Gérard Rugambwa

 

[caption id="attachment_288" align="alignnone" width="768"] Le Chef de l’Etat, Paul Kagame, en compagnie du ministre des infrastructures, James Musoni (à gauche à lavant plan) 9(Photo PPU)[/caption]

Pour réaliser le pari d’atteindre une capacité de production énergétique de 563 Mégawatts (MW) d’ici 2017, la tâche parait ardue. Avec l’inauguration du barrage hydroélectrique Nyabarongo I de 28 MW, le Rwanda vient d’acquérir une capacité maximale de 160 MW. Le Chef de l’Etat, Paul Kagame, à deux ans de la fin de son mandat, recommande l’exploitation de toutes les ressources naturelles pour tenir la promesse….

La course contre la montre s’annonce très difficile. Le Chef de l’Etat, Paul Kagame, qui a promis à la population lors de sa campagne de 2010 d’arriver à une capacité de production énergétique de 563 MW à la fin de son mandat, voit son ambition devenir de moins en moins réalisable.

Le ministre des infrastructures, James Musoni, a avoué devant les parlementaires dernièrement qu’il n’espérait pas pouvoir mener à bout ce programme d’électrification du pays en si peu de temps restant.

Avec 563 MW, le Rwanda tenait à éclairer 70% des ménages et pouvoir répondre positivement au souci des investisseurs qui ne trouvent pas dans le pays assez d’énergie.

Le Chef de l’Etat, Paul Kagame, en bon meneur des troupes, ne s’avoue pas encore vaincu. A Mushishiro, lors de l’inauguration du plus important barrage hydroélectrique du pays, a demandé d’exploiter toutes les ressources naturelles du pays pour maximiser les réalisations en matière de production énergétique.

“Nous mettrons tout en oeuvre pour assurer l’accès à l’électricité à tous les ménages, les écoles, les hôpitaux et les industries,” a réaffirmé Paul Kagame sa volonté d’aller jusqu’au bout.

Tout en comptant sur l’effort national par l’exploitation de la tourbe, de l’eau, des rayons solaires et d’autres ressources naturelles susceptibles de conduire à la production de l’énergie électrique, le Président Kagame veut également profiter de toutes les opportunités qu’offre la région.

Dans le cadre des pays membres du Corridor Nord, il existe un projet d’interconnexion des réseaux électriques du Kenya, de l’Ouganda et du Rwanda. En cas de déficit énergétique dans l’un des pays, l’on pourra recourir à l’excédent des deux autres restants.

Par ailleurs, le Rwanda a signé un accord avec l’Ethiopie portant sur l’importation du courant électrique dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

Nyabarongo I, une réalisation de valeur

Le barrage hydroélectrique Nyabarongo I, situé dans le district de Muhanga, secteur Mushishiro, de part sa capacité de production énergétique de 28 MW est le plus important du pays.

Il injecte dans le réseau national d’électricité une énergie évaluée à 18 % du total des besoins à l’échelle national.

Il permet à l’Etat de réduire les dépenses dans l’achat de fuel pour les groupes électrogènes géants achetés en vue de faire face au déficit énergétique.

“Ce nouveau barrage permet de réduire d’environ 43% les dépenses réservées à l’achat du fuel,” se réjouit le ministre des infrastructures, James Musoni. “Le gouvernement décaissait trois millions de dollars (2,2milliards de frws) chaque mois pour l’achat du fuel,” montre-t-il l’importance de cette réalisation.

Selon le site web du ministère des Infrastructures, le Rwanda devra ajouter au réseau national 70 autres MW avant la fin de cette année 2015 grâce aux projets en cours de réalisation. 300 MW supplémentaires seront produits vers 2018, selon les prévisions de ce ministère.

La construction de ce barrage hydroélectrique Nyabarongo I a été financé par un crédit de 80 millions de dollars (56 milliards de frws) avancé par une banque indienne, “ Exim Bank of India” et des fonds propres du gouvernement qui s’élèvent à 17,7 millions de dollars (environ 14 milliards de frws).