[caption id="attachment_2595" align="aligncenter" width="745"] Manifestation à Bujumbura contre le Rwanda avec la participation des autorités burundaises[/caption]

 

Des opposants politiques et des membres de la société civile du Burundi dénoncent et critiquent avec la dernière énergie les manifestations dirigées principalement contre le Rwanda et son président Paul Kagame. Ils trouvent que le pouvoir CNDD-FDD, aux abois, veut imposer à la population un bouc émissaire.

Les manifestations de samedi dernier le 13 février ont surpris et étonné plus d’un car elles ont de la pure provocation du Rwanda et de son président, le très respectueux Paul Kagame, et de la présidente de la commission chargée des questions sécuritaires à l’ONU, Samantha Power.

Les manifestants notamment ceux de Bujumbura parmi lesquels des députés et des hauts responsables du gouvernement et de l’administration publique, entonnaient sans scrupule des chansons et des slogans remplis d’injures et de mensonges offensants le Rwanda et Kagame, jusque même devant l’ambassade du Rwanda à Bujumbura. Là-bas ils se sont adressés aux bâtiments et au drapeau national du Rwanda qui flottait, puisque visiblement personne n’était pas là ce jour du week-end.

Nkurunziza et le CNDD-FDD cherchent à imposer à la population un bouc émissaire

Pour Léonce Ngendakumana, président du parti FRODEBU et de la coalition IKIBIRI, ”Ces manifestations sont une honte pour Nkurunziza et son pouvoir. C’est impensable qu’un soi-disant gouvernement puisse organiser des insurrections de la population pour injurier et s’en prendre au pays voisin et son président”.

Pour lui, Nkurunziza et ses acolytes veulent faire croire, à ceux qui veulent les écouter, que c’est le Rwanda qui est à l’origine du conflit burundais alors qu’il n’en est rien.

”C’est Nkurunziza lui-même qui est la cause de tous les malheurs que les Burundais sont entrain d’endurer depuis sa volonté de s’octroyer par force un mandat de trop en violation de la Constitution et des Accords de paix et de réconciliation d’Arusha”, a-t-il dit en substance.

Léonce Ngendakumana laisse convaincre que le pouvoir CNDD-FDD veut détourner la question politique burundaise en conflit entre le Rwanda et le Burundi.

Pour sa part, Docteur Jean Minani, président du parti Sahwanya-FRODEBU Nyakuri, ”C’est triste et honteux ce que vient de faire le pouvoir de Nkurunziza à l’endroit d’un pays voisin et du président aussi respectueux et intelligent comme Paul Kagame”.

Pour Minani, Nkurunziza a honte parce qu’il ne parvient pas à ramener la paix et la sécurité et que le Burundi est devenu le pays le plus pauvre sous son règne.

”Il est jaloux du Rwanda et de son président parce que ce pays, très sécurisé, ne fait que se développer du jour au jour,” devait-il apprécier.

Minani est convaincu que le pouvoir de Nkurunziza veut mentir au monde que c’est le Rwanda qui est à la base du conflit burundais. Il veut prendre ce pays voisin comme bouc émissaire alors que le problème est entre Burundais entièrement.

Jean Minani en a profité pour lancer un appel vibrant à tous les Burundais pour qu’ils ne suivent pas les mauvais conseils de Pierre Nkurunziza. ”Je vous dis sincèrement qu’il n’y a pas de conflit entre le Rwanda et le Burundi, qu’il n’y a pas de conflit entre Burundais et Rwandais”, a-t-il insisté.
Une mobilisation pour exterminer une partie de la population

Ce pouvoir, a déclaré Léonce Ngendakumana, a encore une fois confirmé sa volonté de décimer les gens en utilisant des mots comme ”kumesa” (laver mais au sens figuré c’est détruire complètement) dans les chants et slogans scandés par les manifestants.

Vital Nshimirimana, président du FORSC, Coalition d’une multitude d’associations de la société civile, a également dénoncé énergiquement le caractère génocidaire qui s’est observé dans les chants, danses et slogans des manifestants. ”Imaginez-vous qu’ils osaient chanter qu’ils vont ”détruire complètement” leurs ennemis, entendre par là tous ceux qui ne sont pas pour le 3e mandat et pour leurs mauvais agissements”.

Cela rappelle, a-t-il dit, le climat qui régnait au Rwanda avant le génocide proprement dit d’avril 1994. Nshimirimana a aussi fustigé l’attitude complaisante de certains pays qui semblent tolérer ou comprendre ce que font Nkurunziza et ses acolytes à l’encontre de leurs concitoyens et de leurs voisins Rwandais.

Un appel au dialogue

Vital Nshimirimana pense également que la communauté internationale devrait cesser de trainer les pieds dans le processus de contraindre Nkurunziza d’accepter sans délais le dialogue inclusif avec tous les Burundais et surtout les anti-troisième mandat afin de trouver des solutions durables à ce conflit.

Il n’a pas oublié d’appeler encore pour la nième fois les militaires et les policiers de remplir leur mission première de protéger toute la population burundaise et étrangère résidant sur le territoire burundais. Sinon, a-t-il prévenu, ils en répondront devant l’histoire.

Jean Minana en a aussi appelé à Nkurunziza d’accepter le dialogue inclusif avec tous les Burundais. Sinon, devait-il signaler, il figurera sur la liste des présidents qui ont tué leurs propres peuples et il devra en payer tôt ou tard.

CNDD-FDD, un pouvoir ingrat

Selon Vital Nshimirimana, président du FORSC, le pouvoir CNDD-FDD est ingrat car il ne devrait pas traiter ainsi le Rwanda et son président Paul Kagame.

Pour lui, ” Le Rwanda et son président ne devraient pas être ainsi remercié vu comment les réfugiés burundais ont été accueillis et mis en sécurité plus que même tous les autres réfugiés exilés dans d’autres pays de la région”.

Il laisse penser que le président Paul Kagame est victime d’avoir tout entrepris pour bien accueillir les gens que le pouvoir CNDD-FDD voulaient tuer et persécuter.

Ces manifestations qui ont été organisées à Bujumbura et dans toutes les communes par le gouvernement du Burundi, à travers le ministère de l’intérieur, devraient continuer tous les samedis durant trois mois !

Tesire Mudahemuka