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Intégration régionale : l’emploi se fait attendre

Par 2015-05-04 18:10:07

[caption id="attachment_854" align="alignnone" width="768"]Olivier Kanamugire ,Chargé des Ressources Humaines à la Commission Nationale de la Fonction Publique (photo JLouisKagahe) Olivier Kanamugire ,Chargé des Ressources Humaines à la Commission Nationale de la Fonction Publique (photo JLouisKagahe)[/caption]


 

Le taux de chômage ne fait que croitre dans la majorité des pays du monde entier, et ceux de l’EAC n’en sont pas épargnés. Mais, force est de constater que, malgré les textes juridiques de l’organisation qui garantissent les mêmes droits à ses ressortissants chercheurs d’emploi, la réalité sur le marché en est toute autre.

Dans chaque pays membre de l’EAC, le secteur public en matière d’emploi reste un domaine réservé aux seuls quémandeurs d’emploi nationaux, excepté quelques cas des étrangers naturalisés. Et la réglementation de l’embauche se fait par l’intermédiaire d’une Commission Nationale de la Fonction Publique sous tutelle du Ministère de la Fonction Publique.

Dans le secteur privé, le chef d’entreprise dispose de la main mise exclusive sur tout ce qui entoure l’embauche à commencer par l‘étape du recrutement, et sa motivation profonde est la recherche des agents qualifiés et expérimentés qui assureront des gains escomptés et la prospérité de l’entreprise

Sur le marché de l’emploi, on remarque l’émergence d’une main d’œuvre plus nombreuse provenant de certains pays membres comme le Kenya ou l’Uganda, notamment dans le secteur privé, sans oublier que même dans le secteur public la main d’œuvre étrangère est la bienvenue à la seule différence qu’elle opère sous le couvert de la consultance. On assiste même à la présence d’une main d’œuvre venant d’en dehors de la communauté comme celle du Nigéria.

Besoin de combativité sur le marché de l’emploi

Au Rwanda, le taux de chômage se chiffre à 3,4 %, selon les déclarations récentes de la Ministre de la Fonction Publique, Judith Uwizeye, et en même temps le problème d’intégration en matière d’emploi dans les autres pays de l’EAC se pose avec acuité.

D’autre part, dans son adresse à la Presse, le Secrétaire Permanent au Ministère de la Fonction Publique, Samuel Mulindwa, affirme que seuls 2% des chercheurs d’emploi sont embauchés par la Fonction publique pendant que le secteur privé s’en approprie 98%.

Pour établir un équilibre dans l’occupation des postes, il y a nécessité des compétences requises et non du pays membre de provenance.

Le constat est que, certains pays de l’EAC ont une ancienneté plus riche en matière d’intégration régionale si on s’en tient à l’historique de la Communauté.

Selon Olivier Kanamugire, chargé des Ressource Humaines au sein de la Commission de la Fonction Publique du Rwanda, certains pays de l’EAC ont eu la chance d’avoir une stabilité politique et économique, pendant que d’autres comme le Rwanda se battaient pour la survie.

Il enchaine son argument en soulignant l’exemple de la fermeture du secteur de l’enseignement qui était difficilement accessible ou quasiment inaccessible pour certaines catégories des Rwandais, ou carrément n’avaient pas de choix dans leur orientation scolaire ou académique.

Parallèlement, les autres pays membres de l’Organisation ont développé le secteur de l’enseignement et de l’industrie, amenant ainsi leurs ressortissants à avoir une soif permanente d’innovation.

Avec la mondialisation, le patronat a besoin des résultats immédiats afin de générer des intérêts immédiats permettant le paiement des taxes et impôts, et ouvrant ainsi à la création de nouveaux emplois.

Pour se tailler une place dans cette compétition effrénée, il faut avoir des connaissances académiques et professionnelles dont l’employeur a besoin.

Place des connaissances linguistiques dans l’intégration

L’intégration régionale requiert la connaissance des langues qui y sont couramment utilisées, surtout l’anglais qui passe pour une langue commerciale par excellence.

Néanmoins, Kanamugire considère qu’il est important de maitriser la langue de communication, mais considère en même temps que la connaissance de la langue n’est qu’un atout, l’important étant d’avoir un bagage intellectuel requis pour tel ou tel poste ou business.

C’est à ce niveau qu’il interpelle les chercheurs d’emploi nationaux à nourrir de plus d’agressivité sur le marché de l’emploi sans complexe aucun.

Encore, faut-il tenir compte de la délocalisation ou l’extension de certaines entreprises étrangères, notamment bancaires, qui devraient profiter aux chercheurs d’emploi locaux.

Une éducation-sensibilisation est nécessaire

Pour défier tous les obstacles qui se dresseraient dans la quête de l’emploi au sein de l’EAC, les ressortissants, particulièrement les Rwandais doivent croire en leurs capacités, exclure tout complexe, et être créatifs pour parvenir à un échange des biens et services fructueux au sein de la communauté Est africaine, continentale, voire mondiale.

Munyaburanga Basengo Louis, chargé de la formation au sein de la branche au Rwanda du Forum des sociétés civiles des pays membres de l’EAC, l’EACSOF (East African civil Society Forum) affirme qu’une sensibilisation est en cours pour informer les Rwandais sur les atouts qui les attendent au sein de l’EAC et les encourager à apporter leur contribution au développement de l’organisation.

Basengo souhaite qu’il soit créé un service particulier au sein des Ambassades du Rwanda dans les pays de l’EAC qui aiderait les chercheurs d’emplois ou chercheurs de marché pour leurs produits à mieux s’intégrer.

Pour ce qui est de la consultance qui envahit le marché de l’emploi, JM Vianney Makuza, membre et ancien Président d’une organisation des consultants rwandais, ROPC (Rwanda Organisation of Professional Consultancy), invite ses collègues à ne pas continuer à opérer séparément, mais plutôt s’unir pour mieux faire passer leur doléances et pouvoir améliorer leur professionnalisme.

Makuza lance aussi un appel aux pourvoyeurs d’emploi, tant publics que privés, de ne pas sous-estimer les consultants locaux (Rwandais), qui disposent pourtant des mêmes capacités que ceux qui se disent « Consultants internationaux ».

 

Jean Louis Kagahe


 

 

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