[caption id="attachment_2347" align="aligncenter" width="726"] Lors de la tenue du bureau politique, le Chef de l’Etat avait promis de se prononcer sur le troisième mandat après le référendum (Photo PPU)[/caption]

 

Il ne pouvait trouver un meilleur cadeau de nouvel an pour la population rwandaise que d’accepter un troisième mandat. Le Chef de l’Etat, Paul Kagame, a dû attendre la présentation des voeux pour l’année nouvelle 2016 pour tranquilliser tous les esprits en acceptant sans équivoque le troisième mandat.

Au moment où le monde entier quittait définitivement l’année 2015 pour étreindre la nouvelle 2016, le Président Kagame a assaisonné cette fête de Saint Sylvestre en déclarant clairement qu’il ne pouvait ne pas accepter la requête de la population pour accepter un troisième mandat.

”Vous avez souhaité que je reste au pouvoir après 2017, je ne pourrais pas refuser compte tenu de l’importance des raisons avancées,” a-t-il justifié son accord.

La sécurité et la stabilité, ainsi que la poursuite de la voie du développement économique sont les principales justifications données par les partisans du troisième mandat de Paul Kagame.
Lors du 13 ème Dialogue national, tout le monde s’attendait à sa ”réponse”. Face au bureau politique qui l’acculait de donner son accord de principe de briguer un troisième mandat, il avait promis de donner sa réponse après les résultats du référendum. Mais ce fut ”niet”.

Dans son discours d’ouverture des travaux, il n’a pas prononcé le mot attendu par la plupart d’invités. Certains seraient même tombés dans le doute d’une éventuelle acceptation du troisième mandat.
Lors de la conférence de presse organisée après le Dialogue national, une même question revenait sur toutes les lèvres, celle du troisième mandat.

Encore une fois, la réponse recherchée ne sortira pas de sa bouche, suscitant chez certains une déception, chez les autres la tristesse.

Cependant, à la question de Lambert Gatare de Radio Isango Star, Paul Kagame avait accepté à demi mot de briguer un troisième mandat. ”Byaragaragajwe ko ibyo Abanyarwanda basabye byumvikanye,” (Nous avons montré que le message de la population a été saisi). Pour terminer et devenant plus explicite, il a lâché une phrase essentielle :” turacyari kumwe,”-”Nous sommes toujours ensemble”, a-t-il dit.

Un mandat transitoire

Comme lors de son discours d’ouverture des travaux du 13 ème Dialogue national, le Chef de l’Etat Paul Kagame a parlé encore de la nécessité de l’alternance au pouvoir lors de son mot du nouvel an.
”Dans un avenir pas très lointain, le temps de l’alternance au pouvoir viendra,” a-t-il souligné dans son mot de présentation des voeux à la population pour l’année nouvelle.

Alors qu’au cours du Dialogue national tenu du 21 au 22 décembre 2015 à Kigali, il avait évoqué ”une alternance qui devrait se passer dans de bonnes conditions en temps opportun.”

”J’imagine que l’objectif n’est pas d’avoir un Chef d’Etat à vie. Ce n’est pas non plus mon souhait,” a-t-il révélé dans son mot de fin d’année, environ deux semaines après.

La constitution révisée prévoit un dernier mandat de sept ans après 2017, qui sera suivi d’un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une seule fois.

Le dernier septennat est une transition vers les quinquennats. Il pourrait être également le dernier mandat de Paul Kagame à la tête de l’Etat. Il serait le mandat transitoire préparant un éventuel candidat à la Présidence de la République.

Ce dernier septennat lui permettrait d’aller jusqu’au bout de la Vision 2020 et de lancer la seconde Vision 2050 pour ensuite se retirer et laisser place à un autre.

Le voeux de la population, comme le sien, exprimé à travers le référendum constitutionnel demeure la continuité sur la voie tracée de la stabilité et de la transformation socio économique du pays.
Paul Kagame aura ainsi le temps de renforcer encore plus les institutions du pays, de diversifier l’économie par l’industrialisaton du pays et la création de plusieurs autres opportunités d’emplois en dehors du secteur agricole.

Pour Paul Kagame, les Rwandais sont confiants en leur avenir et cela devrait rassurer également les amis et les partenaires du pays.

Gérard Rugambwa