Pour rentabiliser leurs efforts conjoints de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, les Responsables de la police issus des pays de l’EAC et de la Corne-Est de l’Afrique (EAPCCO) sont réunis en atelier de deux jours à Kigali pour échanger sur les modalités de coopération adaptées aux réalités du moment.

Rassemblés sous l’EAPCCO ( East Africa Police Chiefs Cooperation Organization), les Chefs de la police des 13 pays de l’Afrique de l’Est et de la Corne-Est de l’Afrique y compris le Soudan du sud se retrouvent pour la 3eme fois pour un atelier organisé à Kigali pour parler de terrorisme et les moyens de lutter contre lui.

Le thème retenu cette année est « Soutenir la coopération régionale pour combattre le terrorisme et l’extrémisme violent ».

Représentants des pays membres de l'EAPCCO et leurs partenaires réunis à Kigali( photo-RNP)

Pour Francis Ndegwa Muhoro, Directeur de la police criminelle (CID) au Kenya et Président de l’actuel Comité Permanent de l’EAPCCO basé à Nairobi , « le terrorisme est actuellement une réalité incontournable et il est nécessaire de mobiliser des efforts communs pour le combattre dans la région ».

Selon lui, les bombardements qui se multiplient en Syrie et en Irak sont pour la bonne part une des raisons de la radicalisation de certains groupes d’individus qui finissent par s’ériger en terroristes.

Dans la recherche des solutions au problème de terrorisme et d’extrémisme violent, Muhoro propose le renforcement du partenariat régional et l’implication de tous les acteurs des sociétés civiles locales notamment les confessions religieuses.

Avec le concours de l’Institut d’Etudes de Sécurité qui, traditionnellement contribue énormément aux formations des membres de l’EAPCCO, Muhoro considère que les villes de la région pourraient être dotées des comités efficaces de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Dans son entretien avec la presse, le Commandant de l’Interpol au Rwanda, ACP Peter Karake a souligné que « le terrorisme continue de croitre au niveau régional et mondial au fur et à mesure que la radicalisation évolue dans le monde ».

Il a tenu à préciser que le Rwanda accueille cette réunion pour respecter la coutume selon laquelle le pays qui a le mandat en cours de diriger l’EAPCCO doit être le même qui abrite ses activités durant la même période.

En ce qui concerne les défis à l’effort conjoint des pays de l’EAPCCO pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans la région, l’ACP Karake a déclaré « la difficulté majeure c’est que certains pays ont des problèmes de sécurité et vivent des guerres interminables ».

Dès lors, a-t-il ajouté, les groupes des terroristes profitent de ce désordre pour se développer dans ces pays en difficulté et d’y préparer des attaques contre les pays voisins ».

Parlant du cas précis du Rwanda, ACP Karake a de nouveau déclaré à la presse qu’« au Rwanda nous sommes en éveil pour prévenir et combattre les actions préparées par les groupes terroristes. Et s’il yen a qui ont été arrêtés c’est grâce aux mécanismes mis en place a cette fin ».

Il a réitéré son appel aux pays voisins à s’investir davantage dans l’échange régulier d’informations, et surtout à temps opportun.

Il a fustigé toute forme de bureaucratie dans la transmission des informations entre les pays de l’EAPCCO car, dit-il, « un terroriste qui s’entraine dans tel pays membre s’attaquera ipso facto dans tel autre pays membre et vice versa, ainsi que n’importe de la sous-région ».

Pour conclure son propos, ACP Karake a rappelé que « si chaque pays de la région a ses réalités économiques, et qu’ensemble les pays peuvent économiquement coopérer, il est tout aussi normal et impératif qu’ils coopèrent en matière de sécurité ».

Jean Louis KAGAHE