https://www.traditionrolex.com/25 EAC : Rwanda-Tanzanie, une dynamique nouvelle

EAC : Rwanda-Tanzanie, une dynamique nouvelle

Par 2016-02-22 07:15:33

[caption id="attachment_2611" align="aligncenter" width="834"]Louise Mushikiwabo et Dr Augustine Philip Mahiga. Entre le Rwanda et la Tanzanie, le courant passe. (Photo PPU) Louise Mushikiwabo et Dr Augustine Philip Mahiga. Entre le Rwanda et la Tanzanie, le courant passe. (Photo PPU)[/caption]


 

Il n’y a pas de doute, la pendule est remise à l’heure. Les relations rwando-tanzaniennes ne sont plus conflictuelles. Le rapprochement entre les deux pays est remarquable depuis l’avènement au pouvoir de John Pombe Magufuli en qualité de Chef de l’Etat tanzanien. Le plus récent des signes d’un changement positif dans le ciel de l’EAC, est la visite effectuée par le ministre tanzanien des affaires étrangères à Kigali du 17 au 18 février 2016.

Le Chef de la diplomatie tanzanienne, Dr Augustine Philip Mahiga, est arrivé dans la capitale rwandaise le 17 février pour une visite officielle de deux jours dans le pays des Mille collines.

La première étape de sa visite a été le site mémorial de Gisozi où plusieurs centaines de corps des victimes du génocide contre les Tutsi de 1994 ont été ensevelis dans la dignité.

La première déclaration de cet officiel de la République Unie de Tanzanie d’après le régime Kikwete a été prononcée sur le même site. “Une page nouvelle entre les deux pays vient d’être tournée.” A affirmé Dr Augustine Philip Mahiga, ministre tanzanien des affaires étrangères.

Le diplomate tanzanien parle de la page sombre entre les deux pays. Quand le Président sortant de la Tanzanie, Yahaya Mrisho Kikwete avait demandé au Rwanda de se mettre sur la même table avec les génocidaires, les FDLR. Dr Augustine Philip Mahiga a compris la réalité et a décidé de tourner la page.

Les relations rwando-tanzaniennes bénéfiques pour l’EAC

La course vers l’intégration économique et politique des cinq pays (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie et Uganda) de la sous région de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Est (EAC) ne pourrait se réaliser avec succès que dans une conjoncture politique favorable.

Il va de soi que l’entretien des conflits entre Etats de la sous région ne favoriserait pas l’atteinte des objectifs de développement.

Le Rwanda, qui a tracé clairement la voie à suivre pour une transformation effective des conditions de vie des Rwandais, ne gagnerait en rien en mettant les bâtons dans les roues de ses voisins car il en subit les conséquences sur le plan économique.

L’air nouveau qui souffre dans les relations rwando-tanzaniennes ne serait pas seulement intéressant dans la coopération bilatérale mais aussi bénéfique pour toute la sous région.

La Tanzanie a une grande influence sur le Burundi

L’insécurité persistante au Burundi avec une présence avérée des FDLR ne présagerait rien de bon pour ce pays et la région. Qui dit FDLR fait penser au génocide et massacres, aux viols, aux vols et pillages.
Ainsi la présence des FDLR sur le sol burundais ne pourrait pas être de bon augure pour le Rwanda qui craindrait l’embrasement de toute la région.

Une approche différente du pouvoir actuel tanzanien sur la présence des FDLR dans la région pourrait contribuer à l’apaisement de la situation et la remise en place d’une bonne conjoncture politique, sociale et économique en faveur de l’intégration.

La Tanzanie, mine de rien, dispose d’une plus grande influence sur le Burundi par rapport aux autres pays de la région.

Sur le plan économique, ce petit pays d’une superficie de 27.000 km2, et bien enclavé, ne pourrait pas tenir longtemps sans la présence d’un pouvoir tanzanien bienveillant à son égard.

La grande partie de ses échanges commerciaux avec le monde hors du continent passe par le corridor central, et donc par le port de Dar-Es-Salaam. Une autre partie non moins importante lui parvient par le corridor nord et donc transite par Kigali.

Le rapprochement des vues entre les deux pays pourrait contraindre le Burundi à arrêter ses accusations contre le Rwanda et son Chef de l’Etat. Mais aussi ce petit pays fragile pourrait accepter les négociations inclusives.

La Tanzanie présente la particularité d’avoir, depuis belle lurette, hébergé beaucoup de réfugiés burundais. Depuis 1972, en passant par 1993 et pendant la crise actuelle, la Tanzanie serait le plus important lieu de refuge des Burundais persécutés.

C’est un pays qui a abrité les négociations d’Arusha, ayant porté au pouvoir le régime actuel du CNDD-FDD, et qui a pesé sur la balance pour l’issue des pourpalers inter burundais.

La Tanzanie serait donc dans la bonne posture pour le changement du cours des événements dans la sous région. Le rapprochement entre le Rwanda et la Tanzanie en est une étape importante.

Gérard Rugambwa


 

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25