https://www.traditionrolex.com/25 Génocide : conservation améliorée des restes des victimes…

Génocide : conservation améliorée des restes des victimes…

Par 2016-08-29 09:15:29

Photos conservées au Centre mémorial du Génocide de Kigali (Photo archives)

Bientôt un partenariat entre la Commission Nationale pour la Lutte contre le Génocide (CNLG) et des experts allemands va permettre d’améliorer la conservation des corps des victimes du génocide de 1994 contre les Tutsi, une initiative lancée par l’Institut de médecine légale du Centre médical universitaire de Hambourg en Allemagne.

Lors d’une réunion tenue la semaine dernière dans le district de Kicukiro, le CNLG a souligné les efforts déployés par le Rwanda pour protéger les restes des victimes du génocide depuis 1994.
Ces efforts se font remarquer notamment dans la réinhumation décente des victimes, ainsi qu’à travers la construction et la réhabilitation des mémoriaux du génocide dans les différentes régions du pays.

Dr Jean-Damascène Gasanabo, Directeur Général du Centre national de documentation et de recherche sur le génocide à la CNLG, a noté que la conservation des victimes assure la protection et la préservation de la mémoire du génocide.

Il a dit que les débats entre la CNLG et les experts allemands aideront à trouver des méthodes durables pour conserver les restes des victimes du génocide.

”Nous allons collaborer avec les experts du Centre médical universitaire de Hambourg en Allemagne pour qu’ils nous nous aident à trouver les futures méthodes durables de conservation des restes des victimes du génocide de 1994”, a déclaré Gasanabo.

”Nous voulons que les restes des victimes soient protégés et que soient conservées des preuves du génocide. Cette conservation contribuera à la recherche future sur l’histoire du Rwanda”. A-t-il révélé.

Prof. Dr Klaus Puschel, l’un des experts allemands, a déclaré que sa délégation était prête à partager leurs expériences sur la façon de conserver les restes.

S’exprimant sur cette collaboration, Dr Klaus a dit ”nous avons eu des problèmes similaires en Europe, notamment en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale. Des millions de personnes ont été tuées durant la guerre. Après la guerre, nous avons pensé à ce qu’il faut faire. En Allemagne, nous ne disposons pas des restes des victimes parce que personne n’a été préservée. Nous avons juste quelques vêtements, certains biens matériels des gens et beaucoup de photos que nous avons mis en place dans un grand nombre de musées”, a-t-il dit.

Il a ajouté, ”nous avons eu le même cas de génocide, raison pour laquelle nous sommes venus au Rwanda pour comprendre en détails l’historique du génocide qui y a été commis. Il y a des restes qui ont un besoin des soins et une protection spéciale. Nous ne sommes pas seulement concentrés sur ces restes, mais aussi sur d’autres éléments comme des photos et des vidéos ".

La conservation des restes et des autres objets des victimes du génocide revêt toute son importance
Dans leurs interventions, les fonctionnaires du CNLG ont souligné l’importance de la conservation des restes des victimes du génocide commis au Rwanda pour protéger de l’histoire du pays.

Ils ont dit que la restauration et la préservation des vestiges, des habits et des documents des victimes du génocide fait récupérer l’identité perdue et l’humanité de chaque victime.

Les éléments ainsi conservés, disent-ils, représentent également une preuve indéniable du génocide, chose essentielle pour faire face à la négation du génocide, entre autres.

La préservation donne également aux prochaines générations une occasion d’apprendre du passé afin de prévenir de futurs crimes contre l’humanité.

Les étudiants de l’Ecole de médecine et de pharmacie, ceux du Collège de médecine et des sciences de la santé de l’Université du Rwanda ont également assisté à la réunion.

Les agents de la Police nationale du Rwanda et les professeurs des universités locales y ont aussi pris part.

Les sites mémoriaux du Rwanda sont comparables à ceux d’ailleurs au monde

Compte tenu du déroulement du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, le pays compte autant de sites mémoriaux qu’il y a des lieux où les Tutsi ont été tués en grand nombre lors de leur refuge comme dans les églises, complexes scolaires ou aux alentours des bureaux communaux de l’époque etc.

Comme on peut le lire sur le site de l’UNESCO, http://whc.unesco.org,    ”au niveau international, les sites mémoriaux du génocide de Nyamata, Murambi, Bisesero et Gisozi au Rwanda sont comparables aux nombreux autres mémoriaux inscrits ou pas sur la liste du patrimoine mondial.”

Parmi les sites auxquels sont comparés ceux du Rwanda, il y a le musée et mémorial de la Shoah Yad Vashem en Israël. Les deux mémoriaux, rwandais et israélien, conservent la mémoire du génocide commis contre leurs peuples respectifs.

En effet, le musée et mémorial de la Shoah Yad Vashem expose l’histoire du peuple juif avant la deuxième guerre mondiale et les différentes étapes de leur poursuite depuis l’ascension des nazis au pouvoir en 1933, leur éviction des ghettos et leur extermination systématique.

Le mémorial de la Shoa comme les mémoriaux du génocide contre les Tutsi, conserve divers témoignages de leurs victimes dont les photos, les pièces d’identités et autres objets individuels, le menu le plus préféré ainsi que les lettres intimes écrites aux amis. A tous ces éléments s’ajoutent les tombes qui contiennent les restes ou les cendres des victimes.

Un autre site est le mémorial de la paix d’Hiroshima (Dôme de Gebanku) au Japon. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial, le mémorial de la paix d’Hiroshima (Dome de Gebanku) est le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe.

Comparés à Auschwitz Birkenau en Pologne, les sites mémoriaux rwandais conservent encore les corps humains et autres témoignages parmi lesquels les outils utilisés par les génocidaires pour mettre en exécution leur plan mortuaire, les armes de résistance et de défense utilisées par les victimes durant plusieurs semaines dans le camp de concentration de Bisesero avant d’être épuisées et cruellement massacrées.

Jean Louis Kagahe

 

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25