https://www.traditionrolex.com/25 Après CHAN 2016 : les stades quasi déserts

Après CHAN 2016 : les stades quasi déserts

Par 2016-02-29 08:42:25

[caption id="attachment_2638" align="aligncenter" width="705"]Les fans constituent un douzième joueur dans une équipe, ce que réclament les équipes rwandaises (Photo Archives) Les fans constituent un douzième joueur dans une équipe, ce que réclament les équipes rwandaises (Photo Archives)[/caption]


 

Le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2016) tenu au Rwanda du 16 janvier au 07 février reste un événement marquant les annales footballistiques rwandaises. Seize pays africains ont concouru pour l’acquisition de la coupe et les fans rwandais étaient nombreux aux stades pour acclamer leur équipe "Amavubi". Cependant, ils ont disparu aux stades dès le début du championnat national pour plusieurs raisons dont le manque de joueurs professionnels et les médias critiques envers les équipes locales.

Les entraîneurs des équipes locales et les officiels de la Fédération Rwandaise de Football Amateur (FERWAFA) s’interrogent sur la disparition des fans rwandais aux stades lors des matchs du championnat rwandais des équipes de la première division. Le coach de Marines FC, M. Abdul Kharim Coka Nduhirabandi se préoccupe de cette situation ! Il déplore la quasi-absence des fans de son équipe lors du match qui a opposé son équipe à celle d’Etincelles FC, alors qu’elles sont toutes de la même circonscription administrative de Ruvabu. Mais s’adresse aussi à tous les Rwandais, amateurs du ballon rond.

"Ils sont emportés par les sélections européennes au détriment des leurs. Ils évoquent la faiblesse des équipes locales alors que celles aussi de l’Europe sont aussi battues au jour le jour. Quelle citoyenneté, quelle est la voie de sortie ? ", s’interroge le Coach Nduhirabandi.

"Le constat est amer ! La rencontre entre Marines FC et les Etincelles FC a été vue et assistée par moins de 100 fans", s’indigne Nduhirabandi qui ne donne aucune excuse aux Rwandais et aux médias qui ne font que commenter sur la faiblesse des équipes au lieu de les encourager et d’inciter les fans à assister aux rencontres.

La même scène d’absence de fans au stade n’est pas une exclusivité des fans de Rubavu ni d’ailleurs, mais de tout le pays. Le match qui a dernièrement opposé Mukura FC à Amagaju FC dans la ville de Butare, a manqué cruellement de fans, alors que pendant le CHAN 2016, le stade était toujours plein à craquer. A Kigali et dans d’autres coins du pays, supporter les équipes aux stades est devenu le cadet des soucis des fans, le constat est général...

Les médias mis en cause

Les médias rwandais sont pointés du doigt pour décourager les amateurs du football rwandais. Les journalistes sportifs sont accusés de porter atteinte aux équipes locales. Toujours ils parlent de leurs faiblesses, ce qui décourage les fans à accompagner leurs équipes jusqu’au bout. Le Président de la FERWAFA, M. Vincent De Gaule Nzamwita s’y est prononcé l’an passé dans le quotidien local, Imvaho Nshaya.

"Comment le football rwandais peut-il être intéressant alors que certains Rwandais manquent de patience ? Pourquoi regardons-nous le foot britannique ? N’est-ce pas la presse qui prend les devants ? Ce qui compte est d’encourager les Rwandais à prendre plaisir aux matchs des équipes locales. La balle est donc dans le camp des médias pour cette question", rétorque-t-il.

Dernièrement, le capitaine des Amavubi, M. Haruna Niyonzima a aussi vogué dans le même sens que De Gaule. Son équipe revenait de la Tunisie dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 en Russie. Celui-ci était interrogé par les médias locaux sur le sort des Amavubi qui venaient d’être battus pas les 11 Libyens. Haruna a haussé le ton, accusant les médias rwandais des "critiqueurs" pour le fait qu’ils ne parlent que du côté faible de l’équipe nationale. "Les Journalistes figurent sur la liste de ceux qui inhibent le foot rwandais, tout mauvais propos sur le foot rwandais à la radio ne fait que décourager les fans", a-t-il dénoncé.

Malgré les accusations portées contre les médias, les fans savent insister sur le manque de professionnalisme dans le foot rwandais. "Le football rwandais accuse un manquement grave. Il ne renferme pas des noms célèbres, les noms de stars comme il en était le cas dans les années antérieures. Souvenez-vous de Runuya, Muvara, Jimmy Gatete et les autres qui ont attiré l’attention des fans rwandais. A présent, qui est le star qui intéresserait les fans", explique Vedaste Shirimpaka, étudiant à l’Université du Rwanda. Ce dernier a voulu montrer pourquoi certains Rwandais sont intéressés par le championnat britannique, italien en gros, par toute l’Europe, car il y a toujours des stars et leur technicité…
Voies de sortie

Les médias sont priés de redorer les équipes locales en encourageant les joueurs et les fans. C’est le point de vue du coach d’AS Kigali qui fut aussi joueur des Amavubi. A côté des médias, les sélections locales doivent aussi penser au professionnalisme qui permet aux équipes d’avoir des célèbres joueurs qui auraient un grand nombre de fans à chaque occasion de match.

Certains fans du ballon rond ont montré que le CHAN 2016 a eu beaucoup de fans parce que les billets d’entrée étaient à bon marché. Ils réclament que les 500 FRW (0,6$) pour les matchs de CHAN soient le prix de tous les matchs. Ici le facteur pauvreté des fans est sous-entendu…

Les autorités sont aussi interpellées à jouer un rôle moteur dans la sensibilisation des fans à venir nombreux au stade. Selon le Secrétaire Exécutif de Kiyovu FC, M. Elie Manirarora, "Les Rwandais par leur nature, aiment les discours et les mots d’ordre des autorités. Les équipes ont besoin de l’appui des autorités comme il en a été le cas lors de CHAN 2016". Les fans doivent être aussi consultés pour un meilleur football au Rwanda.

Safari Byuma


 

 

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