[caption id="attachment_2679" align="aligncenter" width="683"] Le Président Kagame et John Pombe Magufuli lors du XVII ème Sommet de l’EAC (Photo PPU)[/caption]

 

Le 17ème sommet ordinaire des Chefs d’Etat de l’EAC a confié le secrétariat exécutif de l’institution à un Burundais, Libérat Mfumukeko, mais concernant sa présidence, sa continuité sera assumée par le nouveau Président tanzanien John Pombe Magufuli.

L’occupation du secrétariat exécutif et non pas la présidence de l’EAC pour l’exercice en cours est conséquente à la crise politique qui sévit au Burundi. Le mobile de départ est le troisième mandat contesté du président Pierre Nkurunziza qui, par ailleurs était absent au dit sommet.

Lors du 17ème sommet, les chefs d’Etats de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est ont non seulement désigné le nouveau Secrétaire Exécutif de l’EAC et son président, mais ont également acté l’admission du Soudan du sud au sein de l’institution.

Il a été également conclu l’adoption d’un passeport électronique commun et unique dans les pays de l’EAC, et bien d’autres mesures ont été prises.

De l’usage d’un passeport international électronique commun aux pays de l’EAC

Après avoir inauguré le projet sur l’usage d’un passeport international électronique commun aux pays de la EAC lors du 17 ème Sommet des Chefs d’Etats à Arusha, il a été décidé que la mise en application débutera en janvier 2017 et chaque pays membre devra être en ordre d’ici fin 2018.

Cette nouvelle approche lancée au sein des pays membres de l’EAC démontre à quel point le processus d’intégration régionale évolue rapidement.

Selon le Communiqué de presse final, ”les Chefs d’Etats présents au sommet ont requis aux pays membres de l’EAC de mener des campagnes de sensibilisation et d’autres procédures aptes à intéresser leurs populations sur l’opportunité et l’importance de l’usage du passeport international électronique.”

Comparativement aux passeports traditionnels, le nouveau e-passeport est reconnu être plus discret au sujet des informations en rapport avec leur porteur, et par conséquent difficiles à pirater.

Ces passeports électroniques offrent par ailleurs des avantages multiples aux passagers qui s’en servent notamment lors des vérifications qui deviennent automatiques aux douanes et frontières, ce qui est communément appelé ”E-gates”.

D’autres avantages tiennent à l’acquisition automatique des cartes d’embarquement et surtout des arrangements rapides pour ceux qui voyagent par avion.

Commentant sur ce développement, le Directeur Général de la société de transport aérien au Rwanda, Rwandair, John Mirenge, a déclaré, ”ceci est un développement qu’il faut accueillir avec satisfaction du moment qu’il facilitera les voyages au sein de l’EAC. A notre avis, c’est grand-chose pour le développement du commerce aérien dans notre sous-région”.

Parmi les éléments qui vont faciliter la vérification des passagers et les fouilles douanières, c’est que le passeport électronique porte en lui une base des données hautement développée avec un système automatisé d’identification des empreintes digitales.

Ce système ne peut pas permettre à un même individu de se procurer plusieurs passeports distincts et développe la capacité de détection des tricheurs.

Un passeport électronique ressemble au passeport traditionnel à la seule différence que les informations codés à sa page 2 sont électroniques, c’est-à-dire le prénom, le nom, la date de naissance et le sexe.

Divers autres points ont été traités au Sommet des Chefs d’Etats de l’EAC

Toujours selon le contenu du Communiqué final, plusieurs points ont été débattus au sommet d’Arusha entre autres l’adhésion du Sud Soudan à l’EAC. Par contre, le dossier concernant l’adhésion de la Somalie au sein de l’EAC n’a pas été débattu étant donné que cet Etat lui-même n’a pas encore finalisé ses travaux préparatifs.

Ce dossier a été soumis à l’exercice du conseil des ministres de l’EAC pour prévoir son profond examen au 18ème Sommet des Chefs d’Etats de l’EAC.

Le sommet des Chefs d’Etats a reçu un rapport du conseil des ministres de l’EAC sur les progrès atteints au sujet d’une future Fédération Politique des pays de l’EAC et a recommandé sa finalisation pour le prochain sommet.

Au sujet de la promotion du principe basé sur ”consommons local”, les Chefs d’Etats ont pris acte les progrès déjà menés dans le cadre de la promotion de l’industrie du textile régional, du coton et du traitement du cuir local, et ont exigé des pays membres de s’assurer que les habits et chaussures de seconde main (usagés) qui sont importés remplissent les conditions d’hygiène requises.

Leurs présidents ont inauguré en même temps un code de conduite destiné aux pays membres pour promouvoir la lutte contre la corruption dans le secteur privé.

Bien d’autres points ont figuré à l’agenda du jour, certains ayant trouvé des solutions et d’autres reportés aux travaux du sommet prochain.

Le 17 ème Sommet des Chefs d’Etat de l’EAC a connu la présence des présidents Paul Kagame du Rwanda, John Pombe Magufuli de la Tanzanie, Yoweri Kaguta Museveni de l’Uganda et Uhuru kenyatta du Kenya.

Le président burundais, Pierre Nkurunziza ne s’étant pas présenté au sommet, s’est fait représenté par son second vice-président Joseph Butore, tandis que le sud Soudan, lui, a été représenté par le vice-président James Wani Igga.

Avec ses 162 millions d’habitants, l’EAC est aujourd’hui composé de six Etats membres le Rwanda, le Kenya, la Tanzanie, l’Uganda, le Burundi et le Sud Soudan qui a rejoint l’Organisation au cours de ce sommet même.

Jean Louis Kagahe