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Journée nationale des Héros

Par 2016-02-01 07:21:48

[caption id="attachment_2501" align="aligncenter" width="820"]Déo  Nkusi, Secrétaire du CHENO (Photo James R) Déo Nkusi, Secrétaire du CHENO (Photo James R)[/caption]


 

Héroïsme, inhérent à la vie des Rwandais

L’histoire de la société rwandaise laisse transparaitre que le concept d’ ”héroïsme” n’y date pas d’aujourd’hui car, même avant la colonisation, certains mérites étaient réservés aux héros de guerre, et aujourd’hui, cette notion a envahi tous les aspects de la vie nationale, et chaque Rwandais y aspire.

Au moment où le Rwanda célèbre la Journée nationale de ses héros chaque 1er février, le thème retenu pour l’année 2016 est ”Aspirer à l’héroïsme équivaut à préparer un avenir meilleur”.

Sous ce thème, chaque citoyen est appelé à faire un examen de conscience pour vérifier s’il répond correctement à ses obligations dans quelque domaine que ce soit où il est appelé à servir.

C’est à ce titre qu’en ce 1er février 2016, la célébration se déroule au niveau de chaque village (umudugudu), et au cours des débats populaires, chaque citoyen s’exprime sur les valeurs requises dans l’accomplissement de diverses activités de la vie nationale, chacun selon son domaine.

La notion d’héroïsme remonte loin dans l’histoire

Dans un entretien, le Secrétaire Exécutif de la Chancellerie des Héros, des Ordres Nationaux et Décorations d’Honneur (CHENO), Déo Nkusi, a fait remarquer que la décoration des héros qui se sont distingués sur le champ de bataille dans les pays occidentaux remonte à l’Antiquité, mais, dit-il ”avec le développement, les actes d’héroïsme se sont étendus à d’autres domaines”.

Selon Nkusi, ”comme il en est le cas des autres nations qui ont toujours octroyé des médailles de mérite à leurs héros guerriers, au Rwanda précolonial, les combattants qui se distinguaient par le nombre d’ennemis qu’ils avaient fait tomber sur le champ de bataille recevaient des mérites y relatifs.

Ainsi célébrait-on la cérémonie dite ”gucana uruti” pour les combattants qui avaient fait plus ou moins 21 victimes, ”kwambikwa impotore” pour celui ayant fait plus ou moins 14 victimes ou ”kwambikwa umudende” pour plus ou moins 7 victimes tombées sous les rangs de l’ennemi.

Ailleurs comme en France, on peut citer les individualités élevées aux rangs de la ”Légion d’honneur” depuis 1802 sous l’Empereur Napoléon Bonaparte jusqu’à ce jour.
Il y en a autant au Royaume Uni ou dans les pays scandinaves et ailleurs.

Le développement a étendu l’héroïsme à d’autres domaines

Si dans le temps les mérites d’héroïsme étaient réservés aux seuls combattants de guerre, Nkusi fait remarquer qu’aujourd’hui cette notion a pris des dimensions plus vastes. Ainsi il serait considéré comme héros quelqu’un qui aurait mené une lutte acharnée pour éradiquer la malaria par exemple.

Aussi voit-on aujourd’hui octroyer des mérites comme le Prix Nobel, les différents Prix d’Oscars, et plus particulièrement au Rwanda, on notera avec satisfaction la récente reconnaissance par ”Unit Club” des personnes qui ont milité pour asseoir et renforcer l’Unité nationale au Rwanda, ceux-ci étant connus sous le nom de ”Abunzi b’Igihango”.

Toujours selon Nkusi, il existe aujourd’hui un projet d’octroi des mérites qui est en cours de finalisation.
Avec sa mise en application, il sera procédé à l’octroi des mérites aux personnes qui se seront distinguées par leur bravoure dans l’accomplissement des tâches visant l’intérêt public telles que les autorités de base, la presse et autres.

Les recherches s’accélèrent sur la nature des médailles

L’Exécutif de la Chancellerie des héros a évoqué l’état d’avancement des travaux du projet qui aboutira notamment sur les appellations appropriées des différentes médailles selon la nature des actes et d’héroïsme accomplis dans tel ou tel domaine.

Notons par ailleurs que la décoration des médailles aux bénéficiaires est réservée uniquement au Président de la République ou à toute autre personne qu’il mandate.

Parmi les caractéristiques et appellations des médailles proposées dans ce projet on peut citer ”gihanga” pour quelqu’un qui a milité pour l’unité nationale, ”igihango” pour quiconque a su créer et maintenir l’amitié entre les Rwandais ou entre le Rwanda et l’étranger.

Parmi d’autres médailles proposées figurent celle qui décorera les protecteurs de la culture rwandaise sans se méfier de l’évolution culturelle universelle. Elle sera réservée à ceux qui auront réalisé un travail décent et d’excellence.

Enfin une médaille qui décorera les héros qui auront fait la différence par leurs actes habillés d’un courage exceptionnel en sauvant des vies humaines en danger par exemple.

L’éducation à la culture liée à l’héroïsme est continuelle

Selon Nkusi ” bien que les Rwandais aient un niveau élevé dans la culture liée à l’héroïsme, la tâche d’éduquer notamment la jeunesse est continuelle”.

Ce dernier précise que le Rwanda connait encore les séquelles de son passé douloureux, mais qu’en dépit de cela, le pas déjà franchi est tout de même considérable.

Néanmoins, ajoute-t-il, le chemin est encore long, car l’objectif de la performance poursuivie n’est pas encore atteint.

Poser un ou des actes d’héroïsme n’élève pas absolument l’individu au rang de héros

Parmi les valeurs de référence pour qu’un individu soit élevé au rang de héros apparaissent entre autres le patriotisme, la répugnance du mal et la confrontation avec ce dernier, l’intégrité, l’esprit de discernement, être d’un comportement exemplaire.

D’autres valeurs tiennent de la sincérité, de la sagesse et du sens d’humanité.

Les héros sont classés selon les catégories suivantes : "Imanzi", "Imena" et "Ingenzi".
La première catégorie comprend le Général Fred Rwigema qui a déclenché la Guerre de libération du Rwanda en 1990 et le Soldat inconnu.

Dans la seconde catégorie, on retrouve feu Roi Mutara V, Charles Rudahigwa et Michel Rwagasana.
Cette catégorie comporte en outre, les élèves du lycée Nyange qui avaient été massacrés à leur école en 1997 pour avoir refusé de s’aligner selon les ethnies hutu ou tutsi tel que le leur avaient exigé les miliciens ”abacengezi”.

Aussi compte-t-on dans cette même catégorie, deux femmes, en l’occurrence, la Sœur Félicité Niyitegeka et Agathe Uwiringiyimania, ex Premier ministre sous le régime génocidaire de Habyarimana.

Jean Louis Kagahe


 

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