https://www.traditionrolex.com/25 Karongi : portrait d’une femme rurale

Karongi : portrait d’une femme rurale

Par 2016-09-29 12:22:44

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La femme rurale du district administratif de Karongi est accablée par des travaux domestiques en parallèle avec l’éducation de ses enfants. Elle peut ou pas bénéficier de la sympathie de son mari, mais alors, elle reste dynamique et convaincue de son avenir certain, vu les politiques en cours qui veillent à son emancipation.

Le matin, Dative Mukamunana, 38 ans de la cellule administrative de Ryaruhanga dans le secteur de Mubuga, se réveille très tôt à quatre heures du matin. Elle va d’abord à son Eglise pour prier. La prière du matin est appelée "nibature". Son mari qui n’en prend pas souci, la gronde le plus souvent, car il n’accepte pas ces prières matinales de sa femme.

Vers six heures, elle est déjà à son domicile. Elle fait un tour dernière la maison pour s’apercevoir de l’hygiène de son toit, elle vérifie s’il y a quelque chose qui ne va pas dans son petit bétail composé par six chèvres et quatre poules. Ses quatre enfants qui dorment encore, sont réveillés. Elle leur demande d’aller à l’école, mais le petit déjeuner n’est pas au rendez-vous. Tantôt elle en manque, tantôt elle en trouve, tout dépend de la situation financière de son foyer.

"Et lorsque ce petit déjeuner est disponible, c’est la bouillie que mes enfants prennent, pas du pain, car il est le luxe des familles riches", annonce-t-elle.

Son mari qui se réveille, n’adresse aucune salutation à sa femme, ni à ses enfants. Son bonjour est un impératif à exécuter  : "Donne-moi ça, fait ceci, vite, exécute, je te recommande ça,…", montre Dative qui doit aller au champ avec son mari.

Vers 10 heures, elle se presse pour ramener son bétail au champ pour brouter. Elle attache ses chèvres dans les aires qui avoisinent sa maison, afin de veiller sur leur sécurité. Le repas de midi n’est pas certain, car le bois de chauffage soulève un sérieux problème. Il est cher… Pour faire réplique à ce défi, Dative cuisine une grande quantité de nourriture qui servira à la fois pour le repas du soir et de midi, le jour suivant.

Après les travaux champêtres, Dative Mukamunana n’a pas de repos. Elle doit organiser ses enfants dans les travaux domestiques comme puiser de l’eau et chercher du bois de chauffage ici et là dans la montagne.

Entre temps, elle lessive les habits de son mari qui ira vendre au marché les œufs et quelques vivres de leur champ. Le rapport de son mari est fait le soir dans un langage autoritaire. La mère Dative garde silence, car elle sait que généralement les hommes supportent mal les répliques de leurs femmes, surtout lorsque ceux-ci ont pris un verre...

Enfin, le rapport est donné, Dative reçoit une petite somme d’argent pour couvrir certains besoins  : achat de savon, sel et rarement du sucre, car son mari ne prend jamais ni la bouillie, ni le thé, ce qui le conduit à s’opposer à l’achat du sucre…

Mme Dative Mukamunana se réserve de dire un mot de peur qu’elle soit insultée par son mari. Elle a difficile à se procurer un pagne, parce qu’elle doit attendre la période de récolte pour vendre sa production.

La carte d’assurance maladie exigée par les autorités locales (Mutuelle de Santé), est détenue par tous les membres de sa famille. Le papa n’a accepté de payer la cotisation à la Mutuelle de Santé qu’à la dernière date, sous pression des autorités.

Le samedi, jour des travaux communautaire "Umuganda", Dative participe aux réunions des autorités locales. Elle se résigne de poser une question de peur qu’elle aille contrairement aux vœux de son mari. Enfin de compte, elle chuchote avec ses paires femmes. Par chance, une femme ose poser des questions, justement au nom de toutes les femmes. Les réponses véhiculent un espoir certain, car plusieurs programmes de développement du Gouvernement du Rwanda intègre la femme.

En effet, elle est considérée comme victime de plusieurs politiques discriminatoires au cours de l’histoire du pays. En vue de la relever économiquement, la femme rwandaise voit la législation rwandaise lui accorder les mêmes droits que son mari, dit Dative Mukamunana qui croit que la pauvreté de sa famille restera une ancienne histoire d’ici quelques années. Elle croit aux différents programmes de développement du pays qui lui permettront de sortir de sa vulnérabilité.

Safari Byuma


 

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