[caption id="attachment_3193" align="aligncenter" width="1049"] En 2011, les jeunes footballeurs rwandais de moins de 17 ans ont été qualifiés pour la Coupe du Monde au Mexique (Photo archives)[/caption]

 
La Ministre des Sports et Culture Julienne Uwacu a été convoquée à la chambre du sénat plus précisément à la Commission sénatoriale des Affaires Sociales afin qu’elle s’explique sur la politique nationale en matière de sport ainsi que sur les stratégies qui consisteraient à développer les talents des jeunes rwandais dans différentes disciplines.

A la chambre duSénat, notamment au sein de la Commission sénatoriale des Affaires Sociales, la Ministre des Sports et Culture, Mme Julienne Uwacu, a expliqué que le pays accuse encore très peu d’infrastructures sportives qui permettraient aux jeunes rwandais de développer leurs talents dans différentes disciplines. A titre illustratif, elle a parlé de stades et terrains qui se comptent au bout de doigts, alors que le pays en a besoin en termes de plusieurs centaines.

Mme Julienne Uwacua déclaré que son portefeuille a mené des entretiens avec les instances administratives de base (utugari) pour tenter de répondre à ce défi. A travers leurs réunions, les dirigeants locaux ont décidé de créer dans chaque cellule administrative (akagari) les terrains pour différentes disciplines sportives. "Les jeunes en profiteront alors pour développer leurs talents", a expliqué, Mme Julienne, les premières résolutions susceptibles de développer le sport dans la communauté rwandaise.

Les sénateurs ont dénoncé l’attitude de certains Rwandais qui minimisent le rôle intrinsèque du sport dans la société. De ce fait, les sénateurs ont pointé du doigt accusateur le Ministère de l’Education qui a supprimé, à tort ou à raison, le curriculum sportif dans ses programmes éducatifs. Le sénateur NarcisseMusabeyezu a montré qu’en général au Rwanda, le sport n’est pas considéré, et pour preuve, dans les lieux publics, très peu de gens discutent du sport.

Ce sénateur a déploré la suppression des compétitions interscolaires qui, jadis, motivaient les jeunes élèves et étudiants à développer leurs talents. Le sénateur NarcisseMusabyeyezu et ses collègues, ont recommandé la réintroduction de ces compétitions interscolaires.

La Ministre Julienne Uwacu a avoué que cette recommandation mérite sa place. Elle a rappelé que son ministère œuvre de concert avec le Ministère de l’Education pour étudier les tenants et les aboutissants de ces compétitions.

Bourse d’études aux talentueux

Le sénateur Jean Damascène Ntawukuriryayo qui fut Vice-recteur financier à l’Université Nationale du Rwanda sise à Butare, sud, a attiré l’attention de ses pairs sur la bourse spéciale que son université accordait aux universitaires talentueux. Il a souhaité que cette façon d’amadouer les sportifs talentueux soit réinstaurée dans le système éducatif au Rwanda en vue d’identifier les talents cachés chez les jeunes rwandais.

Jean Damascène Ntahukuriryayo a révélé un grand défi qui freine le développement des sports dans la ville de Kigali. En effet, il s’est dit très étonné de remarquer que le nouveau Plan Directeur de la Ville de Kigali ne renferme pas des places (espaces) destinées aux loisirs. "Comment donc pourra-t-on espérer à avoir des jeunes talentueux alors que la planification de la ville ne favorise pas la pratique des sports", s’interroge-t-il.

Les sénateurs ont évoqué aussi le problème de mauvaise gestion des fonds annoncé dans les associations sportives. Tous sont unanimes à souligner le détournement des fonds qui décourage les donateurs- amateurs des sports à les financer. Mme Julienne Uwacua noté cette critique, mais en rappelant que les associations sportives sponsorisées ne sont pas forcément financées par le Ministère des Sports et de la Culture.

Les sénateurs ont rappelé que le Rwanda est doté d’un relief montagneux qui permettrait aux jeunes de développer par exemple l’athlétisme, le cyclisme et autres disciplines spécifiques au lieu de penser au football seulement.

Mme Uwacu a montré que les entités administratives de base ont toujours tendance d’imiter les exploits des autres entités (à travers les contrats de performance) sans tenir compte des opportunités sportives locales et rentables à la population. Ce genre de copier-coller a été critiqué. En effet, il freine les talents sportifs, ont parlé en chœur, les sénateurs.

Safari Byuma