[caption id="attachment_2521" align="aligncenter" width="747"] Ces femmes ont besoin d’un encadrement pour mieux exercer leur commerce (Photo archives)[/caption]

 

Face aux multiples handicaps connus par les femmes rwandaises pratiquant le commerce transfrontalier, les autorités du district Rusizi ont été sensibilisées pour leur venir en aide en vue de travailler avec professionnalisme.

Les différentes autorités dans le district de Rusizi ont été appelées à soutenir les femmes faisant le petit commerce transfrontalier et les aider à éradiquer les multiples difficultés auxquelles celles-ci font face, afin qu’elles atteignent le développement durable.

Ceci resort des échanges entre ces autorités et les agents du réseau des femmes oeuvrant pour le développement rural chargés de son projet’’ Tushiriki wote’’ qui appuie ces femmes.

Selon Sylvère Itangishaka, agent du réseau des femmes oeuvrant pour le développement rural, chargé du projet ”Tushiriki wote” qui appuie les femmes faisant le commerce transfrontalier au niveau des districts de Rusizi et Rubavu, ces femmes font face aux multiples difficultés entre autres celles d’ordre professionnel.

Itangishaka explique que certaines d’elles font leurs activités d’une façon ambulante dans les rue de Bukavu en RDC, faute des sièges où elles doivent s’asseoir dans les marchés du Congo, ce qui fait qu’elles traversent plusieurs endroits en train de chercher les clients où les unes rencontrent des bandits qui s’approprient leurs marchandises.

Outre ces difficultés liées aux professionnalisme au niveau du Congo, selon Sylvère Itangishaka, elles y rencontrent aussi des difficultés liées aux taxes et impôts qu’on leur demande de l’autre côté de façon arbitraire.

Il signale aussi le cas de certains clients qui ne leur remboursent pas leur argent quand ils ont acheté leurs marchandises à credit.

Il parle également des produits périssables comme le lait, les légumes ou les frétins qui se détériorent faute de moyens pour bien les conserver.

Tous ces problèmes et d’autres les font tomber parfois en faillitte et les ramènent ainsi à l’état de pauvreté.

Des difficultés liées à l’ignorance

Elle ne font pas face aux problèmes seulement en RDC, car, du côté du Rwanda, elles souffrent également mais cette fois à cause de l’ignorance, car, certaines d’elles ne savent ni lire, ni écrire, et pour celles qui ont fait par hasard l’écoles primaire, elles ne sont pas habituées à traverser la frontière avec beaucoup de produits.

Ainsi certaines se rendent en RDC avec deux ou trois bidons de lait alors qu’elles devraient en porter dix ou quinze, etc, . D’autres ont du mal à remplir certains papiers à la douane , surtout ceux des taxes et impôts, en bref elles ignorent les droits qui régissent un tel commerce transfrontalier.

A cela, continue Itangishaka, s’ajoute que certaines d’elles sont des veuves chefs de ménages et sont dans l’obligation de prendre soin de leurs enfants et de leurs ménages. Elles quittent des familles pour se débrouiller de l’autre côté de la frontière à la recherche des moyens pour survivre. Pour cette raison, Itangishaka estime qu’elles ont besoin d’un soutien de toutes les autorités locales concernées.

Ainsi elles pourraient devenir beaucoup plus professionnelles et exercer un travail plus rentable.

La conjugaison des efforts recommandée

Annonciate Mukayitete, membre fondatrice du réseau des femmes et formatrice de ces femmes sur le genre, les droits humains et la gouvernance, prône la conjugaison des efforts entre le réseau des femmes, les institutions publiques et ces femmes elles-mêmes en vue d’améliorer le sort de ces dernières.

Elle demande à ces femmes de ne pas se décourager et de savoir que le bénéfice provient d’un dur labour.

”Ce que je leur demande c’est d’être confiantes en elles- mêmes, savoir qu’elles sont capables de tout et savoir surmonter toutes les difficultés qu’elles peuvent rencontrer, avoir se mettre ensemble dans des coopératives pour mieux faire entendre leur voix et mieux travailler, bien gérer leur gain, et beaucoup d’autres organisations, tant nationales qu’internationales sont prêtes à les soutenir, car l’Etat rwandais ne peut cesser de soutenir toute femme qui cherche à travailler et à s’en richir.” Dit-elle.

Elle les assure que le réseau des femmes, en tant qu’une organisation des femmes, qui est très expérimentée en matière de renforcement des capacités organisationnelles et institutionnelles des organisations féminines, aura un grand rôle à jouer dans la structuration de leurs associations, dans la formation, dans le plaidoyer, à les initier à travailler avec les institutions de microfinance et les appuyer dans l’organisation des voyages d’étude.

Le service des douanes promet son assistance

Pour les services de douane, Lucien Rugema, responsable des douanes au sein des districts de Rusizi et de Nyamasheke rassure que ces services des douanes vont faciliter la tâche à ces femmes pour ce qui est du remplissage des papiers douaniers et du paiement des impôts.

” Normalement notre rôle à la douane est de faciliter le commerce interfrontalier, en assistant les hommes d’affaires, surtout pour ceux ou celles qui ne connaissent pas la procédure et la loi appliquée.” Rassure Lucien Rugema.

Les femmes faisant le commerce transfrontalier unies dans le projet ” Tushiriki wote” sont d’une centaine dans le district de Rusizi et d’une autre centaine dans celui de Rubavu, organisées dans de petits groupes de solidarité composés de 20 femmes par groupe.

Le souhait serait que ces petits groupes se transforment bientôt en coopératives. Et le réseau des femmes se déclare déterminer à leur octroyer un appui technique et matériel pour que cet objectif puisse être atteint, car en devenant des coopératives, elles seront plus fortes.

Sylvestre Bahuwiyongera