https://www.traditionrolex.com/25 Réfugiés burundais : urgence d’une mobilisation financière

Réfugiés burundais : urgence d’une mobilisation financière

Par 2016-03-15 07:45:55

[caption id="attachment_2745" align="aligncenter" width="747"]Les violences au Burundi créent des réfugiés au jour le jour (Photo archives) Les violences au Burundi créent des réfugiés au jour le jour (Photo archives)[/caption]


 

Sur des fonds d’aide prévus de 175,1 millions de dollars, les responsables de l’UNHCR au niveau mondial ont annoncé que jusque début mars 2016, le recouvrement n’atteignait que 4,7 millions de dollars seulement, ce qui crée des inquiétudes pour le reste de l’année.

Sans manquer de s’inquiéter en cas d’une éventuelle rupture ou retard persistant dans la mobilisation des fonds d’aide aux réfugiés, le Ministère chargé des réfugiés et de la gestion des catastrophes au Rwanda, MIDIMAR, indique qu’il n’y a pas à s’alarmer jusque-là car tous les services aux réfugiés burundais leur sont rendus.

Le chargé des Relations publiques et de la Communication, Frédéric Ntawukuriryayo, a laissé entendre, au cours d’un entretien, que la mobilisation des fonds était en cours.

” Jusqu’à ce jour, nous œuvrons de concert avec l’UNHCR et les autres partenaires pour mobiliser les fonds et de venir en aide aux réfugiés burundais présents sur le territoire rwandais.”
Il a tenté d’expliquer les raisons d’une éventuelle diminution ou retard de mobilisation du budget voté pour l’appui aux réfugiés en général.

La diminution du budget est dû au surnombre croissant des réfugiés au monde
Selon Frédéric Ntawukuriryayo, ”la diminution du budget destiné aux réfugiés est surtout liée à leur nombre croissant dans différents coins du monde, pendant que les donateurs d’aide eux ne s’augmentent pas ou diminuent aussi selon les problèmes de chaque pays.”

Toutefois, si le problème d’augmentation des réfugiés au niveau mondial est évoqué comme principal motif de diminution du budget, se réserve d’affirmer Frédéric Ntawukuriryayo, d’autres motifs non avoués pourraient interférer.

Ntawukuriryayo a expliqué que le Rwanda n’échappe pas à ce phénomène universel, mais, ajoute-t-il, ”l’intégration des réfugiés dans la société rwandaise pourrait être l’une des solutions au problème dès qu’ils seraient en mesure de trouver du travail localement et subvenir à leurs besoins vitaux.”

A ce palliatif, Ntawukuriryayo espère que la communauté internationale va continuer son œuvre caritative en faveur des réfugiés en général, et en faveur des réfugiés burundais en particulier.
Dans ce mécanisme, explique-t-il, chaque partenaire a un domaine particulier (santé, éducation,…etc) pour lequel il doit mobiliser les fonds avec un plafond quelconque à atteindre, et y intervenir spécialement en faveur des réfugiés pour éviter le chevauchement des institutions.

Néanmoins, il existe aussi une mobilisation commune, et l’UNHCR en coordination avec le gouvernement rwandais interviennent à travers tel ou tel autre partenaire selon son domaine d’intervention.

Le nombre de réfugiés pourrait continuer à augmenter

Rappelons que, lors d’un point de presse à Genève, en début du mois de mars 2016, la porte-parole de l’UNHCR, Mélissa Fleming est revenue sur la persistance des tensions élevées au Burundi et le nombre de personnes ayant cherché refuge dans les pays voisins dépassant maintenant les 250 000 personnes.
Selon les toutes dernières statistiques du HCR, quelque 250 473 personnes ont été enregistrées en tant que réfugiés en République démocratique du Congo (21 186) ; au Rwanda (73 926) ; en Tanzanie (131 834) ; en Ouganda (22 330) et en Zambie (1197) depuis début avril 2015, quand le Président Pierre Nkurunziza avait annoncé son intention de se présenter pour un troisième mandat qu’il a obtenu peu après.

Selon Mélissa, ”des civils continuent de fuir et les chiffres pourraient encore augmenter ”.
Le nombre moyen des nouveaux arrivants par semaine est de plus de 1000 en Tanzanie, 500 en Ouganda, 230 au Rwanda et 200 en République démocratique du Congo. Quelques retours spontanés ont aussi eu lieu, selon Mélissa.

”Garder la tête froide et une attention internationale continue sont nécessaires pour éviter que la situation ne se dégrade encore cette année. Le droit de quitter le pays et de demander l’asile doivent par ailleurs être respectés”, a déclaré Mélissa Fleming

”Malgré de récents efforts de haut niveau pour engager le gouvernement, nous n’avons vu aucune amélioration significative sur le terrain en matière de sécurité ou de droits humains. La situation économique se détériore également, et c’est une source de préoccupation qui pourrait déclencher de nouveaux déplacements de population”, a-t-elle ajouté.

”Bien qu’il y ait eu récemment une légère accalmie dans les violences au Burundi, les réfugiés arrivant dans les pays d’accueil continuent de signaler des violations des droits humains et des difficultés à quitter le Burundi. Des réfugiés en nombre croissant nous ont également signalé des détentions ainsi que des violences sexuelles et sexiste durant les mouvements de populations”, a déclaré Mélissa Fleming.
Quelques 1700 réfugiés burundais sont déjà arrivés en République démocratique du Congo en 2016, soit une diminution par rapport aux 2051 arrivées observées en octobre 2015.

Mais l’afflux demeure constant. Beaucoup vivent dans des zones rurales pauvres, où les conditions de vie sont difficiles.

Environ les deux tiers (14 772) se trouvent dans le camp de Lusenda, qui approche de sa capacité maximale de 18 000 personnes.

La surpopulation est un problème dans tous les pays d’accueil, dont la Tanzanie, qui accueille davantage de Burundais que tout autre pays.

Au Rwanda, près de 48 000 réfugiés burundais vivent au camp de Mahama, le plus vaste camp au Rwanda. Par ailleurs, plus de 26 400 réfugiés burundais vivent à Kigali et dans d’autres villes. Comme l’insécurité persiste au Burundi, leurs ressources s’épuisent, ce qui augmentera leur besoin d’assistance. Le gouvernement a précisé qu’il n’a pas l’intention de relocaliser les réfugiés burundais et que le Rwanda maintiendra ses frontières ouvertes.

En Ouganda, environ deux tiers des arrivants burundais de l’année écoulée sont hébergés dans l’installation de réfugiés de Nakivale (14876) dans la région du Sud-Ouest, 21 pour cent dans la capitale Kampala, et le reste dans les installations de Kyaka II, Oruchinga et Kisoro.

Comme dans d’autres pays d’asile, le financement est un problème majeur qui affecte l’accès à l’éducation, aux soins de santé, aux moyens d’existence, à l’aide psychosociale et autres types d’assistance, bien que l’Ouganda permette aux réfugiés de travailler et de voyager.

Le HCR a lancé un appel de fond s’élevant à 175,1 millions de dollars pour la réponse humanitaire au Burundi en 2016 et a reçu à ce jour la somme de 4,7 millions de dollars, soit environ 3 pour cent.

Jean Louis Kagahe


 

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