https://www.traditionrolex.com/25 RALC : un répertoire de 87.000 nouveaux mots

RALC : un répertoire de 87.000 nouveaux mots

Par 2016-03-01 14:30:03

[caption id="attachment_2669" align="aligncenter" width="755"]M. Modeste Nsanzabaganwa donne des explications sur les mesures prises pour protéger la langue de Kinyarwanda (Photo archives) M. Modeste Nsanzabaganwa donne des explications sur les mesures prises pour protéger la langue de Kinyarwanda (Photo archives)[/caption]


 

Pour protéger, encourager et conserver les valeurs de la langue de Kinyarwanda, l’Académie Rwandaise des langues et de culture (RALC) a créé un répertoire qui composé actuellement 87.000 nouveaux mots de Kinyarwanda, afin de pouvoir faire face à l’afflux de mots nouveaux inventés en langues étrangères, liés surtout à la modernisation de la technologie, dans les différents domaines.

En effet, le Kinyarwanda constitue une langue nationale, elle nécessite une protection et une valeur particulière, parce qu’elle sert pour la conservation de la culture rwandaise.

Néanmoins, on assiste actuellement à une mixtion de mots étrangers liés d’une part à l’histoire du pays qui fait que certains Rwandais se sont retrouvés pendant plusieurs années à l’étranger, ainsi qu’à l’afflux des mots nouveaux liés généralement à la technologie moderne de l’autre part, explique M. Modeste Nsanzabaganwa, directeur du département linguistique dans l’Académie Rwandaise des langues et Culture (RALC en sigle Anglais).

"Pour faire face à toutes ces contraintes, tout en protégeant et conserver la langue de Kinyarwanda, l’Académie Rwandaise des langues et de culture (RALC) a créé un répertoire qui contient 87.000 nouveaux mots de Kinyarwanda, en vue de garder toujours les valeurs culturelles de notre langue, tout en évitant d’emprunter les mots étrangers chaque fois qu’on se retrouve face à la nouveauté de la technologie moderne" ; précise M. Modeste Nsanzabaganwa.

Parmi ces nouveaux mots créés, dit-il, la plupart d’entre eux concernent l’adaptation à la technologie moderne de l’information (TIC) où les Rwandais étaient obligés d’utiliser des mots étrangers puisqu’il n’y avait pas des mots appropriés en Kinyarwanda.

Ces mots sont tels que l’ordinateur qu’on appelle actuellement en Kinyarwanda "Mudasobwa", l’internet "Murandasi" ; le site web, "Urubuga", le dictionnaire "Inkoranya", le réseau social "Umuyoboro", etc. a-t-il identifié.

Ces nouveaux mots utilisés actuellement sont tirés dans ce répertoire créé par RALC, et d’autres seront intégrés dans le langage courant de Kinyarwanda au fur et à mesure.

Quand la technologie évolue, la langue aussi doit évoluer. Mais le défis en est que la vitesse de la technologie moderne ne correspond pas à celle d’invention des mots appropriés en Kinyarwanda. "Cela veut dire que de fois, on sera obligé d’emprunter des mots étrangers pour les intégrer dans notre langue" ; révèle M. Modeste Nsanzabaganwa.

D’une autre part, le parlé de notre langue est actuellement dominé par la mixtion des mots étrangers suite à l’histoire du pays, qui a fait que la plupart de Rwandais se sont retrouvés à l’étranger pour y grandir et s’adapter facilement à d’autres langues, indique M. Nsanzabaganwa.

Dans ce cas, poursuit-il, certains Rwandais n’ont pas la facilité de s’exprimer librement en Kinyarwanda, parfois des mots étrangers semblent plus faciles en parlant. Dans ce sens le Kinyarwanda est dilué par des langues étrangères telles que l’anglais, le français, swahili, et bien d’autres. Cela demande du temps pour s’adapter à un bon style de Kinyarwanda, mais on constate que les gens s’adaptent au fur et à mesure.

Mesures de valorisation et protection de Kinyarwanda

Pour protéger et valoriser davantage la langue nationale, le Kinyarwanda, le gouvernement a pris la mesure de la renforcer dans l’enseignement depuis l’école maternelle jusqu’au secondaire.

Cette décision a été prise dans le cadre de conserver et promouvoir les valeurs de la langue maternelle, le Kinyarwanda, aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Maintenant les enfants seront préparés dès leurs bas âges, mentionne M. Modeste Nsanzabaganwa.

En outre, dit-il, on constate qu’il y a des styles et d’expressions de la langue de Kinyarwanda, selon les catégories en se basant sur la région, religion, l’âge, (par exemple, les jeunes ont des mots ou expressions appropriées que les adultes ne peuvent pas facilement identifier), collègues de travail ou métier, (les militaires, policiers, prêtres ou pasteurs, médecins, journalistes) etc.

C’est ainsi que pour agrandir ce répertoire créé, parfois on pourra choisir dans ces mots déjà connus par certaines catégories de personnes pour les intégrer dans le langage courant de Kinyarwanda au lieu d’inventer des mots nouveaux. On va également procéder à ce qu’on appelle la standardisation de la langue, pour avoir quand même un langage officiel de Kinyarwanda.

C’est dans ce cadre que pour le moment RALC est entrain d’effectuer des recherches pour avoir d’abord des dictionnaires selon les secteurs tels que, celui du domaine de l’agriculture et l’élevage, biologie, santé, technologie de l’information, et bien d’autres. Ceci va faciliter à procéder pour avoir un dictionnaire de Kinyarwanda en général. Ces recherches sont en cours, d’ailleurs pour certains domaines, elles sont presqu’au bout, mentionne M. Modeste Nsanzabaganwa.

En conclusion, ce dernier demande surtout aux gens qui s’adressent à un grand public (tels que les enseignants, les autorités administratives et religieuses, les journalistes, les parents,…), de fournir un effort pour être exemplaire dans l’utilisation et la valorisation de la langue de Kinyarwanda, en utilisant des mots qui conviennent dans le langage courant.

Chantal Namukunzi


 

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25