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Les domestiques en voie d’épargner

Par 2016-03-01 13:18:52

[caption id="attachment_2650" align="aligncenter" width="725"]Photo de souvenir-ADBEF Photo de souvenir-ADBEF[/caption]


 

A l’issue des séminaires qui ont couvert deux mois sous la houlette de l’ADBEF, une ONG locale qui a réuni 200 travailleurs domestiques des Secteurs Kimisagara, Gitega et Nyakabanda du district de Nyarugenge, ces derniers en majorité filles en sont sortis décidés d’épargner désormais une bonne part de leur salaire afin de préparer leur futur.

Ces séminaires, qui s’inscrivaient dans le projet ”Prévenir les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés auprès des travailleurs domestiques en majorité filles”, ont bénéficié du financement du Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL) et exécuté par l’ONG locale ADBEF (Association pour la défense des droits, de développement durable et du Bien-être familial).

Outre les séances organisées dans le cadre d’expliquer à ces jeunes travailleurs domestiques le bien-fondé de l’épargne bancaire, des causeries ont aussi tourné autour du code de la famille notamment sur la Loi matrimoniale et les autres droits humains y relatifs.

Désormais décidé à épargner en banque, Jean Marie Vianney Bakundukize explique ainsi son revirement. ”Avant de découvrir le bien-fondé de l’épargne, je touchais mon salaire et allais vite chercher des amis pour nous embarquer dans l’alcool.” Dit-il. ”Aujourd’hui, j’ai pu acheter une génisse grâce à l’épargne que j’ai faite de mon salaire de 15 000 Frws auquel je retirais 10000 Frws pour épargne et les 5 000 Frws restants pour les besoins courants”.

Après s’être acheté cette génisse dans son district d’origine, Gakenke pour une valeur de 9000 Frws, Bakundukize a confié au journal ”La Nouvelle Relève” qu’il garde sur son compte bancaire un autre montant de 70 000Frws.

Bakundukize affirme aussi avoir eu connaissance de l’importance de se marier officiellement. ”Dès que j’en aurais l’âge, j’organiserais un mariage devant l’officier de l’état civil, surtout que je sais déjà que les cérémonies ne me couteront pas cher”.

Pour Monique Niyirora, l’information sur l’épargne bancaire lui est très utile. ”Avant j’épargnais tout de même, mais sur mon téléphone portable grâce aux services accordés par les Sociétés de télécommunications comme Mobile Money ou Tigo cash. Mais ces dernières, à chaque opération, elles vous taxent”.

D’autre part, Monique a juré de ne jamais rejoindre un mari sans mariage civil préalable car, dit-elle, cela lui donnera sécurité au sein de son foyer et lui permettra de jouir de tous les droits de la famille.

Tous les travailleurs domestiques, filles et garçons, qui se sont entretenus avec La Nouvelle Relève ont promis d’être des ambassadeurs auprès de leurs collègues qui n’ont pas eu la chance de participer aux séminaires et auprès de la jeunesse en général.

Lyhotely Ndagijimana, le Président de l’ADBEF, a expliqué au journal que les séminaires se sont déroulés par différentes étapes et par groupes d’au moins 50 individus. Selon lui, tout s’est passé à merveille.

”Les résultats escomptés ont été atteints voire dépassés, le reste étant de rendre souvent visite aux formés et de les encourager à ne pas abandonner cette culture de l’épargne que nous leur avons inculquée, et surtout d’adhérer à d’autres produits bancaires”

Lydia Maxwell qui représentait le FCIL qui a financé le projet a confié au journal que chaque année, sur base des critères bien définis, ils financent ce genre de petits projets au Rwanda et au Burundi pour de courtes formations ne dépassant pas 5 mois.

Selon elle, ”avec les résultats de cette formation, les jeunes filles et garçons vont retrouver confiance en eux-mêmes, et il faudrait une synergies des partenaires pour changer radicalement leur situation”.

Christiane Umuhire chargée du développement familial et de la défense des droits de l’enfant au sein du Ministère du Genre et de la Promotion de la famille, MIGEPROF, a recommandé aux travailleurs formés de mettre en pratique les acquis de la formation entre autres ”la culture de l’épargne, la lutte contre la consommation de la drogue, l’adoption du mariage légal et d’une conduite basée sur les valeurs positives de la culture rwandaise”.

L’ADBEF travaille en partenariat avec le MIGEPROF, MIFOTRA, MYICT, les instances administratives de base, la Commission nationale des Droits de la Personne et la Société civile. Ces deux dernières institutions ont énormément contribué à la réussite de cette formation, a conclu le Président de l’ADBEF Ndagijimana.

Jean Louis Kagahe


 

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