[caption id="attachment_2732" align="aligncenter" width="743"] Le Chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, a reçu la distinction honorifique la plus importante de la Guinée. Ici félicité par son homologue Alpha Condé (Photo PPU)[/caption]

 

La visite du Président Paul Kagame à Conakry, la capitale guinéenne, du 08 au 09 mars 2016 a permis aux deux Etats, le Rwanda et la Guinée, de tisser des liens à partir des bases solides. Sept accords de coopération bilatérale ont été signés et une invitation adressée au Président Alpha Conde pour une visite officielle au Rwanda acceptée.

La première visite du Chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, effectuée en Guinée Conakry, a été haute en couleurs. Vingt-et-un coups de canon ont retenti à son arrivée à l’aéroport, des drapeaux et des portraits du Président rwandais avaient été placés sur l’artère principale de la capitale Conakry.

Au cours d’un dinner offert par le Président Alpha Conde en l’honneur de son homologue rwandais, Paul Kagame, la distinction la plus honorifique de la Guinée a été remise au chef de la magistrature rwandaise.
Et par dessus tout, sept accords de coopération bilatérale ont été signés entre les deux pays. Ils portent notamment sur l’investissement, le transport aérien et la protection de l’environnement. Mais au niveau politique, les ministres des affaires étrangères devront se consulter régulièrement.

Les honneurs manifestés au Président rwandais sont significatifs quant à l’estime et la considération qu’il mérite suite aux efforts fournis en vue d’opérer des transformations socio-économiques du pays. Pour le Président guinéen, Alpha Condé, le Rwanda est l’un des pays les mieux gérés économiquement et administrativement sur le continent africain.

Le numéro ”Un” guinée voulait parler sans doute du secteur des investissements et de l’administration décentralisée, qui sont parmi les secteurs clés faisant du Rwanda ce qu’il est devenu aujourd’hui.
Il voudrait s’en inspirer pour améliorer les conditions de vie de la population guinéenne car il a reconnu que son pays n’est pas mieux géré que le Rwanda.

La politique d’ouverture donne des résultats tangibles

Pour le Rwanda, le rapprochement entre les deux pays serait dans le cadre de la politique d’ouverture lancée depuis quelques années. Ainsi l’un des accords signés entre les deux ministres des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo et Makalé Camara, porte sur la suppression des visas de service et diplomatique dans un premier temps.

Cette mesure facilitera les échanges des délégations entre les deux pays. Ainsi les visites de travail et d’études seront plus aisées, surtout que Rwandair va ouvrir une ligne directe entre les capitales des deux pays, Kigali et Conakry.

Les autorités guinéennes pourraient profiter de l’expérience rwandaise dans bien des domaines en vue d’améliorer leurs performances sur le plan managérial. La Guinée souffre des séquelles de la mauvaise gouvernance qui tirent leur origine sous le régime dictatorial de Sékou Touré. Elle a besoin de s’imprégner de la transparence dans la gestion de la chose publique, la gouvernance redevable où les responsables administratifs et politiques doivent rendre des comptes.

Sur le plan purement économique, les secteurs privés guinéen et rwandais trouvent-là des opportunités à saisir pour lancer leurs affaires dans les deux pays respectifs. Pour le Rwanda qui est un pays enclavé, il s’agit d’une ouverture de plus sur la mer car Conakry est une ville portuaire, ouverte sur l’océan Atlantique.

Le Rwanda fait de plus en plus une percée diplomatique en Afrique de l’Ouest. La visite du Chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, a été précédée d’une autre à Dakar au Sénégal, où officiellement il devait participer au ” Next Einstein Forum” (NEF).

Au tarmac de l’aéroport de Dakar, le Président rwandais a été accueilli par son homologue sénégalais Macky Sall. Les deux ont appelé à promouvoir la science, la recherche et l’éducation sur le continent africain.

Lors des assises du NEF, Paul Kagame est revenu sur l’un des thèmes qui lui sont chers à savoir l’investissement. ”Nous investissons pas suffisamment dans la recherche et le développement. Le nombre d’étudiants en sciences au niveau supérieur reste très faible”. A noté Paul Kagame. ”La richesse de notre continent demain dépend de ce que nous mettons dans l’esprit de nos enfants.” A-t-il attiré l’attention des éminentes personnalités participants au NEF.

Gérard Rugambwa