https://www.traditionrolex.com/25 ”La Colombière”, ou l’expérience du bilinguisme

”La Colombière”, ou l’expérience du bilinguisme

Par 2015-08-11 16:02:59

 

[caption id="attachment_1718" align="aligncenter" width="749"]La directrice Martine Umubyeyi a l'ambition de construire une école technique moderne (Photo Gérard Rugambwa) La directrice Martine Umubyeyi a l’ambition de construire une école technique moderne (Photo Gérard Rugambwa)[/caption]


 

L’école “La Colombière” forme les enfants depuis 1995 en Anglais en Français. Depuis l’école primaire jusqu’à la fin du secondaire, les apprenants ont le privilège d’utiliser les deux langues et les résultats sont largement positifs.

A partir du 13 février 1995, Mme Françoise Nyirantagorama, a lancé l’école ”La Colombière” à Kigali pour, entre autre, répondre au besoin d’intégrer dans le cursus d’enseignement les enfants rentrés de l’exil et qui ne pouvaient s’exprimer qu’en Français ou en Anglais.

Deux sections, Française et Anglaise, sont alors créées à partir de l’école primaire jusqu’au tronc commun et les résultats aux examens nationaux sont depuis lors largement positifs.

”Nos candidats aux examens nationaux réussissent toujours tous,” souligne le préfet des études, Augustin Nyirinkwaya engagé avec la création de ”La Colombière” à Kigali en 1995.

”Ils sont soit classés dans la division I, soit dans la division II, ” ajoute-t-il, fier de cette performance invariable depuis 20 ans.

Cette école qui dispose des classes maternelles, primaires et secondaires forme au niveau du primaire en deux sections. Quand la langue d’enseignement est le français, les écoliers apprennent l’anglais comme langue étrangère et vice versa.

Au niveau de la sixième primaire, la langue d’enseignement devient l’anglais seulement pour maximiser les chances de réussite car l’examen national se fait dans la langue de Shakespear.

Tandis qu’au niveau du secondaire, tous les enfants ont pour langue d’enseignement l’anglais avec des leçons de français.

”Cette façon de préserver le bilinguisme donne de bons résultats car nos enfants qui vont ailleurs réussissent très bien,” souligne la directrice, Martine Umubyeyi, elle-même détentrice d’un diplôme de niveau A0 en langues et littérature anglaise.

A la Colombière c’est ”de mère en fille”

La directrice de l’école ” La Colombière”, Martine Umubyeyi, est la fille de la fondatrice de cette institution à vocation éducationnelle. Elle partage un vaste bureau avec le préfet des études et les deux travaillent en permanente concertation.

Mme la directrice, apparemment pleine de simplicité et d’humilité, a toujours travaillé à côté de sa mère, Françoise Nyirantagorama, ancienne directrice qui a décidé de prendre sa retraite à soixante-quinze ans l’année dernière pour céder la place à sa fille.

”Depuis 1995, j’étais la directrice adjointe de ”La Colombière”, ” révèle Martine Umubyeyi. ”J’ai sucé la gestion d’une école dans le sein de ma mère,” ajoute-t-elle comme un condiment d’humour à l’entretien détendu dans leur bureau commun.

L’école, du business mais pas comme les autres

Martine Umubyeyi, ne cache pas que la construction d’une école est aussi du business.
”C’est bien sûr du business, l’école rapporte et nous avons des réserves,” dit cette femme ouverte contrairement à la plupart de gestionnaires d’écoles

”Mais il faut distinguer ici le business dans une école et dans les autres secteurs,” nuance-t-elle quelque peu ses propos.

”Dans une école si l’on met l’accent sur le business, la qualité de l’éducation devra nécessairement en pâtir,” précise Martine.

”Nous faisons des épargnes pour plus tard réinvestir, car nous avons un projet de construire une grande école technique moderne et nous voulons introduire l’informatique dès l’école primaire pour nous conformer aux priorités du pays en matière d’éducation. Les classes seront spacieuses avec toutes les facilités, tableaux électroniques, gymnase, nourriture à l’école pour laisser les enfants rentrer tard dans la soirée,” confie-t-elle.

”Par ailleurs, nos enseignants sont parmi les mieux payés du pays, sais-tu que certains touchent trois cents mille par mois, y compris à l’école primaire ?” me souffre-t-elle alors que l’on fait un tour dans un corridor de l’école.

”La Colombière” à Kigali a démarré ses activités dans un hangar du ministère des affaires sociales à l’époque. Plus tard il a fallu solliciter un crédit de trois cents millions de francs rwandais à la BCR (actuelle I & M) et à la BRD pour construire dans la parcelle actuelle, dans le district de Gasabo. Ce crédit a été entièrement remboursé depuis plusieurs années.

”Les temps durs sont passés, nos enseignants bénécifient de l’avancement des grades et leurs enfants ne payent qu’une participation de quinze mille francs rwandais par trimestre depuis la rentrée de février 1995.

Gérard Rugambwa

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