[caption id="attachment_2863" align="aligncenter" width="720"] Jacques Bihozagara[/caption]

 

L’ancien diplomate et ministre rwandais, Dr Jacques Bihozagara, est mort mercredi le 30 mars dans la prison de Mpimba, à Bujumbura. Le Rwanda demande des explications mais le Burundi garde un silence ”gêné”.

L’AFP a annoncé mercredi dans l’après-midi la mort inopinée du Dr Jacques Bihozagara en prison dans la capitale burundaise alors qu’il se portait bien quelque temps avant.

”Il a senti un malaise et s’est rendu à l’hôpital de la prison. Après une vingtaine de minutes, l’on nous a annoncé sa mort,” a déclaré un détenu dans la prison de Mpimba cité par AFP. Il aurait été empoisonné.

Un haut fonctionnaire rwandais du ministère des affaires étrangères aurait demandé des explications sur la mort de cet ancien ambassadeur à Paris et à Bruxelles et ex ministre de la réhabilitation et de la réintégration des réfugiés ainsi que ministre de la jeunesse et du mouvement associatif mais le Burundi garde un silence plutôt ”gêné”.

Dr Jacques Bihozagara, était en prison depuis décembre 2015. Il avait été arrêté par les services burundais des renseignements (SNR), ”accusé d’espionnage pour le compte du gouvernement rwandais”. Depuis lors, il n’a jamais comparu devant les instances judiciaires jusqu’à sa mort subite.

Dr Jacques Bihozagara a participé à toutes les négociations entre le FPR-Inkotanyi et le gouvernement de la République rwandaise dans l’ex-Zaïre et à Arusha en Tanzanie pendant la guerre de libération (1990-1994). Il a témoigné auprès de la commission d’enquête rwandaise sur le rôle de la France dans le génocide contre les Tutsi (La commission Mucyo).

Il s’était converti en investisseur privé, pendant sa retraite, et faisait la navette entre Kigali et Bujumbura, au Burundi, où il avait des affaires, des amis et des membres de sa famille pour y avoir passé plusieurs années de son exile avant l’arrêt du génocide contre les Tutsi en 1994.

Gérard Rugambwa