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Le riz en quantité à Rurambi

Par 2015-09-07 10:36:46

[caption id="attachment_1850" align="aligncenter" width="717"]Riz décortiqué par l'usine à distribuer aux fermiers (Photo Jovin Ndayishimiye) Riz décortiqué par l’usine à distribuer aux fermiers (Photo Jovin Ndayishimiye)[/caption]


 

Non loin du quartier urbain Masaka au Sud-Est de Kigali, un gros marais que longe la rivière Akagera s’étend à perte de vue sur le Bugesera. Un génie rural y a été appliqué sur quelques 1000 ha essentiellement aménagés pour la culture du riz. La production ne cesse d’augmenter et le gain est certain.

Ici tout le marais est géré par une Coopérative paysanne, Coopérative de Riziculteurs du Marais de Ruramba, (CORIMARU) avec 1575 membres. Pour gérer cet espace, l’Office rwandais d’agriculture l’agriculture (RAB) et le projet PAERB, ont mis à la disposition des coopérateurs 8 ingénieurs agronomes. Il y a aussi une équipe d’électromécaniciens qui actionnent les vannes d’eau reliées au potentiomètre électrique échafaudé en plein marais.

”Nous encadrons ces riziculteurs depuis la préparation des champs à la récolte du paddy et l’usinage du riz. 20% de la production leur reviennent en nature tandis que les 80% restant sont collectés par la direction de la Coopérative. Ils les reçoivent en équivalent d’argent après déduction des coûts ayant résulté de tout le processus de production”, a indiqué Ir agronome Damascène Havugimana, Chef de l’équipe technique de la Coopérative de Ruramba. Il indique que la surface cultivée du marais est de 400 ha seulement, invitant par là des investisseurs dans la production agricole à venir occuper les 450 restants.

”Depuis que ce marais a été aménagé par les Chinois, ceci est la 4ème saison que nous venons de récolter. La production s’accroît saison après saison. A la deuxième saison, sur un hectare que je cultive, j’ai réalisé un chiffre d’affaire de 500.000 Frw. Le coût de production était de 250.000 frw, a confié le Vice président de la CORIMARU, Jonas Bihoyiki disant que depuis lors il a réalisé une production plus grande et, partant, beaucoup de profits.

Faisa Muteteri, elle, cultive un demi-hectare. Elle a dépensé 150.000 Frw pour la culture et a reçu 300.000 Frw à la récolte.

L’agronome Damascène dit que tout est bien organisé au point que le paddy récolté est acheminé à l’usine de décorticage de Mayange dans le Bugesera. 20% de ce riz bien préparé revient aux riziculteurs. Le reste de la production de chaque coopérateur, 80%, est acheté par l’usine qui se charge de la commercialisation et donne de l’argent aux coopérateurs au prorata de sa production.
Impact sur l’habitat des riverains de ce marais

Les habitants riverains du marais de Rurambi ont la priorité d’occupation des espaces de culture. Il ne leur est rien demandé. Par contre, il leur est interdit de prendre leur récolte de riz à l’état paddy pour le décortiquer à leurs propres frais. Du coup, on remarque que le village des coopérateurs s’est amélioré.

Les revenus de ce riz ont permis un habitat moderne et propre

”Moi j’ai décliné l’offre de garder un quart d’hectare de champ qui m’a été proposé par la coopérative. Je trouve que gagner 1000 francs par jour durant les 6 jours ; cela me va bien”, a confié Mukamazimpaka, une jeune femme qui va dans la trentaine. Elle, comme ses trois camarades, rentre des champs après son labeur de 5 heures (de 07.00 à 11.00 heures).

”Il est certain que la culture du riz a amélioré nos conditions de vie. Cependant nous souhaitons voir les ingénieurs aplanir les champs pour que nous puissions les occuper et produire”, a confié Mukabutera, une autre habitante du village des coopérateurs de riz.

D’autres fonctions sont nées dans ce village. Au moment où c’est plutôt les femmes et les hommes pères de familles qui s’occupent majoritairement des champs de riz du marais (ils doivent faire au moins 700 mètres de trajet), les jeunes gens font du taxi vélo et très peu d’entre eux, du moto taxi.

”Pour traverser le marais, sur un trajet de 2 km, le passager me donne 500 Frs (soit environ 0.7$). A la fin de la journée, j’épargne 1.000 francs pour mon vélo après avoir dégagé toutes les dépenses du jour”, a indiqué Majangwe, 23 ans, un jeune qui dit participer pour 500 frw par jour à une tontine dans un groupe de 15 vélo-taximen et, par rotation, perçoit une somme qu’il utilise pour se construire une maison et préparer son futur mariage.

Ici, quelques rares mototaxi couvrent la distance du village de Rurambi à la ville de Nyamata, environ 6 km pour 2.500 Frw (env.3.3$).

”Nos jeunes gens vont faire le mototaxi dans la ville de Nyamata pour rentrer ici. Le mouvement entre notre village et la ville se fait plutôt sur vélo qui revient à moins cher, environ 1.000 Frw (1.3$) ”, confie Jonas Bihoyiki qui déplore le fait que son village n’est pas encore connecté à la ville de Nyamata par bus régulier alors qu’il est plein d’avenir avec son activité de riziculture.
Appel d’investisseurs

Il reste plusieurs hectares non encore exploités, 720, aménagés par une société chinoise d’ingénierie rurale. Un investisseur est pressenti pour signer un MOU avec le RAB (Rwanda Agriculture Board) au nom du Minagri (Ministère de l’Agriculture).

Il fera le planage et pourra rentabiliser le marais qui est le plus fertile du pays avec un rendement de 6,7 tonnes par hectare, dit le Chef du Projet, Ing.J.B. Rwigema. Ce dernier montre que l’investisseur en question fera également la maintenance des infrastructures électriques qui règlent l’eau d’irrigation.

Un choix de politique idéologique difficile

L’autorité agricole est devant un choix idéologique difficile à prendre. Comment faire de Rurambi un village urbanisé avec tous les attributs de ville agricole un peu comme Bugarama du District Rusizi.
Cela demande d’asseoir des stratégies idoines à commencer par exiger des micro-finances y opérant à rabattre les taux d’intérêt de leurs petits crédits pour les petits fermiers agricoles quitte à se faire payer à la récolte.

Cela aura un impact certain sur l’amélioration des conditions culturales du fermier. Ce choix paysan, l’autorité agricole en collaboration avec le district Bugesera et le Ministère de l’Economie peut l’adopter. Il donnerait des résultats certains.

Jovin Ndayishimiye


 

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