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Des Palais de culture pour un nouveau Rwandais

Par 2015-08-18 08:51:29

[caption id="attachment_1750" align="aligncenter" width="756"]Dr James Vuningoma, de l'académie rwandaise de la culture, mûrit un projet de construction des centres culturels dans les 30 districts (Photo TNT) Dr James Vuningoma, de l’académie rwandaise de la culture, mûrit un projet de construction des centres culturels dans les 30 districts (Photo TNT)[/caption]


 

On observe au Rwanda un boom hôtelier et des salles de festivités pour des mariages et autres cérémonies funèbres. Pourtant, à part la Bibliothèque Nationale sise à Kacyiru dans la ville de Kigali, il n’existe presque pas d’autres centres de loisirs où jeunes et vieux peuvent aller voir un film, une pièce de théâtre ou leur artiste préféré.

Les pouvoirs publics s’activent-ils à faire naître un Rwandais de type nouveau ayant dépassé les us et coutumes qui le maintiennent dans sa pauvreté endémique ? Oui merci ! Mais où est-ce que ce Rwandais va-t-il se ressourcer intellectuellement pour être perpétuellement d’aplomb et sans cesse créatif pour améliorer ses conditions de vie ? Quelles sont les infrastructures qui lui offrent un livre ou un journal à feuilleter pour communiquer avec l’extérieur et connaître les expériences, les pratiques économiques, démocratiques et modes de vie d’ailleurs ?

Plus de 300 confessions religieuses officiellement agréées, plus de 1000 salles de prières les unes plus grandes que les autres, souvent utilisées pour des cérémonies de mariages après bénédiction divine des couples mariés par le prêtre ou pasteur du coin. Il faut dire que les pasteurs des âmes des citoyens rwandais sont très sollicités tous les samedis et les dimanches selon les préceptes de ces églises nouvelles souvent qualifiées de ‘vivantes’.

Du côté de l’Académie rwandaise de la Culture, les dirigeants sont unanimes sur le principe de mettre à la disposition des citoyens dans leurs districts tout un éventail de loisirs culturels devant les aider dans l’amélioration de leurs méthodes de productivité économique. Ça c’est au niveau des vœux.
Où le régime rwandais trouvera-t-il des multi millions pour construire des salles de spectacles (théâtre, cinéma, musique) où doivent s’épanouir nos jeunes talents qui s’atrophient à cause du manque d’espace approprié de démonstration ? Comment et où le citoyen rwandais aura-t-il accès au livre de lecture qui lui montre une variété de modes de vie, de pensées et d’actions des autres peuples du monde ?

En organisant au début de cette année en cours un déjeuner à tous les pasteurs, représentants légaux des centaines d’églises nouvelles en plus de l’église catholique qui pullulent dans le pays, les dirigeants de l’Office rwandais de gouvernance (RGB) ont cru bien faire de mener des causeries sur les responsabilités de ces leaders des consciences des citoyens rwandais. Ces hommes d’Eglises sont rentrés chez eux rassurés de l’appui du gouvernement rwandais et rassérénés dans leur qualité de cogestionnaires.

Ne gèrent-ils en bons pasteurs-bergers, la conscience et les bonnes attitudes morales de leurs troupeaux, les citoyens, au moment où l’Etat sensibilise ces derniers, à travers différents programmes nationaux de développement et de sécurité, à plus d’amélioration de leur qualité de vie, à entrer dans l’économie de marché par tous les moyens ?

”Jusqu’en 2012, en 50 ans d’indépendance du Rwanda, nous avions uniquement 400 ONGs nationales officiellement enregistrées. En 2013 et 2014, nous avons plus que doublé ce chiffre. L’année 2014 à elle seule a vu 420 ONGs enregistrées et 223 organisations basées sur les confessions religieuses.

On essaie de faciliter ces ONGs pour qu’elles viennent dans l’espace socio politique et économique pour jouer leur rôle social de manière légale”, a expliqué Anastase Shyaka, patron de RGB alors qu’il présentait le bilan de son institution pour l’année 2014 qui s’achevait.

Il manque à la chaîne un 3ème larron : l’investisseur dans les infrastructures culturelles.
Deux dimensions poursuivies par les Eglises et le Gouvernement rwandais suffisent-elles pour l’épanouissement du citoyen rwandais ? Non ! Il manque des infrastructures culturelles où le citoyen rwandais va refaçonner sa vision des choses, où il va parfaire ses outils intellectuels pour perfectionner ses outils de production des biens et des services économiques et percevoir en grand et en personne avisée l’univers qui l’entoure.

Des palais de culture lui manquent où il pourrait observer les modes de production des autres peuples à travers les cinémas, les théâtres, les livres et autres œuvres d’art.
Projet d’infrastructures culturelles complètes

” Notre politique en matière de culture est d’arriver à construire un complexe culturel dans chacun des 30 districts du pays. Cependant, il s’est avéré que la question de gestion de tels projets est fastidieuse pour les pouvoirs publics. Nous cherchons plutôt à privilégier la formule de PPP- Partenariat-Public-Privé pour laquelle nous encouragerons les privés et les ONGs dans cette entreprise”, a confié à la presse Dr James Vuningoma, Directeur Général de l’Académie rwandaise de Culture.

Mais où trouver les capitalistes qui pourront investir leur argent dans des complexes culturels quoique durables mais devant rapporter des profits non immédiats ?

Cette entreprise gigantesque requiert la volonté d’ONGs et une coopération internationale en matière de gestion suffisamment efficace pour jouer sur l’épanouissement du citoyen rwandais dans la mesure où Loisirs culturels influeront sur l’amélioration de ses méthodes de production et sur la qualité de ses conditions de vie mais aussi sur l’acquisition de nouveaux schèmes intellectuels.

De telles infrastructures culturelles constituent la seule opportunité de l’émergence de la culture démocratique citoyenne et responsable au Rwanda. C’est la seule condition de voir épanouir chaque citoyen et effacer plusieurs décades d’endoctrinement de l’idéologie ethnocentriste qui a culminé dans le génocide de 1994.

Quoi donc si, sur toutes les routes nationales, à 30 km l’un de l’autre, on construisait ces Centres culturels où jeunes et vieux rivalisent dans la création et représentations des IKINAMICO ( pièces de théâtres), avec des salles assez spacieuses pour les concerts musicaux et poétiques d’artistes tant locaux qu’étrangers, de visionnement de cinéma ?

Quoi donc si ces Centres culturels outre qu’ils seront dotés de bibliothèques publiques bien fournies en journaux, romans, livres de vulgarisation scientifique, jeux de société et autres, seront équipés d’espaces d’apprentissage de métiers compétitifs sur le marché de l’emploi mais aussi d’autres espaces pour l’émulation sportive au point qu’au bout d’une période donnée, les jeunes rwandais pourront eux aussi participer aux multiples rendez-vous olympiques et autres rencontres sportives internationales et gagner des médailles olympiques ?

On peut louer l’opportunité de tels centres culturels qui, au cas où ils seront bien cogérés par les citoyens lettrés locaux, les autorités de cellule et de secteur où ils seront implantés, seront des centres d’attraction et de développement auto intégré au point qu’ils attireront les populations habitants dans les fonds des collines à venir librement s’installer autour d’eux, laissant les campagnes aux gros investisseurs pour une agriculture industrielle. Peut-on rêver donc aujourd’hui ? Réalité demain !

Jovin Ndayishimiye


 

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