https://www.traditionrolex.com/25 Karongi : égalité impossible entre les époux pauvres …

Karongi : égalité impossible entre les époux pauvres …

Par 2016-10-03 12:12:14

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Les familles pauvres dans le district administratif de Karongi rejettent de loin, la possibilité d’égalité entre les conjoints pauvres. Selon elles, ce phénomène est possible pour les foyers riches, car les deux époux, chacun a ses propres affaires qui ne mettent pas en cause les intérêts de l’autre, contrairement aux pauvres qui peuvent se disputer mêmes les moindres choses…

C’est en tout cas le point de vue partagé entre les hommes et femmes dans le district administratif de Karongi. Ils sont unanimes à dire que l’égalité entre les conjoints n’est possible que pour les familles riches.

"La pauvreté est toujours au centre des disputes entre les conjoints  : ils se disputent n’importe quoi, chacun se donnant raison et renvoyant le tort à l’autre. Dans cette situation, la femme se voit victime et le mari aussi, ce qui paralyse l’acceptation du concept genre dans les familles", explique Edouard Munyantarama enseignant. Il est appuyé par un groupe de femmes dont Marie Mutezinka de la localité de Rubengera.

Pour Mme Drocella Mukashema, Vice Maire du District de Karongi en charge des Affaires Sociales, "Il y a lieu de croire que la pauvreté s’oppose à la politique du genre dans le strict contexte culturel." Signale-t-elle.

"Ceux qui se partagent peu, s’attribuent mutuellement la gourmandise", Renforce-t-elle son idée. "Autrement dit," insiste-t-elle, "la pauvreté engendre plusieurs maux, mais dans le cas précis du concept genre, le défi relève dans la conception même du "genre" par la population et à plus forte raison, dans les mentalités".

Callixte Rutayisire, quinquagénaire du secteur administratif de Mubuga ajoute que les problèmes des foyers pauvres sont permanents dans les familles, car ils ne sont jamais résolus, vu l’incapacité financière des conjoints.

"A la longue, le mari et sa femme perdent l’espoir et par conséquent, la rébellion naît automatiquement. Quant aux familles riches, tout problème financier a une solution, ce qui explique en quelque sorte la cohabitation pacifique et le respect mutuel entre les conjoints", cerne-t-il.

Causes du rejet du concept "genre"

Les hommes et les femmes du secteur administratif de Mubuga ont dressé une liste des faits qui justifient pourquoi le concept "genre" n’est pas accepté. En premier lieu, ils ont évoqué le problème de pauvreté qui engendre plusieurs conséquences fâcheuses dans le développement harmonieux des familles.

"Les maris reprochent à leurs épouses de leur demander trop alors qu’elles sont au courant de leur état financier", montre Yvette Maniriho, 35 ans, dont le mari réfute l’égalité à sa femme dans tous les cas de droit civil.

En deuxième lieu, les hommes montrent que la politique du genre attribue de larges pouvoirs à la femme au détriment de l’homme. "La nouvelle loi régissant les personnes et la famille dispose de plusieurs articles qui ôtent au mari les pouvoirs", montrent Madeleine Munezero qui sollicite une large campagne de cette loi en vue de lever l’équivoque qui en découle.

En troisième lieu, les femmes issues des familles riches se montrent de fois, moins collaboratrices de leurs maris, car elles les malmènent pour n’avoir pas atteint la richesse escomptée. "Ces femmes sont insolentes", témoigne Pascal Mutijima dont la femme a abandonné le foyer, il y a trois mois.

NTD, agent de l’Etat dans le secteur de Rubengera, est convaincu que l’égalité des époux se voit dans le contexte des droits, sinon la nature ne le permet pas. "En aucun cas l’homme ne remplacera la femme, ni la femme ne pourra remplacer l’homme, c’est plutôt en matière de droit qu’ils sont tous les deux, égaux", dit-il en montrant un des défis du concept "genre" aussi bien dans la communauté des intellectuels que des paysans.

Safari Byuma


 

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