https://www.traditionrolex.com/25 Chômage : quatre ministres devant le législatif

Chômage : quatre ministres devant le législatif

Par 2016-08-08 14:20:19

De gauche à droite, les ministre François Kanimba, Judith Uwizeye et Jean Philbert Nsengimana (Photo The New Times)

Le Parlement rwandais a convoqué, ce mercredi 3 août 2016, des ministres ayant la gestion de la jeunesse dans leurs attributions pour une question orale des ministres. Au centre de tout ceci : le chômage massif des jeunes alors que des programmes divers et stratégies gouvernementaux ciblent cette classe d’âge et renforcent sa capacité afin d’être à même d’être compétitif sur le marché du travail ou pour qu’elle génère elle-même de l’emploi.

Les ministres concernés sont le Ministre Jean Philbert Nsengimana de la Jeunesse et TIC, Judith Uwizeye de la Fonction Publique et du Travail, Papias Malimba de l’Education et François Kanimba du Commerce et Industrie.
Les ministres convoqués n’ont pas du tout satisfait les parlementaires qui leur demandaient de montrer le niveau actuel de la lutte contre le chômage des jeunes.

Problème de stratégies et de statistiques

Les reproches des députés à l’encontre de ces 4 ministres ont duré plus d’une heure. Des remarques qui ont été consommées par les dignitaires gouvernementaux. Au Dr Papias Malimba (Education), il lui a été reproché de ne pas avoir conçu de fermes stratégies.

La députée Vénérande Nyirahirwa a critiqué indirectement la ministre de la Fonction Publique qui ne tient pas des statistiques et un observatoire actif du chômage. Les chiffres sont imprécis.

"La Ministre parle de 2% de chômeurs au Rwanda. Si ce pourcentage est pris à partir d’une population active de 1,5 millions de Rwandais, les chômeurs sont donc de l’ordre de 210.000. Alors ce Programme NEP (Kora WIGIRE) qui court depuis 2014 à ce jour et qui n’a formé aux métiers que 20.000 personnes, c’est presque rien. Le NEP n’a donc formé que 1/10 ème des Chômeurs !", a relevé la Députée montrant que là encore, le NEP n’est pas allé plus loin pour faire le suivi de ces personnes formées et s’enquérir si elles ont été casées dans des postes de travail ou si elles ont initié leurs propres affaires.

Ces programmes et stratégies, répondent-ils au défi posé qu’est le chômage des jeunes ? Si oui, la quantité d’efforts engagés à résoudre ce défi est-elle proportionnelle à l’ampleur de ce chômage ? Les efforts consentis ne sont qu’une goutte d’eau dans un océan, s’est-elle départie.

La question de suivi soulevée

Le Ministre de la Jeunesse a lui aussi montré des actions de faible ampleur entreprises par son ministère quand il a avancé le chiffre de 3.000 jeunes apprentis séjournant sur l’île d’IWAWA dans le lac Kivu qui doivent venir bientôt sur le marché du travail.
La députée Jeanne d’Arc Nyinawase a assailli le Ministre de questions difficiles à répondre concernant le suivi et financement après formation.

"Vous nous parlez de 3000 jeunes en formation à IWAWA. Plusieurs milliers d’autres jeunes gens ont terminé cette formation bien avant eux. Savez-vous monsieur le Ministre ce qu’ils sont devenus ? Ont-ils contracté des emplois ? Leur avez-vous donné des équipements de base pour démarrer leurs propres affaires ?...", des questions qui ont laissé pantois le Ministre. Celui-ci n’a pas su diligenter une étude pour montrer les changements survenus dans cette jeunesse formée aux divers métiers depuis 2010.
Pour toute réponse du ministre : "Le jeune sorti d’IWAWA est revenu dans le droit chemin à l’image d’autres jeunes rwandais bien élevés". Une réponse qui n’a pas du tout satisfait aux honorables.

"Au cours de deux ans d’existence du Programme national KORA WIGIRE (National Employment Programme), 10.699 jeunes ont été formés aux métiers de couture, menuiserie, mécanique et autres sur une période allant de 3 à 6 mois", a confié aux Parlementaires Judith Uwizeye, ministre de la Fonction Publique, qui avait tenu les mêmes propos au cours de la récente comparution devant les honorables.

Ceux-ci auraient voulu que la Ministre fasse un suivi pour voir les nouvelles conditions de ces jeunes ou que carrément elle institue une bourse du travail montrant les différentes tendances de l’emploi et du chômage chez les Rwandais actuels.

Les jeunes ont besoin d’un plaidoyer pour avoir des fonds

Le Ministre du Commerce, François Kanimba, lui a montré qu’il a les pieds sur terre, qu’il maîtrise la réalité des jeunes débutants en affaires, que les banques ne sont pas pressées de leur accorder des fonds de démarrage, que cela ne rentrent pas dans leurs responsabilités.

Mais là encore, les députés ont relevé l’inconsistance des Fonds de développement des affaires ( BDF- Business Development Fund) qui sont censés aider en garanties bancaires le jeune débutant en affaires. "Pourquoi les BDF cautionnent certaines affaires et non pas d’autres ?”, ont demandé les députés qui trouvent que le Ministre du Commerce qui a les BDF dans ses attributions ne consulte pas assez les Banques dans un dialogue permanent pour un plaidoyer efficace en faveur de ces jeunes.
La qualité de l’éducation remise en question

Un autre député a critiqué sévèrement le Ministre Papias à qui il a reproché une qualité médiocre de l’enseignement au vu des finalités de l’éducation.

"Moi j’ai un problème en rapport avec la qualité de l’enseignement. Nous recourrons aux services des étrangers dans le domaine hôtelier, dans la fabrication des souliers... tout ça c’est de l’emploi. Pourquoi les jeunes rwandais ne sont pas sollicités sur le marché du travail ? C’est la question de la qualité de la formation scientifique et technique qu’ils auront reçue", a dit cet honorable qui rejetait la répartie du Ministre Papias qui venait de prendre la parole pour dire que 60% des jeunes élèves terminant le cycle inférieur des Humanités (Tronc Commun) sont actuellement orientés dans l’enseignement des métiers.

Les députés très sévères à l’endroit du Ministre de l’Education lui ont lancé : "Qualité de l’enseignement ! Les enseignants sont-ils assez outillés pour dispenser un enseignement de qualité ? L’emploi est là, mais les vrais professionnels souhaités sur le marché manquent", ont-ils conclu.

De bons programmes méconnus

Cette plénière instructive a vu le visionnement d’un documentaire montrant divers programmes de renforcement des capacités de la jeunesse rwandaise dans différents districts du pays. Ils en sont arrivés à la conclusion que ces Programmes sont intéressants mais que peu de publicité est faite autour d’eux à l’endroit des jeunes qui en sont bénéficiaires. " Ont constaté les députés.

"Le fonds BDF, 14 milliards de francs rwandais y ont été versés. Comment savoir si les bénéficiaires ont réalisé des profits ou non ?", a posé la question Abbas Mukama, Vice-Président de la Chambre des Députés trouvant que ces programmes gouvernementaux ne focalisent pas tous leurs efforts sur la lutte contre ce chômage qui frappe de plein fouet la jeunesse.

"Au cours de deux ans d’existence du Programme national KORA WIGIRE (National Employment Programme), 10.699 jeunes ont été formés aux métiers de couture, menuiserie, mécanique et autres sur une période allant de 3 à 6 mois", a confié aux Parlementaires Judith Uwizeye, ministre de la Fonction Publique.

Ceux-ci auraient voulu que la Ministre institue une bourse du travail montrant les différentes tendances de l’emploi et du chômage chez les Rwandais actuels.

Jovin Ndayishimiye

 

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25