Kigali qui a abrité le 27 ème Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA), vient de servir au lancement du passeport africain. Un geste symbolique sans doute mais qui restera encré dans les mémoires des populations africaines et du monde. Et pour cause ! Un pas sans recul vers l’intégration est posé.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains, et d’autres dignitaires ont reçu à Kigali leur premier passeport africain à l’occasion de la tenue du 27 ème Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement. Cette cérémonie a servi de coup d’envoi à la distribution de ce document de voyage au reste des habitants de ce continent.

Pour la ministre rwandaise des affaires étrangères et de la coopération, Louise Mushikiwabo, le moment est venu de faire connaitre ce passeport à travers le monde et de procéder ensuite, pays par pays, à la distribution de ce document unique à tout ressortissant du continent africain.

Entre le Rwanda, l’Uganda et le Kenya, il était possible de passer d’un pays à un autre en présentant aux services d’immigration uniquement sa carte d’identité.

Désormais, avec le passeport africain, l’on pourra se rendre dans n’importe quel pays du continent, circuler d’un pays à l’autre sans devoir passer par des tracasseries administratives. Le même document devrait être utilisé pour voyager à travers le reste du monde.

Un pas important vers l’intégration africaine

Pour le Rwanda, l’intégration économique est une voie obligée vers le développement du continent. Ce passeport favorisera la circulation des biens et des personnes sur tout le continent. Qui dit mouvement des personnes et des biens, parlent des investissements et des échanges commerciaux. Du droit à l’établissement.

Beaucoup de lois devraient être harmonisées en vue de favoriser une véritable integration socio-économique.
Les opportunités pour les jeunes seront ainsi plus nombreuses et plus diversifiées. Il suffira d’avoir les compétences requises pour solliciter un emploi là où le besoin se fait sentir et les conditions salariales favorables. Cela devrait conduire à l’harmonisation des lois relatives au travail.

Pour le moment, le commerce inter africain reste peu développé par rapport au commerce avec les pays européens, asiatiques ou américains.
Le développement de l’industrie touristique sera au rendez-vous, la fréquentation des écoles et universités dans d’autres pays du continent, la recherche d’emploi,…

Il va sans dire que ce passeport va permettre le développement d’ une coopération des services sécuritaires sur tout le continent. Des mécanismes d’échanges d’informations devront être mis en place à l’instar des pays de la Communauté des pays d’Afrique de l’Est (EAC).
Le terrorisme serait ainsi combattu et les mouvements insurectionnels étouffés dans l’oeuf. Aussi la réduction des conflits et l’atteinte de la stabilité seront-elles une réalité. Ce qui devrait conduire à la croissance économique et partant au recul de la pauvreté.

Vers ”l’Afrique que nous voulons”

Le passeport africain, dès qu’il sera dans les mains des Africains, deviendra une étape importante vers ”l’Afrique que nous voulons”, à l’horizon 2063. Une Afrique politique unie basée sur l’idéal du panafricanisme. Une Afrique stable, une Afrique prospère. Une Afrique digne et respectée dans le monde.

Mais il faudra passer sans détour par le respect des principes de la bonne gouvernance dont l’assurance de l’égalité des chances pour tous, l’instauration de la démocratie, la tolérance zéro contre la corruption, le partage équitable des ressources nationales, la promotion du genre, la justice sociale,…

Jusqu’à ce jour, l’Afrique et surtout sub saharienne, demeure la partie de la planète terre la plus pauvre alors qu’elle regorge de ressources naturelles et humaines très importantes.

 Gérard Rugambwa