[caption id="attachment_3139" align="aligncenter" width="1680"] Les deux ministres des affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu de la Turquie , et Louis Mushikiwabo du Rwanda prenant des engagements pour leurs gouvernements respectifs (Photo Minaffet)[/caption]

Les ministres des affaires étrangères, respectivement du Rwanda et de la Turquie, ont signé, la semaine dernière, trois mémorandum de coopération bilatérale. Ils portent sur le secteur de l’éducation, l’immigration et la diplomatie. Par ailleurs, la présence du Ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a été une opportunité pour ouvrir officiellement l’ambassade de la Turquie à Kigali. Cette action témoigne de la volonté des deux pays de renforcer la coopération.

Les relations commerciales entre le Rwanda et la Turquie existent depuis sept ans, avec l’arrivée de la compagnie aérienne turque, "Turkish Airlines", qui a lancé ses vols entre les deux capitales, Ankara et Kigali.

Des investisseurs turcs profitent déjà du bon climat des affaires dans le pays des mille collines. Ainsi une compagnie turque finalise les travaux de construction de "Convention centre" qui abrite début juillet, le sommet des Chefs d’Etats africains.

Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, s’est dit impressionné par le pas franchi par le Rwanda dans le développement et la gouvernance sous la présidence de Paul Kagame. Il a souligné que les potentialités sont énormes dans le domaine de la coopération bilatérale.

Il a tenu à rappeler que la Turquie n’a pas joué un rôle dans la colonisation. Une manière de mettre en exergue le rapprochement avec le Rwanda qui prône des relations entre Etats d’égal à égal, et non de suzerain à vassal.

La coopération va se diversifier

Le Rwanda et la Turquie ont discuté sur les possibilités d’équilibrer la balance commerciale entre les deux Etats.

En 2014, par exemple, le Rwanda a importé en Turquie des produits d’une valeur globale de 21 millions de dollars. Tandis que le montant total dépensé par ce partenaire commercial pour les produits rwandais a dépassé 8,5 millions de dollars.

Selon Louise Mushikikwabo, la ministre rwandaise des affaires étrangères et de la coopération, le Rwanda devra augmenter la quantité et la qualité des produits exportables vers la Turquie comme le café.

Le marché turc est ouvert pour les produits rwandais. Aucun obstacle ne semble se profiler à l’horizon comme c’est le cas dans les traditionnelles relations commerciales entre pays riches et pauvres.

Le secteur privé devra trimer pour profiter de cette opportunité lui offerte pour faire des affaires avec ce pays relié par le Rwanda quotidiennement grâce à "Turkish Airlines".

Les deux pays discutent encore sur les secteurs du textile, de la santé, de l’énergie, la transformation des peaux d’animaux,…

Le Rwanda accorde une grande priorité au secteur énergétique et voudrait également promouvoir les textiles et le traitement des peaux en vue d’équilibrer sa balance commerciale déficitaire.

Mais la coopération entre les deux pays existent déjà dans le secteur de l’éducation où des étudiants rwandais poursuivent des études en Turquie. Le gouvernement turc pourra augmenter l’enveloppe destinée aux bourses réservées aux étudiants rwandais, de jeunes diplomates rwandais pourront bénéficier d’une formation dans ce pays à cheval entre l’Asie et l’Europe.

Une coopération sécuritaire au beau fixe

Selon les dires de la ministre rwandaise, Mme Louise Mushikiwabo, une très bonne coopération existe entre les deux pays au niveau de la sécurité et défense.

La porte-parole du gouvernement, Mme Mushikiwabo, l’a affirmé en présence du Ministre de la défense, le Général James Kabarebe, qui a effectué en Turquie une visite de travail l’année passée.

La Turquie est l’un des pays du monde dont l’armée demeure la mieux entrainée. Elle est le second contributeur des militaires dans l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) après les Etats Unis.

C’est un pays qui partage les frontières avec la Syrie, l’Iran et l’Irak. Une zone tumultueuse mais qui n’affecte pas sensiblement sa situation sécuritaire.

La coopération entre les deux pays serait relatif aux missions de maintien de la paix. Mais il ne serait pas exclu qu’elle s’étende bien plus loin.

Le ministre turc des affaires étrangères a promis de revenir pour une durée plus longue. Son calendrier était surchargé. Il devait visiter d’autres pays de la région comme l’Uganda, le Kenya et la Somalie qui vivent sous la menace du terrorisme.

Gérard Rugambwa