https://www.traditionrolex.com/25 Décentralisation : participation citoyenne à remonter

Décentralisation : participation citoyenne à remonter

Par 2016-08-15 07:04:38

 Prof Anastase Shyaka (le 1 er à droite), DG RGB , son Adjointe Amb Fatuma Ndangiza et Justus Kangwage  chargé de la décentralisation. (Photo James R)

 

Quinze ans après le lancement de la politique de décentralisation au Rwanda, le Directeur Général de l’Office Rwandais de la Gouvernance (RGB), Prof Shyaka Anastase fait l’éloge des réussites, mais fait aussi état du niveau encore bas de la participation de la population, surtout lors de la prise des décisions ou lorsqu’il s’agit de faire le suivi de l’exécution des programmes gouvernementaux en sa faveur.

Alors que l’Afrique célèbre la 5 ème édition de la Journée africaine de la décentralisation et de la gouvernance locale, le Rwanda vit déjà 15 ans d’expérience dans la politique de décentralisation, mais jusqu’à ce jour, déclare le Prof Shyaka Anastase, Directeur Général de RGB (Rwanda Governance Board), le taux de participation de la population au suivi des programmes en sa faveur est de 51%.

S’appuyant sur les données du sondage, Prof Shyaka explique que lorsque l’on vérifie la participation citoyenne aux contrats de performance des districts ou alors le droit de regard dans la gestion financière, le taux est encore plus bas.

”Si je vous donnais l’image recueillie dans 25 sur les 30 que compte le pays, les témoignages de la population prouvent que le taux est en dessous de 50%. C’est seulement dans 5 districts que le taux est au-dessus de 50%”, a ajouté le Prof Shyaka.

Prof Shyaka précise que s’agissant de la planification des activités au niveau des districts ou de leur suivi et évaluation, le constat est que le taux de participation de la population est moins de 30%.

La politique de la décentralisation est à sa quatrième phase au Rwanda

Depuis son instauration en 2001, la politique de la décentralisation est à sa quatrième phase où ”il ne sera pas question de tracer de nouvelles orientations politiques, mais plutôt de corriger et d’harmoniser ce qui n’aurait pas été fructueux durant les trois premières phases qui ont duré chacune 5ans”, a précisé le Prof Shyaka.

Le premier quinquennat compris entre 2001 et 2016 a consisté à la mise en place des instances administratives de base et de parfaire leurs cahiers des charges.

Durant le second quinquennat allant de 2006 à 2011, il a été question de continuer le renforcement des instances administratives de base et de leur accorder un budget particulier de fonctionnement.

Le troisième quinquennat qui a débuté en 2011 pour prendre fin cette année 2016 a consisté à accélérer le développement et à asseoir la résilience du peuple rwandais.

Selon Prof Shyaka, la quatrième phase qui débute cette année consistera à harmoniser ce qui n’aura pas bien tourné durant les trois premières phases et corriger les fautes antérieurement commises.

La population fait plus confiance aux institutions supérieures du pays qu’à celles de base

Au bout de quinze ans après l’instauration de la politique de décentralisation, il est encore remarquable que la population fait plus confiance aux autorités supérieures du pays plutôt qu’aux autorités de base, qui pourtant la côtoient tous les jours.

Néanmoins, Prof Shyaka considère que cette attitude de la population ne constitue pas un problème en soi mais plutôt comme une opportunité.

Pour lui, ”c’est une bonne chose que la population ait plus confiance aux autorités et aux institutions supérieures du pays car, elle a au moins ces institutions et autorités supérieures auxquelles elle rapporte ce qui ne va pas à la base en vue d’une correction assurée au départ”.

Qu’il y ait quelques institutions qui chancellent encore, il n’y a pas à s’alarmer, rassure Prof Shyaka, car, ”il y a au moins cette opportunité que la population ait confiance aux institutions supérieures du pays. Il y a des pays où la population n’a confiance ni aux autorités de base ni aux autorités supérieures”.

Pour Prof Shyaka, ce manque de confiance envers quelques autorités de base ne résulterait d’autre chose que du fait que les deux parties se côtoient au jour le jour, et chacune des parties connait les erreurs et fautes de l’autre. Sur ce point, il rappelle à la population que la faute est individuelle.

De même, ajoute-t-il, quand bien-même l’Etat défend le principe d’une gouvernance avec comme centre la population, il n’est pas exclu qu’il y ait certains citoyens qui dépassent les limites de l’acceptable, et pour camoufler leurs erreurs, se mettent à salir les institutions ou les autorités de base.

La participation et la confiance citoyennes émergent dans certains domaines

Bien que la participation citoyenne se soit avérée basse en général, il est tout de même remarquable que lorsqu’il s’agit d’échanger des idées politiques, la population est intervenue à 90% jusqu’à ce jour, de même que lorsqu’il s’agit de donner des idées dans la recherche des solutions aux problèmes posés, la population est active à 80%.

Les résultats de la recherche menée par les sénateurs en 2014 ont prouvé que la population a confiance au Président de la République à 99 % et à 96 % pour l’armée (RDF).

La population a confiance à la Police nationale à 86 %, aux maires des districts à 84,4 %, aux membres des Conseils consultatifs des villages à 79 % et enfin à 61,3 % pour les parties politiques.

La Journée africaine sur la décentralisation et la gouvernance locale a été célébrée dans le district de Gakenke, Province du Nord où la cérémonie a coïncidé avec la journée porte-ouverte de ce district de Gakenke mercredi le 10 août 2016.

A cette occasion, Le Forum d’Action Conjointe, JAF (Joint Action Forum) du district de Gakenke a exposé à la population locale les récentes réalisations du district ainsi que ses projections.

Jean Louis Kagahe

 

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