais personne n’a réussi à enregistrer le mot recherché.

Aux questions des journalistes locaux et étrangers, il répond sans faux-fuyant. C’est un Président détendu, serein, imperturbable qui se veut franc avec lui-même que la presse a rencontré.
La plupart des journalistes sont revenus sur la même question du troisième mandat en adoptant des angles différents.

”Monsieur le Président, vous plierez-vous à la volonté populaire au vu des résultats du Référendum sur la Réforme de la Constitution ?", demande Jean Lambert Gatare, Directeur-journaliste de Radio Isango Star embellissant son propos par le fait que les citoyens prendraient la bonne réponse comme un cadeau de Noël que Kagame leur aura donné.

”Allez-vous briguer un troisième mandat autant que le prescrit la Constitution réformée, Monsieur le Président ?”, renchérit Shyaka Kanuma de Rwanda Focus.

Ces question et celle du journaliste de The Guardian nigérian qui a nourri une peur selon quoi si Kagame, leader visionnaire, allait briguer un troisième mandat, les aides des bailleurs de fonds occidentaux coupées, des attentes populaires déçues à cause du gâchis que ces Occidentaux auront amené avec cette coupure d’assistance au développement……

Au journaliste Shyaka Kanuma de Rwanda Focus, ”un troisième mandat, un quatrième, cinquième…., là n’est pas la question. Le problème africain c’est plutôt le mode de gouvernance. Imaginez une alternance où un tel locataire a très mal géré. Il passe le relais à un autre qui fait de même. L’Africain reste pauvre quand bien même le continent est extrêmement riche…. Attention, moi je suis autant que vous et les autres un fils de ce pays. Je ne suis pas un visiteur encore moins un touriste dans mon pays. Je n’y viens pas pour repartir. J’ai vu et vécu l’histoire de ce pays. Elle a affecté tout le monde, moi y compris”, a-t-il dit.

Au journaliste de The Guardian nigérian, Kagame a repris sa peau de rebelle,
”La dignité avant tout. Ne crains pas des décisions incorrectes de la part de parties (Occident) qui veulent exercer un diktat sur ton peuple. Veulent-elles que nous obéissions aux volontés de nos peuples ou à la leur ? La dignité d’un peuple importe beaucoup. Quand tu es très obéissant à ce qu’elles demandent, tu es condamné à rester pauvre. Je préfère donc prendre une autre option. Ce monde (occidental) prend des sanctions qui sont uniformes. Ces gens-là qui pensent de cette façon-là devraient être aidés par nous pour ce qu’ils daignent nous donner ou nous refuser.”

”Allons ! Vous me dites d’être à l’écoute des citoyens. Le référendum populaire et citoyen s’en mêle. Vous me conseillez de me désolidariser des résultats de celui-ci. Décidément ce monde développé est contradictoire. Et comme la réponse attendue ne vient pas et comme il n’y a rien à critiquer, il faut chercher des poux. ‘D’ailleurs il a été vite conduit sans débat’, disent-ils. De telles critiques tendancieuses ne sont pas raisonnables”, a indiqué le Président Paul Kagame à une journaliste de The East African.

Celle-ci l’a suivi tout au long de ces deux jours qu’a duré le Dialogue National ; deux jours où il n’avait cessé de déclarer dans ses discours que son gouvernement sera toujours à l’écoute des critiques émises contre lui mais que celui-ci prendra en compte des critiques objectives.

Kagame et sa vision de l’indépendance de l’Afrique

”Il n’y a pas de démocratie formaliste généraliste au monde”, a semblé répondre le Président Paul Kagame à une question du journaliste du The New Times qui lui demandait comment il considère les critiques occidentales sur le fait que les citoyens rwandais ont voté ”oui” à 98,3% lors d’un référendum qui , disent-ils, ”cautionne une dictature”.

”Si la dictature aide un peuple à générer des valeurs, à renforcer la sécurité, à établir des rapports égaux hommes-femmes dans la société ; quand cette dictature parvient à faire revivre ensemble un peuple hier ségrégué pour, désormais ensemble, faire des progrès socio-économiques remarquables, un peuple capable de revivre de lui-même…. Eh bien si toute cette somme d’actions-programmes relève de la dictature, eh bien je suis prêt à l’assumer. Si cette soi-disant dictature nous permet de nous positionner meilleur sur les palmarès de différents index internationaux comme c’est le cas actuellement, eh bien, nous tendront une oreille réceptive à ces critiques que nous analyserons et leurs donnerons le poids qu’elles méritent”, a déclaré Paul Kagame visiblement faisant un effort de paraître calme et serein.

”Nous menons de front beaucoup de programmes citoyens pour que ces derniers puissent matériellement s’auto suffire et, ipso facto, s’autodéterminer dans leur dignité”, a-t-il ajouté voulant montrer que démocratie rime avec dur labeur et disponibilité pour le citoyen du pain quotidien et d’une certaine aisance due à sa stabilité et à son épanouissement.

Jovin Ndayishimiye


 

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