[caption id="attachment_3155" align="aligncenter" width="921"] Les ministres Reynders et Mushikiwabo échangeant des cadeaux après une séance sur la coopération bilatérale (Photo F.Nkurunziza)[/caption]

 
La crise politique et sécuritaire qui prévaut au Burundi et en République démocratique du Congo préoccupe le Vice premier ministre et ministre des affaires étrangères du Royaume de Belgique, Didier Reynders et la ministre rwandaise des affaires étrangères et de la coopération, Louise Mushikiwabo. Les deux personnalités politiques l’ont révélé au cours d’une conférence de presse conjointe à Kigali, la semaine dernière.

"Le Rwanda et la Belgique ne font que soutenir le processus de recherche de la paix au Burundi, mais la véritable solution ne sera trouvée que par les Burundais eux-mêmes," ont consécutivement déclaré à la presse les deux ministres des affaires étrangères.

Didier Reynders a fait allusion aux accusations dont fait l’objet le Rwanda et parfois la Belgique émanant de la part des autorités burundaises qui n’ont eu de cesse à chercher un bouc émissaire pour justifier la crise qui prévaut dans leur pays.

Il a souligné qu’"on essaye de montrer qu’il n’y a pas d’hostilité de notre part, par contre nous voyons ce qu’il faut faire pour que toutes les parties s’asseyent autour d’une même table pour trouver une solution à la crise".

C’est par ce processus que Reynders a évoqué sa rencontre imminente avec son homologue burundais à Bruxelles et a promis une rencontre avec le facilitateur dans la crise burundaise en même temps, Benjamin Mkapa, dans le sens de chercher comment convaincre tous les acteurs burundais de rejoindre la même table des négociations.

Selon lui, les listes des participants devront être concrètement inclusives.

A partir de tous ces contacts, Reynders a promis que des propositions concrètes seront émises pour s’acheminer vers l’issue de la crise.

Il a aussi évoqué une démarche auprès du Conseil de sécurité de l’ONU pour trouver un certain nombre de mesures qui pourront faciliter l’opération de la police.

Le problème des réfugiés burundais ne pouvant être résolu que si le pays sort de la crise politique, Reynders a dit "nous pensons que la meilleure solution est que la crise finisse le plus rapidement possible et que les réfugiés rentrent chez eux　au Burundi".

Il y a quelques signaux positifs qu’il faut utiliser au mieux

Selon le Ministre belge des affaires étrangères, "l’amorce des pourparlers inter burundais présente des signaux positifs qu’il faut utiliser au mieux en amenant toutes les parties burundaises au dialogue.

Parlant des textes d’Arusha qui sont à la base de spéculations et de discussions sans fin, Reynders a conseillé aux protagonistes que "ce n’est pas le texte d’Arusha qui est déterminant, mais l’esprit de faire en sorte que l’on sorte de la crise au Burundi par un dialogue entre Burundais".

Et d’ajouter, "　là, ce n’est pas à nous de trouver l’ensemble des solutions".

La Belgique est attentive à la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et au processus électoral

"Il ya eu des progrès ces derniers temps en ce qui concerne la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, mais certains groupes armés y sont encore actifs comme le FDLR, le ADF-NALU…　" a déclaré Reynders avant de préciser que la Belgique demeure attentive à cette situation.

Concernant le processus électoral qui ne fait que piétiner dans ce pays, le ministre belge a expliqué que son pays s’inscrit dans une logique qui conseille aux différents acteurs politiques congolais de converger dans la direction du dialogue pour préparer les élections.

Le ministre belge a évoqué ici le rôle important que doit jouer la CENI ( Electorale Nationale Indépendante) vu qu’il ya des listes et des fichiers électoraux qu’il faut actualiser d’une part, et la volonté de l’Opposition congolaise qu’il faut rencontrer à Bruxelles, et qui doit entrer dans le processus électoral d’autre part.

Pour sa part, la ministre Mushikiwabo a précisé que "le Rwanda s’intéresse à la stabilité de la région et, nous sommes là, a-t-elle dit, pour apporter un soutien　 car, il y a des responsables internes concernés en premier lieu".

Au sujet des élections, la ministre rwandaise des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a précisé que " le Rwanda n’est pas partisan des élections gérées par plusieurs pays, cela relève de la responsabilité des Etats, et nous intervenons quand et où il le faut".

La Belgique et le Rwanda, de vieux amis

Dans leur entretien qui a eu lieu juste avant la conférence de presse, les deux ministres se sont aussi penchés sur les liens de coopération au développement qui les unissent depuis des décennies.

Faisant le point sur cet aspect de leur entretien, la ministre Mushikiwabo a rappelé que les relations entre les deux pays datent de très longtemps et qu’en dépit de certaines périodes durant lesquelles ces relations n’ont pas été des plus glorieuses, il n’en demeure pas moins qu’actuellement les relations soient au bon fixe avec cette ancienne métropole.

La ministre Mushikiwabo a rappelé que "l’aide au développement n’est pas une œuvre de charité, c’est un appui accordé aux pays pour qu’ils puissent mieux conduire leurs programmes de développement".

Mushikiwabo a souligné que le Rwanda ne tient pas demeurer longtemps sous la dépendance de l’aide extérieure, et il est d’ailleurs d’actualité que les Rwandais aspirent à atteindre une résilience dans tous les secteurs de développement.

Le Vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Didier Reynders et la ministre Louise Mushikiwabo ont rencontré la presse à l’issue d’un séjour de 48 heures à Kigali du diplomate belge. Il venait de la Tanzanie où il a rencontré le médiateur dans la crise burundaise, Benjamin Mkapa.

Jean Louis Kagahe