Sécurité : Magufuli reste neutre
[caption id="attachment_2912" align="aligncenter" width="755"] Le Président John Pombe Magufuli (à gauche), accompagné de Paul Kagame, a fait le tour du site mémorial de Gisozi pour des informations supplémentaires sur le génocide et son idéologie (Photo PPU)[/caption]
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La visite du Chef de l’Etat tanzanien, Dr John Pombe Magufuli, au Rwanda du 06 au 07 avril, a été amicale mais teintée de neutralité sur le plan politique. Aucun mot sur le conflit burundais, rien sur les FDLR, silence total sur le génocide contre les Tutsi à Gisozi comme ailleurs.
Pour sa première sortie, le Président de la République Unie de Tanzanie, Dr John Pombe Magufuli, a choisi le Rwanda. Un pays limitrophe, membre de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), comme la Tanzanie, mais qui a connu aussi le génocide contre les Tutsi.
Les Présidents Paul Kagame et Dr John Pombe Magufuli de la République Unie de Tanzanie, accompagnés de leurs épouses, ont allumé la flamme de l’espoir au site mémorial de Gisozi, pour lancer les cent jours de mémoire qu’aura duré le génocide contre les Tutsi de 1994.
Il a fallu expliquer à ce jeune Chef d’Etat, la génèse de l’idéologie du génocide contre les Tutsi, son évolution et sa persistence aujourd’hui, 22 ans après le génocide contre les Tutsi.
Pour un scientifique comme Pombe Magufuli, Dr Jean Damascène Bizimana a présenté un récit bien documenté, avec des références bibliographiques, des statistiques et des faits vérifiables. Loin d’être un discours politique, c’était plutôt une conférence pouvant servir dans un milieu académique.
L’origine de l’idéologie de génocide
Dr Jean Damascène Bizimana a cité un fait très négatif du colonisateur belge datant de 1922, l’introduction des ”ethnies” dans les cartes d’identité et le remplacement systématique de tous les Chefs Hutu par des Tutsi. Un précédant très grave pour la suite des événements tragiques, jusqu’au génocide contre les Tutsi de 1994 au Rwanda.
Sans parler de génocide contre les Tutsi de 1959, Dr Jean Damascène Bizimana a révélé que les massacres d’avant l’indépendance avaient été le résultat d’une idéologie de génocide lancée sept ans avant.
Il a démontré, avec des exemples à l’appui, combien tous les acteurs ont été impliqués comme la classe politique, par des discours incendiaires, avec le soutien du colonisateur, véritable détenteur du pouvoir, la presse, ”Jyambere” et ”Ijwi rya rubanda” et la publication des documents dont le contenu attisait la haine ethnique.
Le conférencier n’a pas omis l’absence quasi total d’un leadership animé d’une volonté de réconcilier les Rwandais. Il a souligné la poursuite d’une politique ethniste, divisionniste et d’exclusion, favorisant une partie de la population au cours de différents régimes qui se sont succédés jusqu’au génocide contre les Tutsi de 1994.
Pour mettre les points sur les ”i”, Dr Bizimana a expliqué que la poursuite de l’idéologie de génocide n’était que le résultat d’une mauvaise digestion de la défaite des génocidaires et leurs acolytes, illustrant ses propos par la présence des FDLR en RDC et au Burundi, ainsi que la récente déclaration d’Alain Juppé niant encore le rôle de la France dans le génocide contre les Tutsi de 1994.
Magufuli garde sa neutralité
Le Président John Magufuli que a suivi attentivement cette présentation succincte de l’histoire du Rwanda pendant plus de 90 ans, n’a rien déclaré publiquement.
La traditionnelle conférence de presse animée par les Chefs d’Etats après la visite officielle d’un Président au Rwanda, annoncée d’abord pour Muhazi, puis Serena Hôtel n’aura pas finalement lieu.
Dans le registre réservé aux hôtes de marque, le Chef de l’Etat tanzanien Pombe Magufuli, en même temps Président en exercice de l’EAC, s’est contenté d’écrire son nom, la date et d’apposer sa signature. Aucun commentaire.
Dans l’après-midi du 07 avril, il s’envolait pour Dar-es-salaam, sans aucun mot. Dans ses interventions publiques, à la frontière de Rusumo ou au cours d’un banquet offert par le Président Paul Kagame, il s’est limité aux relations d’amitié entre les deux pays et aux échanges commerciaux à promouvoir.
On pourrait espérer que cette attitude serait un signe d’une volonté de jouer bien son rôle dans le rétablissement de la paix dans la région et le souci d’éviter toute déclaration pouvant compromettre la mission assignée à Benjamin Mkapa, le médiateur dans le conflit burundais.
Gérard Rugambwa
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