https://www.traditionrolex.com/25 Chant et danse dans la culture rwandaise

Chant et danse dans la culture rwandaise

Par 2015-03-09 14:42:52

Chantal Namukunzi


[caption id="attachment_315" align="alignnone" width="768"]La danse féminine  imitant la forme des cornes d'une vache ( Photo archives) La danse féminine imitant la forme des cornes d’une vache ( Photo archives)[/caption]


 

Quant on visite le Rwanda, on assiste absolument à une prestation de danses traditionnelles. La danse avec la musique et la poésie, constituent une expression remarquable de la culture rwandaise. A l’intérieur de ces manifestations artistiques, on trouve des éléments d’identité et de socialisation qui sont transmis oralement. les danses rwandaises sont toujours collectives et très expressives.

Le Rwanda a été une monarchie pendant plus de quatre siècles, c’est pourquoi les danses traditionnelles rwandaises représentent différentes activités menées à la Cour Royale et dans ses environs. Alors, par inspiration des différents sérigraphes rwandaises, il existe plusieurs sortes de danses.

La danse des élus « Intore »

Cette danse armée, de groupe, reproduit certaines scènes de combats et de batailles. A son apparition, elle faisait partie des disciplines auxquelles étaient tenus les pages royaux dans leur formation guerrière et civile. Elle était destinée aux jeunes hommes qui voulaient développer leurs qualités de guerriers. Ils devaient démontrer leur agilité, leur force et leur sang-froid. Ils portaient des insignes royaux qui évoquaient le lion et présentait le retour des guerriers triomphants, précisent les experts de la sérigraphie rwandaise.

Les danseurs Intore, torse nu, la poitrine bombée, l’arme en main, simulent le combat, la fierté de vaincre, d’être un homme et l’ivresse de la victoire. Voici ce que dit Alexis Kagame à ce sujet en exprimant bien toute l’intensité de cette danse virile, à la limite érotique.

« Prunelles ardentes, bouches ouvertes et dents serrées, éblouissantes, sursauts de carnassiers, déhanchements à faire pâlir une gitane jalouse, ondulations des muscles, pieds tapageurs, grelots des chevilles, halètement farouche et sombre des grands tambours, torsions des corps luisants et nus, balancement des coiffures de longs poils blancs, visages hardis, saccades rythmiques, précision magistrale, …telle est la danse des élus Intore ; » dit-il.

[caption id="attachment_316" align="alignnone" width="766"]Les batteurs de tambours royaux annonçaient la présence du Roi ou servaient à communiquer (Photo Archives) Les batteurs de tambours royaux annonçaient la présence du Roi ou servaient à communiquer (Photo Archives)[/caption]


 

Les danses-parades « Imyiyereko »

Les anciennes armées rwandaises pratiquaient des danses-parades Imyiyereko, qui ,dans la classification de Curt Sachs, sont des danses à la fois individuelles et de groupe armées et pantomimiques.

Elles étaient effectuées par de groupes de paradeurs-danseurs reconnus pour leur habilité qui, au rythme d’un chant, du tambour ingoma, ou de la trompe ihembe et sur le pas Ururenge, se présentaient sur l’aire de la danse en file indienne, se mettaient sur une ligne face aux spectateurs.

De cette ligne sortaient quelques danseurs pour des exhibitions solos soutenues par les cris et les encouragements du groupe en retrait. Il existait une parade pour chaque arme de guerre et chaque parade avait ses pas et ses mouvements : parade à l’arc, à la lance, au bouclier, à l’épée et à la serpette de combat.

La danse-parade « Umurambiro des Inkaranka »

La danse-parade Umurambiro des Inkaranka devrait normalement être incluse dans les parades Imyiyereko. On en parle à part pour plusieurs raisons elle est venue de l’extérieur, quelque part à l’Est du Congo.

Sa chorégraphie est différente des autres parades rwandaises. Les mouvements du corps qu’elle privilégie échappent aux canons de la danse rwandaise en général et des parades en particulier, elle était pratiquée par un seul groupe de guerriers rwandais, les Inkaranka, au nord-ouest du Rwanda en région du Bugoyi (Gisenyi ou Rubavu actuellement).

La danse « Umushagiriro »

Cette danse était réservée aux femmes, d’un tempo lent et à pas glissés, elle insiste sur l’élégance des gestes et l’exhibition du corps. Elle célébrait le mouvement de plusieurs animaux qui sont respectés au Rwanda tels que les éléphants et les gazelles, mais surtout la vache qui est considérée au Rwanda comme l’animal le plus vénéré.

 La danse de la houe des « Imparamba »

La danse de la houe est généralement appelée du nom des danseurs Imparamba qui la pratiquent. Elle est née des rites agricoles liés à la fertilité du sol, magnifie la houe et son rôle socio-économique, elle se trouve dans une seule région du Rwanda, celle du Bufundu (Gikongoro appelé actuellement Nyamagabe) vers le sud-ouest du Rwanda.

Bien qu’éloignée donc du domaine guerrier, l’organisation de ces différentes chorégraphies (elle se présente comme une sorte de mini-ballet) obéit pourtant à celle des parades guerrières : entrée sur l’aire du jeu sur une fille indienne, au rythme d’une trompe ou d’un tambour ingoma, et sur le même pas Ururenge ; exhibitions en solos, avec houe usagée considérée comme une métaphore de l’arme de combat ; sortie de l’aire du jeu, exactement pareille à celle des guerriers finissant leur parade.

Les batteurs de tambours royaux

Ils sont le symbole traditionnel du pouvoir royal, ces tambours étaient utilisés à la fois pour annoncer la présence du Roi et pour communiquer avec ses sujets et ses alliés.

Il est à noter que les danses traditionnelles rwandaises sont toujours captivantes et d’une grande beauté.

 

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25