[caption id="attachment_2482" align="aligncenter" width="813"] Paul Kagame à Davos a montré que les défis à la croissance sur le continent interpellent les Africains à se tourner vers l’Afrique (Photo PPU)[/caption]

 

”Les défis rappellent la possibilité de réaliser plus”}

Au Forum Economique Mondial de Davos, le Chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, a montré que les défis de développement amènent les Africains à réfléchir plus profondément, plus intelligemment et leur rappellent qu’ils peuvent réaliser beaucoup avec les moyens à leur portée pour passer à la croissance.

Au cours de ce Forum Economique Mondial de Davos, en Suisse, organisé du 20 au 23 janvier 2016, Paul Kagame, lors d’une intervention dans un panel, a plutôt souligné que les défis de développement pour les Africains les interpellent à se tourner vers le continent pour y trouver des solutions à leur portée en vue de passer à la croissance.

Alors que les échanges des pays africains avec les partenaires extérieurs, en particulier les pays émergents, s’envolent, les échanges entre pays africains stagnent. Mais ces pays africains ne présentent sur le marché mondial qu’un petit nombre de produits et surtout primaires. Ce sont des combustibles et des produits miniers principalement.

Quand Paul Kagame avance cette affirmation, il fait un clin d’oeil à ses pairs de développer les échanges inter africains qui restent très bas.

Les produits manufacturiers rwandais ne pourraient peut-être pas trouver un marché facilement en Europe, en Amérique ou en Asie et sur un prix compétitif.

Mais avec les pays voisins, de la région voire des autres régions du continent telles que l’Afrique centrale, australe, occidentale, et pourqoui pas l’Afrique du nord, certains produits peuvent trouver un marché. Cette nouvelle donne pourrait favoriser d’autres investissements et ainsi la croissance tant recherchée serait obtenue.
Vers un grand marché africain

En juin dernier, 26 pays africains, dont le Rwanda, ont signé un Traité de libre-échange en Egypte à Charm-el-Cheikh. Ces pays appartiennent à l’Afrique orientale et australe et vont de l’Egypte à l’Afrique du Sud.

Ce nouvel ensemble économique a été baptisé ”Zone tripartite de libre-échange”. Il regroupe trois organisations régionales existantes à savoir le Marché Commun des Etats d’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

L’application de ce Traité de libre-échange sur une zone allant de la mer Méditerranée au cap de Bonne Espérance en République Sud Africaine, devrait assurer, dans l’avenir, la croissance de cette partie de l’Afrique.

Ce qu’il faut c’est la volonté politique comme Paul Kagame l’a également rappelé à Davos.

La Technologie pour l’augmentation de la production

Le Chef de l’Etat Paul Kagame est revenu sur l’usage de la technologie dans le développement économique.

Selon lui, les Etats africains ne doivent pas craindre de s’engager dans l’exploitation des technologies sous prétexte qu’elles peuvent prendre la place de l’homme et conduire des millions de gens au chômage.

Paul Kagame voit dans les technologies également une voie vers la croissance à travers l’augmentation de la production.

Il souligne que sur le continent, le déficit technologique dans la production est important. Pour lui, l’on ne devrait pas avoir peur d’un problème à surgir avant d’en avoir résolu celui existant déjà.

La crainte d’une récession mondiale

Le Forum Economique Mondial 2016 s’est tenu dans la petite commune de Davos (Est de la Suisse) comme chaque année avec la participation de 2800 participants dont plusieurs grands personnalités du monde.

Parmi elles figurent de nombreux Chefs d’Etats et de Gouvernement, ainsi que la Directrice générale du Fond Monétaire International (FMI), Mme Christine Lagarde.

Celle-ci avait prédit au mois de décembre 2015, une croissance mondiale en 2016 ”décevante et inégale”.La Banque mondiale ne la contrédit pas.

Selon Kaushik Basu, chef économiste et vice-président de l’Organisation internationale, les taux de croissance des pays émergents, moteur de l’économie mondiale dans les années 2000 déclinent depuis cinq ans. Il faut, dit-il, ”s’adapter à une nouvelle ère, faite de croissance plus modeste dans les grands émergents et de baisse du prix des matières premières, des échanges commerciaux et des flux de capitaux.”

Dans ces conditions, comme le dit Paul Kagame, les Africains n’ont pas d’autres choix que de rechercher le salut sur leur continent.

Gérard Rugambwa

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