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Cinéma : un art encore jeune au Rwanda

Par 2015-12-01 13:55:12

[caption id="attachment_2158" align="aligncenter" width="724"]Dr Jacques Nzabonimpa, directeur de la culture à l'Académie des langues et de culture (Photo Chantal N.).jpg2 Dr Jacques Nzabonimpa, directeur de la culture à l’Académie des langues et de culture (Photo Chantal N.).jpg[/caption]


 

Le cinéma existe depuis longtemps, mais ce n’étaient que des films documentaires réalisés par les pères blancs. C’est après le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 que le film devient un métier au Rwanda. Malgré les différents problèmes auxquels il fait face, ce métier évolue progressivement.

Depuis l’époque coloniale, le cinéma existait au Rwanda, mais sous forme de documentaires qui étaient réalisés par les pères blancs jusqu’à l’Indépendance.

Le film britannique de Robert Stevenson qui s’appelle "les mines du roi Salomon", constitue le premier film réalisé au Rwanda dans les années 1940. Les "Gorilles dans la brume" qui parlait du meurtrier de la célèbre primatologue Dian Fossey, qui apparait dans les années 1990, était le second, explique Dr Jacques Nzabonimpa, directeur de la culture au sein de l’Académie Rwandaise de langue et de Culture.

D’autres films n’apparaitront au Rwanda qu’après le génocide perpétré contre les Tutsi. Ces derniers avaient l’objectif de montrer la préparation, le déroulement et les conséquences du génocide.

C’est alors que les acteurs rwandais utilisés dans ces différents films du génocide ont été intéressés de sorte que 90% d’entre eux ont pris l’initiative de rester dans l’art du cinéma, poursuit-il.
Même si le cinéma constitue un nouveau métier au Rwanda, il connait actuellement un progrès non négligeable du côté de la formation ainsi que de la qualité. Mais, on est encore loin pour atteindre l’objectif de développer ce domaine, poursuit le Dr Nzabonimpa.

"Pour les pays tel que le Nigéria où l’industrie du cinéma est développée, elle occupe la troisième place qui fait entrer beaucoup de devises pour le pays. C’est-à-dire que ce domaine, une fois développé, peut être une source considérable des revenus pour le pays. Ensuite, il peut être l’une des solutions au problème de chômage, surtout pour les jeunes car, ils constituent un grand nombre des passionnés de cet art" ; précise Dr Jacques Nzabonimpa.

Problèmes et stratégies de développement de l’art du cinéma

Cependant, dit-il, au début, ce métier a connu du désordre parce qu’il n’avait pas d’organisation, ni de coordination. Chacun travaillait en solitaire et la collaboration était tout à fait un problème à tous les niveaux. Etant un travail d’équipe, le cinéma nécessite une organisation, une harmonie et une bonne collaboration, afin que chaque étape puisse bien réussir.

Dans ce cadre, toutes les étapes doivent être respectées en entrainant tous les acteurs du film (les scripteurs, directeurs, acteurs, producteurs, techniciens, distributeurs,…) à promouvoir l’esprit du respect et de collaboration, afin que cet art soit plus utile à ses membres, à ses sympathisants ainsi qu’au pays en général, affirme Dr Nzabonimpa.

Pour y arriver, indique-t-il, le Ministère en charge de la culture à travers l’Académie Rwandaise des langues et de Culture, a mis en place une fédération rwandaise des films.

Cette dernière est composée par différentes unions pour chaque catégorie, à savoir unions des scripteurs, directeurs, acteurs, producteurs, techniciens, distributeurs,… et ces unions sont coordonnées par ladite fédération.

Cette initiative a facilité l’ordre, le contrôle et le plaidoyer au niveau de cet art qui était encore nouveau au Rwanda. Les problèmes qui surgissent peuvent être traités dans un cadre donné, mentionne Dr Jacques Nzabonimpa.

Pour améliorer la qualité du septième art au Rwanda, on organise pour le moment des formations en faveur des membres de ces unions, afin de renforcer leurs capacités, chacun dans sa spécialité. "Notre objectif est de rendre compétitive l’industrie du cinéma au Rwanda dans l’avenir, au niveau de la région et du continent" ; révèle Dr Jacques Nzabonimpa.

Pour Ismaël Ntihabose, président de la fédération rwandaise de film, malgré les efforts consentis actuellement dans ce domaine, le chemin est encore long car cet art est encore jeune dans le pays. Les cinéastes rwandais font face à divers problèmes qui entravent encore le développement rapide du métier.

Ces problèmes sont tels que le niveau encore bas de professionnalisme dans chaque catégorie ; les moyens encore moins suffisants, alors que le métier du cinéma nécessite la mobilisation des matériels modernes et professionnels pour donner du produit de bonne qualité ; le piratage qui se remarque encore à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour les films rwandais, les postes de distribution insuffisants, et bien d’autres, a-t-il poursuivi.

C’est dans ce sens que la fédération ainsi que les instances habilitées, conjuguent leurs efforts, pour développer l’industrie du cinéma au Rwanda, afin qu’elle devienne plus professionnelle, efficace et compétitive dans la région et sur le continent.

"Pour atteindre cet objectif, des formations s’organisent pour les différentes catégories qui interviennent dans le film (scripteurs, directeurs, acteurs, techniciens et distributeurs), afin que chacun puisse travailler avec professionnalisme" ; ajoute Ismaël Ntihabose.

Pour éradiquer cette mauvaise mentalité de piratage qui se remarque dans le pays et à l’étranger, des discussions sont en cours avec la Police Nationale, pour protéger le droit de propriété intellectuelle, soit à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, afin que les artistes puissent vivre de leur métier comme c’est le cas dans les pays développés, conclut le président de la fédération rwandaise de film.

Chantal Namukunzi


 

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