https://www.traditionrolex.com/25 Génocide : la Hollande contre l’impunité

Génocide : la Hollande contre l’impunité

Par 2016-04-18 10:27:54

[caption id="attachment_2956" align="aligncenter" width="679"]Le Premier ministre Anastase Murekezi recevant l'ambassadeur de la Hollande. Celle-ci promet la lutte contre l'impunité (Photo primature) Le Premier ministre Anastase Murekezi recevant l’ambassadeur de la Hollande. Celle-ci promet la lutte contre l’impunité (Photo primature)[/caption]


 

Alors qu’elle était reçue par le Premier ministre, Anastase Murekezi, Mme l’ambassadeur de la Hollande au Rwanda, Frederique Maria de Man a révélé l’engagement de son pays à ne pas servir de refuge aux présumés génocidaires mais plutôt à les confier à la justice. Un exemple pour beaucoup de pays.

L’ambassadeur de la Hollande au Rwanda, Frederique Maria de Man, a eu des entretiens avec le Premier ministre rwandais, Anastase Murekezi à la Primature 24 heures après la semaine de deuil national.

Le diplomate du Pays Bas n’est pas passé par quatre chemins pour affirmer l’engagement de son pays à ne pas servir de refuge pour les présumés génocidaires qui ont endeuillé le Rwanda en 1994.

”Mon pays ne protégera pas ou accordera un refuge aux présumés génocidaires ou des personnes soupçonnées pour des crimes contre l’humanité. Ils seront poursuivies en justice.” A souligné l’ambassadeur du Royaume du Pays Bas à Kigali, Frederique Maria de Man.

Les présumés génocidaires sont éparpillés dans le monde, en Afrique, aux Etats Unis mais surtout en Europe.

La France, qui a exfiltré la plupart des génocidaires après leur forfait au Rwanda en 1994, hébergerait encore nombreux parmi eux. Elle l’a fait à travers l’opération Turquoise et l’ambassade de France à l’époque.

Le 12 avril 1994, plusieurs dignitaires du temps de Juvénal Habyalimana et les membres de leurs familles ont été évacués vers Bujumbura (Burundi) pour partir en Europe par après, notamment en France.

D’autres présumés génocidaires sont partis en France et dans d’autres pays européens à partir de la ville de Goma en RDC. Aujourd’hui, ils se la coulent douce sans aucune crainte de répondre de leurs actes.

Le Rwanda lutte contre l’impunité

Le Rwanda a toujours demandé des extradictions sans beaucoup convaincre les pays occidentaux qui ont argumenté au départ qu’il fallait supprimer au préalable la peine de mort. En juillet 2007, la peine de mort fut abolie.

D’autres ont prétexté le risque de ne pas assurer une justice équitable malgré toutes les assurances données. Mais le pays des Mille collines a également proposé une alternative à ces pays qui hébergent les présumés génocidaires de les juger eux-mêmes s’ils n’ont pas confiance en la justice rwandaise, et ils avancent à pas de tortue. Ils font des enquêtes qui n’en finissent pas.

C’est le cas de la France qui a jugé seulement Pascal Simbikangwa malgré toutes les demandes d’extradition du gouvernement rwandais et les efforts fournis pas Alain et Daphrose Gauthier ainsi que l’organisation Survie pour le jugement des présumés génocidaires.

Le Rwanda a signé des accords de coopération judiciaire avec certains pays d’Afrique australe. Cette partie du continent herbegerait plusieurs présumés génocidaires comme au Malawi, en Zambie, au Zimbabwe, au Mozambique et en Afrique du Sud. Pour le moment, aucune extradition, aucun jugement n’a été lancé.

Cependant, quelques pays sont à apprécier comme les Etats Unis qui a promis cinq millions de dollars à quiconque donnerait des informations sur les présumés génocidaires comme Félicien Kabuga, le Canada et la RDC qui ont déjà extradé au Rwanda quelques présumés génocidaires.

Le Royaume de Belgique avait jugé aussi dans le passé les religieuses de Sovu, dans le district de Huye.

La Hollande, un exemple ?

Le Pays Bas a promis de faire la différence. Il a contribué de façon significative au renforcement du système judiciaire rwandais à travers la coopération bilatérale.

En 2014, ce pays de l’Union Européenne avait décidé de lancer la procédure de retrait de nationalité à plusieurs Rwandais y établis depuis plusieurs années. Il avait estimé que les soupçons d’implication dans le génocide qui pesaient sur eux étaient sérieux.

Cette demarche visait à permettre une ouverture des enquêtes judiciaires contre ces personnes en vue de les faire comparaitre devant la justice.

L’aboutissement de ces enquêtes et le jugement de ces présumés génocidaires vivant depuis longtemps dans ce pays serait une bonne concrétisation des propos de l’ambassadeur Frederique Maria de Man. Et pourquoi pas un exemple pour ceux qui trainent encore les pieds.

 Gérard Rugambwa


 

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25