Génocide-France : la déclassification des archives suscite des craintes
[caption id="attachment_654" align="alignnone" width="768"] Le Président François Hollande aurait annoncé bien avant la déclassification des archives sur le génocide[/caption]
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La France déclassifie ses archives portant sur la période de 1990 à 1995, soit avant, pendant et juste après le génocide au Rwanda. Il s’agit notamment des notes des conseillers diplomatiques et militaires de la présidence française ainsi que des comptes rendus des conseils restreints de défense qui vont être mis à la disposition des chercheurs et des historiens. Ibuka et le gouvernement rwandais, tout appréciant ce geste, expriment leurs craintes quant au contenu de ces archives déclassifiées.
Selon le Sénateur J. Damascène Bizimana, Secrétaire exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG), la déclassification de ces archives sur le génocide contre les Tutsi, 21 ans après suscite des craintes.
« Il ya lieu de se demander si ces archives ont été gardées intactes, car l’on a toujours réclamé leur déclassification, » déclare Jean Damascène Bizimana. « La déclassification après 21 ans montre que la partie française s’accusait de quelque chose, » souligne-t-il. Cependant il reconnait que c’est une action positive.
Même son de cloche pour le président d’IBUKA, l’association des rescapés de génocide contre les Tutsi, Dr Jean Pierre Dusingizemungu, le pas franchi par la partie française est appréciable mais il doute sur la volonté de la France de travailler dans la transparence. « Les documents sur notre histoire et le rôle de la France pourraient rester cachés, » dit-il.
- Dusingizemungu propose que la déclassification des archives sur le génocide contre les Tutsi touche également les documents relatifs aux actions militaires et les communications militaires.
La décision de déclassification coïncide avec la date de la 21ème commémoration du génocide au Rwanda. La question du soutien de la France et de son armée envers le régime rwandais de l’époque fait régulièrement l’objet de polémique.
Notes et compte-rendus diplomatiques et militaires
"Le président François Hollande avait annoncé il y a un an que la France devrait faire preuve de transparence et faciliter le travail de mémoire sur cette période sans que cette décision ne soit rendue publique", selon l’entourage du chef de l’Etat français.
Le recensement des archives a par la suite été "lancé et coordonné" par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Les documents concernés mêlent notes de conseillers diplomatiques et militaires de l’Elysée, mais aussi des comptes rendus de conseils restreints de défense ou de réunions ministérielles. Ces archives seront à la disposition des chercheurs ou des associations de victimes, indique la présidence française.
Cette première annonce des autorités françaises sera suivie par d’autres, notamment l’ouverture des archives de l’Assemblée nationale et des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, chacune allant "à son rythme" dans une procédure soigneusement contrôlée par Paris.
Pascal Niyonsaba
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