Réunis en Assemblée générale, les sénateurs ont manifesté leur inquiétude sur le manque des logements décents aux étudiants de l’enseignement supérieur et universitaire, et en ont conclu que cela présente un danger quant à la qualité des futurs cadres que le pays espère en en eux.

La Commission au sénat chargée des affaires sociales, des droits de l’homme et des requêtes de la population a produit un rapport sur des questions d’actualité dans les institutions supérieures et universitaires notamment l’état actuel des logements des étudiants, et a fait remarquer que cet état serait l’une des causes d’un mauvais rendement académique.

Senateur Musabyeyezu Narcisse lors de son intervention à l'Assemblée générale du sénat

Le sénateur Musabyeyezu Narcisse a indiqué que la commission dont il est membre a visité différents lieux où sont loges ces étudiants mais que leur constat était effroyable quant aux conditions de vie de ces étudiants.

Dans sa déclaration, Hon. Musabyeyezu a dit, « permettez qu’on parle des choses telles qu’elles sont, nous ne pourront pas atteindre le rendement académique expecté tant que nos enfants seront logés dans les mêmes conditions que ceux d’aujourd’hui ».

Hon Musabyeyezu a évoqué l’exemple du quartier proche du Collège de l’Education de Kigale, ex –KIE, et celui du quartier de Biryogo où les étudiants logent dans des conditions inconvenantes, faisant ainsi remarquer que ces étudiants ne pourraient pas devenir des responsables dont le pays a besoin pour l’avenir.

Pour sa part, la sénatrice Mukasine Marie Claire a déclaré, « il ya des lieux que nous avons visités et nous avons vu des logements qui vont à l’encontre de la dignité humaine.

Il est aujourd’hui urgent de remédier à la situation et prendre des mesures qui s’imposent pour améliorer les logements des étudiants. Ce que nous avons constaté ne convient pas avec les temps que nous vivons actuellement ».

Pour le sénateur Ntawukuriryayo J Damascène, « one ne peut pas parler d’un enseignement de qualité dans nos universités et instituts supérieurs alors que les étudiants nous disaient qu’ils vivent dans des ghettos ».

Jusqu’à ce jour, l’Université du Rwanda n’a la capacité de loger que 12% de ses étudiants, équivalents à 3,812 étudiants dont 9% de sexe féminin.

Le président du Senat, Bernard Makuza a souligné que cette question inquiète réellement, mais que les responsables des institutions universitaires devraient respecter et mettre en pratique les exigences de la loi les régissant.

A titre de rappel Hon Makuza a dit, « je rappelle à ceux qui détiennent les institutions universitaires qu’ils doivent appliquer le contenu du décret présidentiel No 51/01 du 13 juillet 2010 faisant allusion à ce qui est requis aux institutions de l’enseignement supérieur et universitaire notamment les auditoires, les terrains des jeux, l’équipement des laboratoires ainsi que les logements ».

Le rapport des sénateurs est revenu sur le problème de la bourse d’études qui stagne à 25 000Frs rwandais depuis des décennies et qui ne cadre plus avec les prix actuels sur le marché demandant ainsi qu’elle soit majorée.

D’autres questions ont été relevées par la commission des sénateurs entre autres celle de certains étudiants voire des enseignants qui ont encore des lacunes dans l’utilisation de la langue anglaise, la promiscuité dans les salles de cours et l’insuffisance du matériel dans les laboratoires.

Jean Louis KAGAHE