[caption id="attachment_597" align="alignnone" width="768"] Concernant la question de sa propre succession, il affirme qu’il n’a pas sollicité un emploi (Photo PPU)[/caption]

 

Le deuxième et dernier mandat du Président en exercice au Rwanda Paul Kagame prendra fin en 2017. Cependant, des voix s’élèvent pour que la constitution du Rwanda soit modifiée afin que le Président sortant ait les prérogatives de se faire représenter. Paul Kagame ne trouve pas le fondement de s’y prononcer aujourd’hui, car un débat entre les Rwandais qui sont pour et contre doit avoir lieu ! Et ce débat n’est rien d’autre que le référendum constitutionnel qui doit disposer sur la révision du nombre de mandats du Président au Rwanda.

Le Président de la République Paul Kagame a tenu une conférence de presse ce jeudi 02 avril 2015 au Village Urugwiro. Des médias nationaux et internationaux ont pris place à la Présidence du Rwanda pour questionner le Président Kagame sur tous les sujets qui concernent le pays. Sans nul doute, chaque journaliste avait dans son cœur une question, à savoir celle en rapport avec le souhait de certains Rwandais qui convoitent la reconduction du Président Kagame après son deuxième et dernier mandat en 2017.

Le Président Paul Kagame s’attendait absolument à cette question, car il a pris du temps pour s’y exprimer. Il a d’abord répondu par des questions. Autrement dit, le Chef de l’Etat a préféré répondre en renvoyant la question aux journalistes.

"Après 2017, où est le problème ? Pourquoi les Rwandais s’excitent ? Je ne vois pas l’opportunité de cette question, je vous la renvoie moi aussi", réplique Kagame qui ne donne pas de réponse à l’immédiat.

Le journaliste a repris son souffle et dit : "Beaucoup d’interventions populaires à des occasions différentes réitèrent votre reconduction après 2017 inclus certains membres de votre gouvernement (ministres). Tous souhaitent la modification de la constitution sur son point du nombre de mandats du Président de la République ".

Kagame qui n’exclame pas, affirme que cette volonté populaire ne date pas d’hier. " La question date de plus longtemps, j’ai été au courant de cette sollicitation populaire et à partir des personnes diverses, mais pas des membres du gouvernement", a-t-il affirmé.

Le Président Kagame a alors expliqué comment est la situation actuelle au Rwanda sur la sollicitation de certains Rwandais de la candidature du Président Kagame après 2017. Paul Kagame a souligné qu’il ne faut pas aller vite dans la besogne, car au Rwanda, il y a deux blocs : un qui est constitué par des Rwandais qui sont contre la modification de la constitution et un autre qui comprend ceux qui sont pour, autrement dit favorable au changement.

Le Président Kagame a dit que ce dernier groupe est confiant que la constitution de la République du Rwanda a été rédigée par les Rwandais eux-mêmes et sont par conséquent éligibles à la modifier comme ils en entendent.

"Devant ces deux blocs, veux-tu que j’en donne mon point de vue ? Il faut un débat sur ça, partout où il y a la démocratie, il faut privilégier les débats même s’il aurait beaucoup d’individus qui ne les trouvent pas opportuns, " a dit Kagame.

Le Chef de l’Etat Kagame qui a noté qu’on est en 2015, à deux ans donc de la fin de son mandat, n’a pas manifesté une quelconque soif du pouvoir. "Je n’ai jamais quémandé un quelconque travail après mon dernier mandat", a-t-il souligné.

Cependant, il a reconnu la volonté du peuple à l’issue des débats qui doivent avoir lieu. "Je dois être convaincu par ceux qui souhaitent la révision de la constitution sur le nombre de mandats. Il ne revient pas à moi de se prononcer sur oui ou non de ma reconduction ou de ma représentation à la présidentielle", a réitéré Kagame.

La survie des Rwandais ne dépend pas du nombre de mandats

Avec un ton ferme, Kagame ne comprend pas comment les Rwandais doivent penser que leur survie dépend du nombre de mandats du Président. "Je vais vous dire comme une extraordinaire personne, par rapport à mon parcours dans la guerre de libération et dans tout ce qui constitue le développement du pays. Faut-il vraiment focaliser l’avenir des Rwandais en termes du nombre de mandat ?", s’est interrogé Kagame qui a noté que les Rwandais ont d’autres besoins au-delà de cela.

Kagame a fait référence à l’article 101 de la constitution qui dispose sur les mandats du Président de la République et qui ne doit pas constituer leur préoccupation. Cet article stipule que "Le Président de la République est élu pour un mandat de sept ans renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels".

Le Président de la République Paul Kagame a trouvé bon de garder silence sur son option de briguer un troisième mandat par prudence et sagesse. Il a dit que son opinion est toujours mal comprise et utilisé pour des fins négatives contre lui.

Kagame a attiré l’attention de tous sur trois points sacrés, intouchables au Rwanda. Primo, c’est la sécurité. "Elle est indiscutable, personne ne peut y toucher. Secundo, la vie socioéconomique des Rwandais et tertio, la liberté est un choix indiscutable", a précisé Kagame qui se veut mener une guerre sans merci contre toute personne qui disposerait contrairement à ces trois éléments clés des Rwandais. " Ces trois éléments devraient être observés par celui qui me remplacera et moi-même pendant que je suis encore au pouvoir " ; a-t-il dressé la liste des points qui ne suscitent pas de débat au Rwanda.

Dans le pays voisin du Rwanda, le Burundi au Sud, Kagame s’est montré plus proche du Peuple Barundi une fois si une demande de secours ou d’aide est formulée pour le rétablissement de la paix durable dans ce pays qui est au bout d’un conflit dû à l’éventuelle candidature du Président sortant Pierre Nkurunziza.

Safari Byuma